Une Eglise célèbre Dieu à la gare de Lausanne

mercredi 07 mai 2014

Les gares sont à la mode. On y ouvre des shops. Des journaux y installent leur rédaction. Depuis septembre dernier, le Gospel Center Lausanne y tient ses célébrations. Chaque dimanche dans la salle des cantons, à la gare de Lausanne.

« Voie 1 : attention au départ du train ! » Il est 17h40 dimanche 30 mars en pleine gare de Lausanne. Une fin d'après-midi dominicale ensoleillée où les passagers des trains défilent en grappes au gré de l'arrivée des convois. Ils sont quelques-uns à marcher le long du quai 1 direction Genève pour atteindre le buffet de la gare.
Un fanion sur pied « Gospel Center » trône à même le quai. Vincent, 25-30 ans, salue les nouveaux venus, plus ou moins familièrement. Des jeunes continuent d'arriver seul ou à deux ou trois, qui depuis les escaliers du passage sous voies, qui de l'autre bout de cet interminable quai 1. La célébration du Gospel Center de Lausanne commence d'ici une quinzaine de minutes dans la salle des cantons du buffet de la gare.

L'accueil, toute !
Arborant un t-shirt rouge marqué « Accueil », Vincent indique aux nouveaux arrivants le chemin à suivre. Deux étages à monter par l'escalier ou en ascenseur, puis c'est à gauche.
A l'entrée, une jeune femme avec son t-shirt rouge serre les mains et propose le programme de l'Eglise. La femme du pasteur est là aussi, qui distille sa touche personnelle à l'accueil des nouveaux arrivants. Un peu plus loin, deux jeunes femmes coiffées d'une perruque rose pour l'une et d'une perruque violette pour l'autre sont accoudées à une table haute de bistrot. Elles accueillent les enfants de 0 à 12 ans pour une célébration Full Pack. Quelques mètres plus loin, au deux tiers de la salle, plusieurs jeunes s'affairent autour de la sono, d'une caméra, de l'installation de vidéo projection et de la régie lumière. Sur le devant de la salle, une équipe de louange, un clavier, un batteur, une basse et un chanteur guitariste, égraine les dernières notes de sa répétition. Sur le grand écran, un compte à rebours s'affiche : 3'00, 2'59, 2'58...
A 0'00, la célébration commence avec le chant : « De nos montagnes et nos vallées... »

Un public très métissé
Une septantaine de personnes assiste au début de la célébration. La salle continue de se remplir avec des jeunes entre 16 et 30 ans, mais aussi avec un public beaucoup plus métissé que l'on rencontre dans les trains. A 18h30, il y a cent cinquante personnes dans la salle des cantons. Une jeune femme d'une vingtaine d'années vient ici depuis 2 à 3 ans. Enfant d'une famille évangélique de La Côte vaudoise, elle aime l'ambiance, les relations facilitées avec d'autres jeunes et le fait que : « Ici, ça bouge ! » Un Congolais de RDC, magnifiquement endimanché, participe aux célébrations du Gospel Center depuis une année : « Ici, la vérité est annoncée. Les prédications sont bonnes et j'y amène ma famille », ajoute ce monsieur dans la cinquantaine, en Suisse depuis le début des années 90. Un jeune de 17 ans vient depuis peu au Gospel. Il apprécie les messages et surtout le fait que la célébration a lieu le soir, un point décisif pour lui qui peine à se lever le dimanche matin. Un autre plus proche de la trentaine relève que le Gospel Center de Lausanne est une « plate-forme dont il a besoin pour servir Dieu. L'Evangile y est annoncé clairement avec des appels à la repentance ou à la conversion, et cela me permet d'amener du monde. » Responsable d'une base du Gospel Center de Lausanne, il est accompagné d'un jeune homme originaire d'Afrique du Nord.

Une communauté tournée vers l'extérieur
« Le dimanche à la gare, on est d'abord là pour les gens de l'extérieur ! explique Marc Gallay, le pasteur du Gospel Center de Lausanne. Notre communauté se construit la semaine dans nos bases, nos groupes de maison. En fait 50% des gens qui participent à nos célébrations, je ne les connais pas, ajoute ce pasteur. Ils changent tout le temps... Je commence à les connaître quand ils rejoignent l'une de nos bases. »
Marc Gallay a un parcours pastoral original. Pasteur d'une Eglise évangélique classique de la FREE pendant douze ans, il a été engagé voilà quatre ans comme pasteur du Gospel Center, fondé par Jean-Luc Trachsel avec l'appui de l'Eglise évangélique d'Oron-la-Ville (FREE). « J'ai dû apprendre à parler un langage non religieux, lâche-t-il. Avec ces célébrations en pleine gare, nous sommes au cœur de la ville, anonymat garanti pour tous les curieux. »
Au cœur de la célébration de ce dimanche une prédication sur l'importance de racheter les relations entre gars et filles, entre hommes et femmes. Marc Gallay ne mâche pas ses mots. Il déploie une éthique évangélique traditionnelle, marquée par la possibilité de recommencer avec Dieu. La vingtaine de personnes qui s'avancent à la fin de la célébration pour bénéficier de la prière sont encouragées à vivre de la grâce de Dieu et à changer de comportement.
Serge Carrel
Le site du Gospel Center de Lausanne.

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