Samuel, 20 ans, est en rupture avec l'Eglise. « Je n'ai jamais croché, dit-il. J'y suis allé jusqu'à 14, 15 ans, puis plus du tout. Je ne me sentais pas concerné. » Il précise s'être senti en décalage avec les jeunes de son âge qui fréquentaient les mêmes bancs, avoir pris une autre voie, celle des copains, « qui n'étaient pas là-dedans », puis avoir préféré frayer sa route en dehors des cercles ecclésiaux.
« Les potes, c'est très important. C'est la deuxième famille. A l'Eglise, j'ai l'impression que les gens n'ont pas créé de contacts avec l'extérieur. Moi, je pense qu'ils passent à côté de quelque chose. » Très sportif, Samuel a fait du football pendant de longues années, puis a commencé la boxe « pour l'entraînement très physique que ce sport exige. »
Reconnaître son 'non-croire'... c'est déjà croire !
A parler de la foi, il indique ne pas en avoir besoin, mais avoue que « ça fait quand même réfléchir ». Pour qu'il devienne chrétien, il pense avoir besoin de vivre une expérience particulière, « genre le voir pour y croire ». D'ici là, Samuel ne triche pas et indique qu'il ne se ferait jamais baptiser « juste pour faire plaisir aux gens. » Si enfin le verbe croire lui fait tout-de-suite penser à son père qui est pasteur, il indique respecter la croyance de celui-ci dont l'exercice exige du temps. « Mais maintenant, j'en ai juste pas pour ça. »
Et si reconnaître son 'mal-croire' ou son 'non-croire' était déjà affirmer un 'croire' ?
Gabrielle Desarzens