« Nous vivons dans une culture de la peur », « Osons changer nos réflexes », « Entrons dans une nouvelle saison »… Ces propos ont été entendus pendant la dernière journée de réflexion et de prière des instances de la FREE le 30 janvier, puis répété le samedi 14 mars dernier, lors de la Rencontre générale de la FREE aux Brenets.
Durant cette journée des instances de la FREE, il a été question des liens, parfois assez lâches, entre les Eglises locales et la fédération, notamment lorsque des Eglises qui passent par des moments difficiles cherchent de l'aide auprès de la FREE. Cette dernière n'a pas toujours la légitimité pour répondre de manière efficace. Un changement dans la relation entre les Eglises locales et la FREE devient donc nécessaire.
S'inspirer d'autres modèles
Les trois modèles les plus courants de répartition du pouvoir entre les Eglises locales et des instances fédératives ont été présentés, ainsi que quelques-uns de leurs avantages et de leurs inconvénients.
Le modèle congrégationaliste. Les Eglises sont autonomes. L'autorité se situe au niveau des membres qui choisissent des responsables. A l'échelon fédératif, les Eglises envoient des délégués et mandatent la fédération pour des travaux précis. Les structures de la FREE s'inspirent fortement de ce modèle. Mais celui-ci est impuissant à éviter des inerties et décourage l’innovation et l’entreprise lorsque la fédération grandit.
Le modèle presbytéro-synodal. Les Eglises délèguent à un synode des responsabilités telles que le placement de ministères rémunérés dans les communautés locales. Ce modèle a l'avantage de donner des responsabilités à des personnes formées pour les prendre. Mais il ne favorise pas le sacerdoce universel des croyants, cher aux évangéliques.
Le modèle épiscopal. Un évêque, un apôtre ou – mieux – une équipe apostolique conduit la communauté et nomme des responsables. A tous les niveaux, il s'agit d'un « leadership fort ». Ce modèle peut induire des phénomènes de domination et d'abus de pouvoir. Mais il est efficace pour démarrer de nouveaux projets et favoriser le « développement du Royaume ».
La réflexion est donc lancée : comment faire évoluer le modèle actuel pour affermir le lien fédératif et répondre aux défis auxquels les Eglises font face ? Des aménagements sont d'ores et déjà suggérés. Par exemple, au niveau local, les Eglises pourraient renoncer à renouveler le mandat de leur pasteur par un vote de tous les membres. « Il faudrait que l’Eglise se prononce sur l'utilité d'un ministère pastoral, mais est-il envisageable que seul le conseil soit habilité à évaluer et à renouveler le mandat du pasteur ? » se demande Pierre Deriaz, le président des Rencontres générales.
Au niveau de la fédération, Marc Gallay, vice-président des Rencontres générales, encourage chaque membre des instances à s’inspirer du leadership de serviteurs dont ont fait preuve Josué et les lévites lors de la traversée du Jourdain. Avec la conviction que ce leadership produira une vision, puis un mouvement dans toute la fédération pour atteindre nos contemporains avec l’Evangile.
Claude-Alain Baehler