Genève / Zurich, le 10.12.2010 (th/mm) – Dans bon nombre de pays musulmans, le non-respect de la liberté religieuse prend une tournure inquiétante. Cette réalité est rarement évoquée publiquement en Suisse. Pourtant, les minorités religieuses sont sans cesse victimes de violations graves des droits humains: discriminations, arrestations arbitraires, condamnations et emprisonnements pour des motifs religieux, torture, meurtres… Les chrétiens, en particulier ceux qui choisissent de changer de religion et de quitter l’islam, en font souvent la douloureuse expérience.
Des rapports inquiétants
Réunis au sein du Groupe de travail pour la liberté religieuse (GLR) du Réseau évangélique suisse (RES), sept organisations de défense des droits humains dénoncent la situation. Les rapports accumulés sur plusieurs années révèlent la gravité de la situation. Dans les pays à majorité musulmane, les minorités religieuses sont de plus en plus opprimées. La situation est particulièrement difficile dans les pays dirigés par des gouvernements imprégnés d’un islam dur (Arabie Saoudite, Iran, Somalie) ou dans les pays ravagés par des conflits (Iraq, Afghanistan, Pakistan).
Persécutés devant les tribunaux et par leur propre famille
Dans d’autres pays habituellement considérés comme modérés tels que l’Indonésie, l’Egypte, la Jordanie ou le Nigeria, les discriminations et les attaques sont également en augmentation. Les nouveaux convertis, considérés comme des « apostats », sont particulièrement vulnérables. Ils sont rejetés par leur propre famille et communauté, et parfois même menacés de mort. L’application stricte de la Sharia ou des lois anti-blasphèmes n’arrange rien : devant les tribunaux, des chrétiens sont régulièrement condamnés pour avoir bafoué la loi islamique.
Manifestation et pétition
Les organisations chrétiennes de défense des droits humains représentées dans le GLR sont de l’avis que la Suisse n’en fait pas assez pour que cette situation change. « La persécution religieuse ne doit pas être passée sous silence», affirme Heiner Studer, délégué pour la liberté religieuse du GLR. Le Groupe de travail attend de la part du gouvernement suisse qu’il intervienne officiellement et fermement, là où ces droits humains fondamentaux ne sont pas respectés. Une manifestation organisée par Christian Solidarity International et le GLR le 25 septembre avait déjà rassemblé 2000 personnes à Berne, malgré une météo défavorable. Une pétition a été lancée cet été afin de demander la pleine liberté religieuse et l’égalité de droits pour les chrétiens dans le monde musulman. Plus de 50’000 personnes ont soutenu cette pétition, remise aux autorités fédérales aujourd’hui, à l’occasion de la journée internationale des droits humains.
Le GLR est composé des organisations suivantes: Aide aux Eglises dans le Monde (AEM), Comité d’action pour les chrétiens persécutés (CACP), Christian Solidarity International (CSI), Licht im Osten (LIO), Mission chrétienne pour les pays de l’Est (MCE), Osteuropamission Suisse (OEM) et Portes Ouvertes (PO). (c)