Apprendre la justice de Dieu : entre théorie et pratique

Rédaction StopPauvreté vendredi 06 juin 2025

Aborder des questions d’actualité en lien avec Dieu, tel est le but du catéchisme « Zone B » proposé par plusieurs Églises FREE de la Côte vaudoise. Certaines de ces questions trouvent des réponses dans le cours « Just People », élaboré par l’organisation chrétienne StopPauvreté. En raison de la collaboration étroite qui unit StopPauvreté avec notre fédération, nous vous proposons ci-dessous un article qui a déjà paru sur le site internet de l’organisation.

« On t’a fait connaître, ô homme, ce qui est bien, et ce que l’Éternel demande de toi. C’est que tu pratiques la justice, que tu aimes la miséricorde, et que tu marches humblement avec ton Dieu. » Ce verset du prophète Michée est au cœur des réflexions amenées par le cours Just People, un enseignement en réponse à l’invitation du prophète, proposé par StopPauvreté. Au travers de celui-ci, nombreux et nombreuses sont ceux et celles qui se sont questionnés sur le monde et l’impact de la justice de Dieu pour celui-ci. Réfléchir et aimer un monde dont nous pouvons profondément prendre soin, guidé par la Bible et ses enseignements, est un pilier dans nombre de nos Églises.

Mais se mettre en route, face à l’ampleur du travail dans ce monde en quête de repères, n’est pas toujours évident. Comment apprendre et vivre cette justice dont parle Michée ? Que font déjà les Églises pour passer de la théorie à la pratique ? Quelles manières d’apprendre se révèlent transformatrices pour notre quotidien ? Nous sommes allés à la rencontre de chrétiens et chrétiennes, dans la région de La Côte (VD), pour s’inspirer de ce qui se vit.

Des questions d’actualité, en lien avec Dieu, au catéchisme

Dans la région de La Côte, les cinq Églises évangéliques FREE de Rolle, Gimel, Lavigny, Morges et Cossonay joignent leur force pour offrir un cours de catéchisme, intitulé Zone B, aux jeunes de treize à quinze ans de leur communauté. Samuel est l’un des cinq responsables de Zone B. Il définit ce groupe comme un espace où il est possible de traiter « des sujets de la vie en mettant Dieu au milieu. Le but est de vivre des activités ludiques et expérimentatrices autour de sujet de la vie avec un regard ouvert et biblique. »

Et ça porte ses fruits ! Au fil des années, ce sont plusieurs centaines de jeunes qui sont passés par ces deux ans de rencontres mensuelles et qui aujourd’hui s’investissent à leur tour dans leur Église, leur région et au-delà.

Lors de ces soirées, ils abordent des sujets comme l’argent, la mort ou encore l’estime de soi. « Combiner expérimentation et réflexion fait partie de l’ADN de Zone B. » L’une de ces soirées illustre très bien Zone B. Il s’agit de la célèbre soirée « 70 minutes pour vivre » où, suivant des statistiques suisses, les adolescents se retrouvent à vivre un an par minute, en ayant plein de choix à prendre pour occuper leur temps.

Le piège, c’est que, au fil du temps, certains se voient obligés de quitter le jeu sans préavis, leur vie de joueur arrivant à son terme. D’autres reçoivent des handicaps comme devenir aveugle pour la fin de la partie ou perdre l’usage de la parole. Ces soirées permettent de lancer des discussions sur des sujets tels que l’injustice et la responsabilité vis-à-vis de soi comme des autres. « Je me rends compte que ça exprime un peu notre vie, ces 70 minutes, raconte Nathan, quatorze ans. Moi j’ai profité jusqu’au bout, mais d’autres sont partis avant et je trouvais quand même cela injuste.

Allier la théorie et la pratique

Pour cette équipe, la théorie va de pair avec la pratique et, surtout, elles se vivent toutes deux en communauté ! À Zone B, comme dans beaucoup d’autres groupes pour la jeunesse chrétienne, il n’y a pas que les jeunes qui apprennent de ces rencontres. Une des responsables, Nancy, nous confie « Toi aussi, tu te remets en question, tu as des prises de conscience en voyant ces jeunes et leur vie. Ce sont aussi des exemples pour nous. »

Entre apprentissage et pratique, il semble évident pour les cinq membres de l’équipe d’animation Zone B que ces soirées sont des temps privilégiés pour mieux découvrir ensemble Dieu et le monde qui nous entoure, afin de réfléchir à quelle position adopter pour le refléter. «Dieu donne à chacune et à chacun d’être une lumière qui donne envie de croire tout simplement. On veut tous refléter quelque chose de magnifique», conclut Nancy à la fin de l’entretien.

Voilà de quoi être inspiré dans notre chemin entre apprentissage et action. Apprendre en contact avec l’autre rend vivant les enseignements, et la théorie prend tout son sens dans la pratique.

Les jeunes termineront bientôt leur cycle à Zone B, mais il est certain que ce ne sera pas la dernière fois qu’ils et elles auront matière à réfléchir aux enjeux de justice dans leur vie, et à choisir de briller par leur foi mise en action.

Découvrir Dieu et sa justice

Quand arrêtons-nous d’apprendre de Dieu et de sa justice ? Pour Sarah Poulin, la réponse est : « Jamais ! » L’étudiante en master de psychologie et ancienne étudiante du cours Just People est elle aussi passée par Zone B, il y a déjà presque dix ans. Elle se souvient avec nostalgie de ces moments et assure : « Ça m’a permis de me confronter à des sujets auxquels je n’aurais probablement jamais été confrontée à 15 ans. Mais dans un cadre sécurisant et en étant bien encadrée. »

Des sujets défiants, c’est aussi à cela que s’attaque la brochure Just People proposée par StopPauvreté, un cours que Sarah a suivi à l’Église évangélique de L’Oasis, à Morges, avec d’autres membres de sa communauté. « J’ai besoin d’un cours comme ça avec des gens qui ont pris du temps pour réfléchir à ces sujets, pour y réfléchir activement à mon tour. Je pense que la justice doit s’apprendre ! » Pour elle, on peut facilement être découragé face à la masse de travail que représentent les injustices à travers le monde. Mais le travail commencerait par faire équipe avec d’autres pour faciliter des prises de consciences et d’actions à petite échelle.

Au travers de ses études et de réflexions dans son Église, Sarah envisage notamment de s’investir plus pour prévenir et réfléchir les abus vécus dans nos communautés : « La lutte contre ces violences, c’est un sujet qui me parle et pour lequel il est plus facile de me mettre en route. C’est un sujet à propos duquel je me sens légitime d’apporter quelque chose, étant donné mes études. […] J’aimerais pouvoir le faire plus dans les Églises, la mienne d’abord et d’autres peut-être par la suite. » Un engagement qui fait écho aux témoignages des participants de Zone B.

Guerres, famines, égalité entre les sexes, abus, addictions, la liste des domaines dans lesquels il est important que des chrétiens et chrétiennes s’investissent est longue selon cette équipe d’adolescents. Elle appelle aussi chacun et chacune à s’investir en soutenant l’une, l’autre ou plusieurs de ces causes.

Une justice qui se vit ensemble

Au-delà de nos âges et cultures d’Église, apprendre les valeurs du Royaume de Dieu et les transposer à notre mode de vie est un travail de groupe. Si Paul, dans ses lettres, insistait déjà sur l’unité dans le corps du Christ, les études en sciences du comportement observent aujourd’hui la force d’un groupe cohésif pour implémenter des changements dans la société. Pour transformer les habitudes d’une société, il n’a pas besoin de convaincre l’entier d’une population.

Dans un webinaire de l’Association transports et environnement (ATE), le psychologue Yves François explique qu’il suffit d’un seuil entre « 3 à 4 % qui adoptent un comportement, pour que cela devienne une mode [2]». Ce faible pourcentage de la population permettrait, par effet boule de neige, d’implémenter un changement de comportement dans la société. L’effet normatif – la tendance naturelle à se conformer à ce que font les autres – n’est pas toujours négatif. Il peut engager d’autres à rejoindre un mouvement vertueux, et pourquoi pas de justice inspirée de Dieu.

Selon les statistiques de l’Office fédéral de la statistique (OFS) [3], plus de 52 % de la population se déclare de confession chrétienne, un chiffre bien plus grand que le petit pourcentage nécessaire pour implémenter des changements. Sommes-nous conscients du poids d’influence positive que nous pouvons avoir dans notre société ?

En approfondissant nos connaissances sur la justice et en les mettant en action, nous avons la possibilité de transformer notre société par l’amour de Dieu. Parmi nombre de ressources disponibles, le cours Just People propose un enseignement de qualité en sept chapitres, réfléchis par des experts et théologiens, et des ressources en ligne pour approfondir les sujets. Et si vous commandiez la brochure gratuite et montiez un groupe d’études ? Sur plusieurs semaines ou mois, vous pourriez vous laisser inspirer par ces réflexions pour avancer dans votre apprentissage personnel ou communautaire. Et si vous avez déjà vécu l’expérience, n’hésitez pas à nous la partager pour donner envie à d’autres de se lancer dans l’aventure !

 

[1] https://stoppauvrete.ch/apprendre-la-justice-de-dieu-entre-theorie-et-pratique

[2] Yves François, « Webinaire : Comment faire changer les comportements ? Avec Yves François », ATE Association transport et environnement, 2024. URL : https://www.youtube.com/watch?v=mVUx2bChVNo

[3]OFS : relevé structurel, 2023. URL : https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/population/langues-religions/religions.html.

 Site internet de l’organisation StopPauvreté : https://stoppauvrete.ch

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