Quelles problématiques rencontrent les couples que vous accompagnez ?
La plus fréquente, c’est une mauvaise communication. Souvent on se rend compte qu’aucun soin n’est apporté pour la favoriser. De plus, le non-pardon vient en général perturber toute tentative de discussion constructive. Les conjoints se sentant vite agressés et se mettent sur la défensive. Gérer le pardon de manière unilatérale leur parait étrange, parce qu’ils attendent que l’autre fasse le premier pas en demandant pardon. Pourtant, la libération qu’apporte un pardon unilatéral bien travaillé ouvre la porte à une communication possible et à un regard nouveau sur le conjoint.
Qu’entendez-vous par «un pardon unilatéral bien travaillé ? »
C’est le fait de se mettre en route, indépendamment de l'autre. Il ne s'agit pas d'un pardon du bout des lèvres, du genre « je-mets-sous-le-tapis » et je garde l'offense bien au chaud pour y revenir à la prochaine occasion. C'est une démarche volontaire, avec et devant Dieu, durant laquelle je dépose consciemment mes griefs et blessures. Je le laisse faire son œuvre de libération et ainsi, je peux sincèrement renouer la relation.
Une autre problématique rencontrée ?
Les couples « oublient » d’intégrer Dieu dans leurs problématiques de vie à deux. Trop souvent le conseil de Dieu n’est plus recherché, la prière ne se vit plus en couple et les conjoints essaient de se débrouiller seuls. Si chacun se place honnêtement devant Dieu, des choses changent, des responsabilités sont reconnues ou prises et des pistes nouvelles peuvent s’ouvrir.
Les maris sont invités à aimer leur épouse comme le Christ a aimé l'Eglise. Comment cela se traduit en pratique ?
Le Christ a appris en regardant faire le Père (Jn 5.19). Si un mari veut aimer son épouse comme le Christ a aimé l’Eglise, il lui faut commencer par faire de même. En développant son intimité avec Jésus, il apprendra de lui, pourra lui demander un conseil, un regard ou un cœur nouveau. Pas très pratique tout ça, direz-vous… et pourtant ! Ce ne sont pas des « trucs » qui feront la différence, mais une attitude de cœur prêt à se laisser enseigner, transformer et mettre en route dans un apprentissage profond de l’amour inconditionnel.
Paul insiste sur la dimension de respect de l'épouse envers son mari. A quel besoin cela répond-t-il chez lui ?
« Un homme a besoin de beaucoup plus de respect qu’il ne mérite » dit souvent Manfred Engeli. Un homme qui se sent valorisé, admiré et reconnu dans ce qu’il fait par son épouse se sentira en confiance. Une femme qui l’a compris évitera de dévaloriser, critiquer ou mépriser son mari, surtout en public. Dieu est sage, il connait ses créatures. La femme a besoin de se sentir aimée et l’homme d’être respecté. A méditer !
Quelques pistes proposez-vous pour entretenir l’amour ?
Pour qu’une relation se développe et tienne sur la durée, il est important d’en prendre soin. Cela demande temps, énergie, curiosité (oser demander même si on pense que le conjoint devrait deviner), ouverture (oser dire ce qu’on ressent), humilité pour accueillir le ressenti de l’autre sans forcément le comprendre…Dieu, l’inventeur du mariage, veut être notre premier conseiller. Nous pouvons toujours lui demander aide, soutien et ce dont nous avons besoin pour que notre relation de couple soit fortifiée. Et si vous releviez le défi de faire de Dieu votre premier partenaire dans votre couple ?