D'après un sondage réalisé en 2024 par gfs-zürich, 55% des personnes interrogées en Suisse romande ne connaissent aucune église évangélique. "Nous ne sommes pas très connus du public, c'est vrai. Les médias ne parlent que rarement de nous", explique Christian Kuhn, directeur du Réseau évangélique Suisse (RES), dans un communiqué du RES publié le 27 juin. Le RES représente 250 Eglises évangéliques en Suisse romande.
L'Armée du Salut reste l'Eglise évangélique la plus connue
Seuls quelques noms d'Eglises évangéliques viennent à l'esprit des personnes sondées. En Suisse romande, la population pense spontanément le plus souvent à l'Église évangélique méthodiste, à l'Armée du Salut (photo) et à l'Union évangélique d'Églises baptistes de Suisse romande, rapporte le communiqué du RES. La Fédération romande d'Eglises évangéliques (FREE) arrive en septième position.
A la question "je cite des noms d'Eglises évangéliques, lesquels connaissez-vous, ne serait-ce que de nom?", l'Armée du Salut se détache clairement: 85% des Romands et 86% des Alémaniques la connaissent. Les Eglises nationales, mais aussi les sectes, sont parfois assimilées à des Eglises évangéliques.
Des expériences positives issues de contacts personnels
En Suisse romande, 24% des personnes interrogées ont eu des expériences positives avec des chrétiens d'Eglises évangéliques. Cependant, ce n'est pas davantage d'expériences négatives (10%) qui ont été faites, mais plus souvent aucune (66%).
Une contribution pour la société plutôt positive que négative
Aussi, un peu plus d’un Romand sur cinq (22%) atteste que les Eglises évangéliques contribuent positivement au bon fonctionnement de la vie en société. Suisse alémanique et Suisse romande confondues, cette considération est significativement plus élevée à la campagne (24%) et dans une agglomération (21%) qu'en ville (13%). De même, les personnes ayant un niveau de formation bas (24%) sont plus nombreuses à ressentir cette contribution positive que les personnes ayant un niveau de formation élevé (19%).
Comparaison des résultats entre 2016 et 2024
L'Institut de recherche gfs-zürich avait réalisé ce même sondage en 2016 mais seulement auprès de la population suisse alémanique. Par rapport à 2016, la population alémanique perçoit un peu moins les Eglises évangéliques comme étant "engagées socialement" ou "pertinentes pour la société". Elles sont également de plus en plus considérées comme "rétrogrades". En revanche, les Eglises évangéliques sont légèrement moins qualifiées de "bigotes", "sectaires" ou "fondamentalistes" qu'en 2016. Dans l'ensemble, l'image des Eglises évangéliques en Suisse s'est améliorée mais la tendance ne va pas dans une seule direction. Ainsi, des valeurs telles que l'engagement social ou la prise en compte de la société ont diminué.
L'important, c'est l'engagement personnel
Directeur du RES, Christian Kuhn est plutôt encouragé de constater que la visibilité des évangéliques n’est pas nulle, même si elle n’est pas phénoménale. Par contre, il dit ne pas avoir l'attente exceptionnelle de se situer au cœur de la société comme le pivot de toute chose. "C’est bien de prendre connaissance du peu de visibilité qu'on offre et de se poser sérieusement la question de quel type de visibilité on aimerait donner. Etre ostensible comme un bâtiment visible au milieu d'un village, comme c'était le cas dans un siècle précédent, n'amène pas nécessairement de transformations de vie, ni de l’espoir dans les cœurs. Je n'ai pas le sentiment que ce soit ce type de visibilité qui soit attendue par la population romande. Par contre, la population pourrait être intéressée par des gens qui s'engagent, qui ont le cœur au bon endroit, des gens qui ont un message d'avenir et d’espoir, qui sont serviables et qui sont à disposition dans les différents secteurs de la société.
Parfois, on s'attend à ce que les évangéliques soient contre tout! Ce type de visibilité-là vaut la peine d'être progressivement abandonné au profit de quelque chose de plus constructif et de plus positif. Par exemple, avec le Réseau évangélique suisse (RES), nous tentons de présenter positivement le monde évangélique aux médias et nous pouvons encore intensifier cela. Et en tant qu’évangélique, c'est dans le contact avec notre voisinage, avec nos collègues de travail, qu’il y a vraiment un témoignage à soigner. Qu'il soit reçu ou non, finalement la visibilité, elle, sera augmentée. Osons sortir de nos bunkers, de notre torpeur pour annoncer l'Evangile, la meilleure nouvelle de tous les temps", conclut Christian Kuhn.
Les résultats de l'étude réalisée par gfs-zürich sous forme de graphiques sont disponibles ICI.