Deux évangéliques en visite « officielle » en Israël

mardi 30 mai 2006

Du 1er au 10 mai, 14 représentants des Eglises chrétiennes du canton de Vaud ont effectué un voyage en Israël-Palestine. Ils répondaient à l’invitation du curé de Nazareth, Emile Shoufani, une invitation adressée en 2004 au Conseil des Eglises chrétiennes du canton de Vaud (CECCV). Guy Gentizon, pasteur dans l’Eglise évangélique La Fraternelle à Nyon, et Guy Barblan, directeur de l’école de musique Psalmodia à Crissier, représentaient les évangéliques. Echos d’un périple qui a permis de confronter les regards catholiques, réformés et évangéliques sur ce que certains appellent la « Terre sainte ».

Une délégation du Conseil des Eglises chrétiennes du canton de Vaud (CECCV), conduite par son président, le pasteur Martin Hoegger, a rencontré du 1er au 10 mai des « pierres vivantes » en Israël-Palestine. En suivant dans les grandes lignes les étapes de la vie du Christ à Bethléem, Nazareth et Jérusalem, ils ont rencontré des croyants en Jésus-Christ : Palestiniens, Arabes et Juifs.

Pourquoi ce séjour ?
Au cours de sa visite à Lausanne, en septembre 2004, le Père Emile Shoufani, curé de Nazareth, a invité les chrétiens du canton de Vaud à rendre visite aux Eglises d’Israël et de Palestine. Il a dit entre autres : « Ce que vous vivez ici est important pour nous là-bas. En changeant vos relations les uns avec les autres, vous acceptez de vous transformer afin de rencontrer l’autre. Le visage de l’autre est le paradigme nouveau et essentiel ».
Un groupe de quatorze délégués, envoyés par diverses composantes du CECCV s’est mis en route pour effectuer cette visite dans un esprit de fraternité en Christ. Comme le dépliant de présentation du projet le définit, le but de ce voyage était « d’établir et de renforcer les liens avec les communautés chrétiennes qui vivent le drame de la division de Jérusalem et d’une terre où la paix apparaît comme bien lointaine ». Cette délégation souhaitait se « mettre à l’écoute de ceux qui souffrent, de ceux qui cherchent la paix, de ceux dont la foi soutient l’espérance et appelle à la solidarité ». Elle avait aussi pour but « de prendre la mesure des réalités de la communion réelle vécue entre les différentes Eglises, sachant que cette communion est en progrès certes, mais fragile encore ».

Des journées riches en émotions diverses
La plupart des participants découvraient pour la première fois Israël et les territoires « occupés ». Plusieurs n’avaient jamais approfondi la dimension théologique de l’existence d’Israël. Peu avaient pu dialoguer avec des Palestiniens chrétiens ou des Juifs « messianiques ». C’est dire que chaque occasion donnée apportait son lot de découvertes et de surprises, tant notre manière d’appréhender les conflits et les défis du Moyen-Orient depuis l’Occident sont peu en phase avec la réalité du terrain. Au menu quotidien : des rendez-vous avec des ecclésiastiques (parfois de haut rang : évêque ou patriarche) en fonction dans les Eglises « officielles » et historiques (catholique, orthodoxe, luthérienne, etc.) et des rendez-vous avec d’autres ministères (des pasteurs, des évangélistes et des enseignants), notamment évangéliques au Collège biblique de Bethléem. Ce fut aussi l’occasion de rencontrer des chrétiens engagés dans le monde de l’éducation (des prêtres, des directeurs d’école ou des doyens...). Nous avons aussi beaucoup apprécié les opportunités de partage avec des compatriotes séjournant sur place et engagés à divers titres (un représentant du Conseil œcuménique des Eglises, une déléguée du CICR). Chacun de ces moments privilégiés nous a permis de nous faire une meilleure idée du vécu réel des croyants de cette région, au sein de laquelle les héritages sont souvent pesants et l’avenir bien incertain.

Le défi le plus interpellant : vivre la réalité de la communion fraternelle dans l’équipe !
A chacun des groupes rencontrés nous avons remis un message de solidarité rédigé par le CECCV. Nous souhaitions également, de par la composition hétéroclite de notre groupe, témoigner de la dynamique relationnelle entre les Eglises du canton de Vaud. Chaque matin, un temps d’écoute de la Parole a été posé comme un fondement qui nous a permis de prier et louer Dieu ensemble. A plusieurs reprises, des temps de partage, suite aux rencontres avec des interlocuteurs si divers et des prises de positions si variées, nous ont permis de vérifier comment chaque membre de l’équipe gérait les déclarations entendues : souvent pessimistes, parfois remplies d’espérance, rarement à l’unisson ! Pas toujours évident de distinguer entre les dimensions nationaliste, politique et religieuse (intimement liées dans la culture locale) et l’authentiquement « spirituel », débouchant sur le relationnel intense, le souhait de réconciliation et de paix sincère. Malgré notre perception parfois si divergente, nous étions tous unanimes pour dire que ce pèlerinage original avait non seulement été d’une très grande richesse pour chacun d’entre nous, mais qu’il nous avait permis de nous sentir beaucoup plus proches les uns des autres. Voilà ce qui constitue certainement la bénédiction la plus significative de notre périple. Signe réel, tangible et bienfaisant du Royaume annoncé.
Guy Gentizon, pasteur dans l'Eglise évangélique La Fraternelle à Nyon

Publicité

Journal Vivre

Opinion

Opinion

Agenda

Événements suivants

myfreelife.ch

  • Pour les Terraz et les Félix, des choix porteurs de vie

    Ven 22 septembre 2023

    Abandonner la voiture et emménager dans une coopérative d’habitation ?... Deux couples de l’Eglise évangélique (FREE) de Meyrin ont fait ces choix qu’ils estiment porteurs de vie. « Le rythme plus lent du vélo a vraiment du sens pour moi », témoigne Thiéry Terraz, qui travaille pour l’antenne genevoise de Jeunesse en mission. « Je trouve dans le partage avec mes voisins ce que je veux vivre dans ma foi », lui fait écho Lorraine Félix, enseignante. Rencontres croisées. [Cet article a d'abord été publié dans Vivre (www.vivre.ch), le journal de la Fédération romande d'Eglises évangéliques.]

  • Vivian, une flamme d’espoir à Arusha

    Jeu 15 juin 2023

    Vivian symbolise l’espoir pour tous ceux que la vie malmène. Aujourd’hui, cette trentenaire tanzanienne collabore comme assistante de direction au siège de Compassion à Arusha, en Tanzanie. Mais son parcours de vie avait bien mal débuté… Nous avons rencontré Vivian au bureau suisse de l’ONG à Yverdon, lors de sa visite en mars dernier. Témoignage.

  • Une expérience tchadienne « qui ouvre les yeux »

    Ven 20 janvier 2023

    Elle a 19 ans, étudie la psychologie à l’Université de Lausanne, et vient de faire un mois de bénévolat auprès de jeunes de la rue à N’Djaména. Tamara Furter, de l’Eglise évangélique La Chapelle (FREE) au Brassus, a découvert que l’on peut être fort et joyeux dans la précarité.

  • « Oui, la relève de l’Eglise passe par les femmes »

    Ven 16 septembre 2022

    Nel Berner, 52 ans, est dans la dernière ligne droite de ses études en théologie à la HET-PRO. Pour elle, la Bible est favorable au ministère féminin. Et les communautés doivent reconnaître avoir besoin tant d’hommes que de femmes à leur tête.

eglisesfree.ch

eglise-numerique.org

point-theo.com

Suivez-nous sur les réseaux sociaux !