« Comment Noé s’est-il débrouillé avec ses castors pour garder son arche intacte ? » Voilà le genre de questions qui arrivent sur le natel de « Text a Toastie », en français : « Sms à un croque-monsieur ». Les Groupes bibliques universitaires anglais utilisent cela comme moyen d’évangélisation sur leur campus. Depuis trois ans, chaque mercredi de 20h à minuit, de jeunes chrétiens de l’Université de Southampton s’engagent à amener un croque-monsieur aux étudiants qui envoient par sms une question sur Dieu, le christianisme ou le sens de la vie.
S’équiper pour mieux servir
Ce mercredi, une douzaine de jeunes sont réunis dans le salon d’une maison d’étudiants. Assis sur quelques canapés, ils sont là une heure avant le commencement de « Text a Toastie ». Un des responsables lit une partie du Psaume 31. Les étudiants sont encouragés à compter sur Dieu, et lui seul, comme le rappelle ce Psaume. Répondre à des questions sur Dieu peut être intimidant, mais James, le responsable, qui n’a pas plus de vingt ans, affirme que là où il y a l’Esprit du Seigneur, il y a la liberté (2Co 3,17). Et cette liberté permet à tout chrétien de partager librement sa foi, de voir des agnostiques douter de leur doctrine et des athées se questionner sur l’existence de Dieu. Un temps de prière et de louange couronne le tout. Il est presque 20h.
Chuck Norris, un saint ?
Un certain Tom vient d’envoyer le premier sms de la soirée : « Comment Dieu réagit-il vis-à-vis des personnes nées dans d’autres religions ? » La saveur du croque-monsieur : jambon-fromage. Deux étudiants se rendent à la cuisine et commencent la préparation des croque-monsieur, pendant que les autres discutent des questions reçues. Rachel, l’autre responsable, admet qu’il leur arrive de passer de nombreuses minutes à réfléchir aux réponses. De gros volumes d’apologétique sont sur une table au milieu du salon, au cas où il y aurait des questions difficiles. Parfois, il arrive qu’ils délivrent un croque-monsieur et admettent qu’ils ne sont pas sûrs de la réponse. « L’essentiel, c’est de donner une réponse qui amène nos interlocuteurs à réfléchir à l’amour que Dieu a pour eux », déclare James. « Comme notre université est plutôt scientifique, les questions à propos de Dieu et de la science affluent », continue Rachel. Heureusement, le groupe est pourvu d’étudiants en branches scientifiques. Les questions varient, de très sérieuse : « Pourquoi prie-t-on si Dieu est omniscient ? », à plus légère : « Chuck Norris sera-t-il considéré comme saint lorsqu’il mourra ? »
Des non-chrétiens interpellés !
Les premiers croque-monsieur sont prêts. Une odeur alléchante de fromage fondu remplit le salon. Deux étudiants sont sur le point de partir pour faire leur livraison. Ils sont entourés du reste de l’équipe qui prie pour eux. Ils enfourchent leurs vélos et pédalent pendant une bonne dizaine de minutes avant d’arriver à la porte de Tom et de son colocataire qui a posé la question sur Chuck Norris. Une fois dans le salon, les représentants de « Text a Toastie » discutent avec leurs hôtes. Tom est intrigué : si quelqu’un naît dans une famille musulmane, et que le christianisme est vrai, comment Dieu jugera-t-il cette personne ? Il déplore une injustice. Les explications apportées ne le convainquent pas, mais lui ouvrent de nouvelles perspectives.
Un must de la vie universitaire
« On sème des graines, et le reste est entre les mains de Dieu », déclare l’un des étudiants de « Text a Toastie ». Grâce à ces visites, certains étudiants ont l’occasion de se familiariser avec un évangile ou de la littérature chrétienne ; certains ont même suivi un cours Alpha.
La renommée de cette démarche d’évangélisation ne cesse de grandir: selon un journal laïc, commander un croque-monsieur au GBU fait même partie des cinquante choses à faire avant de finir ses études à l’Université de Southampton !
Antje Carrel, étudiante à l’Université de Southampton (2011-2012)
Une video pour découvrir l'expérience "Text a Toastie"