EEM 09 sur les engagements « court terme » : avec JEM, chrétiens « babas cools » et chrétiens « jet-ski »… même combat !

mardi 01 septembre 2009
Les prochaines rencontres Eglises en mission traiteront des engagements « court terme » pour jeunes et moins jeunes. L’occasion de faire le point sur des engagements « court terme » qui ont marqué nombre de Romands ces 40 dernières : les écoles de disciples de Jeunesse en mission (JEM). Place à des jeunes de nos Eglises qui ont vécu cette expérience.

Faire du surf à Hawaï ou du jet-ski dans les Caraïbes... avec Jeunesse en mission (JEM), le rêve ! Jonas Hangartner est parti avec JEM sur l’île Sainte-Croix, dans les îles Vierges américaines. « Le jet-ski, c’était une exception, un cadeau que je me suis fait entre Noël et Nouvel An », précise-t-il. Depuis 40 ans, trois générations de Romands ont eu la possibilité de partir avec JEM en école de disciples. Un engagement court-terme pour découvrir le monde, d’autres cultures, de belles plages, et aussi approfondir sa relation personnelle avec Dieu.

Une occasion de voir Dieu agir
« J’ai vu des personnes touchées par ce que nous apportions. Elles nous l’ont fait savoir. Ce fut une expérience forte de voir Dieu agir. Ça m’a même donné envie de partir en mission ! » Thomas Weeks, Aubonnois d’origine, étudie le latin et le grec à Nottingham en Angleterre. En tant que binational, il a choisi de faire son école de  disciples en Angleterre, à 19 ans, après son gymnase. Deux ans plus tard, ses yeux brillent en évoquant les excellents souvenirs qu’il a gardés de ce temps de formation.
Les écoles de  disciples de JEM peuvent avoir lieu dans près de 150 pays du monde. Elles sont composées de deux phases de trois mois. La première, la phase théorique, est l’occasion d’approfondir ses connaissances bibliques et de développer sa relation avec Dieu. « On a abordé divers thèmes comme la confiance en soi ou en Dieu, le Saint-Esprit, la prière ou notre identité », raconte Jonas Hangartner, informaticien de Lavigny, 21 ans. « On pouvait partager avec nos professeurs et écrire ce qui nous habitait ou prendre du temps pour étudier la Bible de manière plus rigoureuse », explique Thomas. La phase pratique, la seconde, permet ensuite d’expérimenter ce qui a été appris pendant la phase théorique. Aide humanitaire et prestations artistiques sont mises en place par les JEMiens, au même titre que des témoignages ou des moments de prière.

Un tremplin pour d’autres écoles
« J’ai appris à aimer. À aimer les gens, à ne pas les juger, et à pouvoir parler et prier avec eux. » Débora Menétrey est partie en Afrique du Sud. Elle a beaucoup travaillé avec des enfants. Notamment avec des enfants sidéens. Après son école de  disciples, cette employée de commerce de Gimel âgée de 25 ans, a encore suivi avec JEM une école biblique et une école de relation d’aide. Elle se forme actuellement pour devenir éducatrice sociale. JEM lui a appris des choses utiles dans sa profession.
Pour Sonia Gentet, JEM, c’est l’ouverture sur d’autres cultures et l’occasion de prendre du recul par rapport à la sienne : « J’ai appris que Dieu est très divers et qu’il révèle des aspects différents de sa personnalité au travers de chaque culture. Cette diversité est belle, c’est une preuve de sa grandeur. Il n’y a pas de manière juste ou fausse de vivre les choses, c’est juste différent. » Sonia, elle, a fait le tour du monde avec JEM. De Cottens (VD) à l’Asie, en passant par le Canada. Agée de 20 ans, cette étudiante en médecine a fait une école de  disciples orientée sur les arts et la musique. Elle est enthousiaste. « Ce que j’apprécie avec JEM, c’est que les enseignants ne donnent pas de méthodes toutes faites, mais des enseignements sur qui est Dieu. Ils nous amènent à la source et c’est Dieu qui nous parle et qui nous guide. »

Un financement pas évident !
A 20 ans, trouver le financement pour une telle école, ça n’est pas facile. Jonas le sait bien ! Après sa formation, il était au chômage. Il a réussi à sortir près de 10’000 fr. pour partir. Pour cela, il a vendu sa batterie. Et ne regrette pas. «  C’est une expérience qui change la vie, et ça n’a pas de prix. Malgré mes deux ans de chômage, j’ai eu confiance en Dieu et je suis parti. » Il a bien fait. Dès son retour, il a pu retrouver du travail, et en partie grâce à des JEMiens.
Un autre sujet délicat : le retour des étudiants ! Ils ont parfois de la peine à réintégrer les églises locales, parce qu’il n’y règne pas toujours la même atmosphère que pendant leur école. Pour Jonas Hangartner, « JEM est une serre qui nous permet de grandir rapidement, mais après, il faut se replanter dans notre terre suisse. » Thomas Weeks appuie. « JEM doit permettre de planter des racines profondément. C’est une expérience forte, mais qui a aussi ses limites.  Je me suis ensuite donné les moyens de poursuivre, de vivre des projets personnels. »
Pour Thomas, certaines personnes s’attachent trop à JEM et pas assez à Dieu. « Il y a souvent cette idée, que c’est par JEM que nous agissons. On devrait avoir plus d’humilité ! C’est grâce à Dieu que cela se passe. Et vu que tout se fait par Dieu, on peut aussi vivre toutes ces choses en dehors de JEM. Dieu agit dans le monde. Il est la personne qui tient toutes les cordes, pour que tout se passe selon sa volonté. Il s’occupe de tout, nous n’avons pas à avoir peur. Il faut juste se reposer sur lui et lui faire confiance », s’exclame-t-il enthousiaste. Amen !

Une structure qui accueille la nouveauté !
« Jeunesse en mission, c’est une structure assez large pour accueillir toute nouvelle initiative, analyse Olivier Fleury, le responsable de JEM Suisse romande. C’est la décentralisation qui permet à chacun d’être à la fois responsable et libre de développer ce qu’il a à cœur ou reçu de Dieu. » Cela s’exprime de manières très différentes, par les arts, l’aide humanitaire ou la construction, et, internationalement, en accord avec les cultures locales. Cette structure interconfessionnelle et multiculturelle est une des recettes du succès de JEM.
Cependant, à JEM, tout n’est pas rose. Il y a des difficultés et des défis. Olivier Fleury explique : « Notre défi actuellement, c’est le désengagement des jeunes. Dans les Eglises, ils ont vu des adultes démobilisés et ils ont moins l’impression qu’ils peuvent changer le monde. JEM a eu un développement fulgurant du temps des « Jesus People », parce que c’étaient des espèces de « babas cools » qui pensaient qu’ils pourraient changer le monde. Ils l’ont changé, en tout cas en partie. Maintenant, il y a beaucoup de jeunes qui pensent que vivre par la foi en Suisse ou dans le monde, ça n’est pas évident. C’est seulement ceux qui ont une vision et de la motivation, qui sont prêts à donner du temps et de l’argent, qui réussissent dans cette dynamique. »
Après 40 ans, l’esprit JEMien n’a pas perdu de sa jeunesse, ni de sa mission. Avec des jeunes comme Sonia, Débora, Thomas ou Jonas, JEM a encore un bel avenir. JEM Suisse romande a changé et évolué avec les JEMiens. Le désir de partager l’Evangile, malgré certaines difficultés, est toujours là. Les « babas cools », à la sauce « Jesus People » des années 60, côtoient maintenant des fans de surf ou de jet-ski. Et ça se passe plutôt bien ! Il y a de la place pour tous dans la maison du Père !
Maxence Carrel

  • Encadré 1:

    Rencontrer des jeunes partis en « court terme »
    Des JEMiens, des membres d’Opération Mobilisation mais aussi des jeunes partis avec diverses missions interviendront lors des prochaines rencontres Eglises en mission « Change TON monde ! » le samedi 12 septembre dès 14h à Bienne. Ils évoqueront leurs expériences et présenteront les organisations avec lesquelles ils sont partis.
    Pour plus d’infos sur Eglises en mission 09

  • Encadré 2:

    Pour aller plus loin :
    Un interview d’Olivier Fleury, le responsable de JEM Suisse romande, est sous la rubrique portrait. Il traite notamment des difficultés de réinsertion des jeunes dans les Eglises locales. Olivier Fleury propose des solutions.

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