La conférence « Empreintes d’espérance » lance A Rocha suisse, une organisation écologique chrétienne

mercredi 03 octobre 2007

Il y a du neuf dans l’engagement écologique des chrétiens évangéliques romands. Le samedi 29 septembre près d’Yverdon-les-Bains, la conférence « Empreintes d’Espérance » a lancé la branche helvétique d’A Rocha. Cette association souhaite apporter la pierre des chrétiens évangéliques à la sauvegarde de la création. Compte rendu d’une journée à marquer d’une pierre blanche !

« Il est tard, mais pas trop tard ! » C’est ce message que la conférence « Empreintes d’espérance, l’engagement chrétien pour l’environnement » a voulu faire passer le samedi 29 septembre à Champittet près d’Yverdon les-Bains. Alors que les questions environnementales se font de plus en plus pressantes et que nos contemporains sont de plus en plus inquiets quant à l’avenir de notre planète, l’Evangile ouvre des perspectives positives et salvatrices. Près de soixante personnes, sensibles aux questions écologiques et désireuses de s’engager pour la conservation de la nature dans une perspective chrétienne, ont entamé une réflexion de fond qui portera certainement du fruit dans les milieux évangéliques et au-delà.

A Rocha : protéger l’environnement dans une perspective chrétienne
Un grand soleil d’automne dissipe les dernières brumes, alors que les participants à cette journée consacrée à la création arrivent au centre Pro Natura Vaud de Champ-Pittet, aux portes de la Grande Cariçaie. Occupant l’ensemble de la rive sud du lac de Neuchâtel, la Grande Cariçaie abrite approximativement le tiers de la flore et le quart de la faune suisse. Lieu idéal pour parler de la nature et du mandat que les chrétiens ont reçu du Créateur pour sa « gestion », sa préservation et son maintien.
A l’origine de la conférence « Empreintes d’espérance », l’association A Rocha. Présente aujourd’hui dans plusieurs pays en Europe, en Afrique, au Proche-Orient, en Amérique du Nord et du Sud ainsi qu’en Asie, A Rocha a pour but de protéger l’environnement dans une perspective chrétienne. Lancée au Portugal dans les années 80, A Rocha (Le Rocher en portugais) met l’accent sur la dimension communautaire, avec un objectif centré sur les thèmes de la recherche scientifique, les travaux de conservation et l’éducation à l’environnement. « Empreintes d’espérance » marquait également le lancement officiel de A Rocha Suisse qui devient la dix-huitième entité nationale affiliée à A Rocha International .

Apprendre à aimer l’œuvre du Créateur
C’est avec beaucoup de joie que la petite équipe d’A Rocha Suisse, renforcée de membres de ChristNet, le « forum chrétien sur les questions sociales, politiques et environnementales », et co-organisateur de l’évènement, a accueilli les participants à cette journée ouverte à tous. Les enfants de 4 à 14 ans ont été pris en charge pour des activités ludiques et éducatives à la découverte des beautés de la nature environnante et de l’œuvre du Créateur. Ils ont eu l’occasion de parcourir les sentiers didactiques de la Grande Cariçaie, d’observer les oiseaux et autres occupants du marais, et d’apprendre qu’il faut respecter et aimer la création non seulement parce qu’elle est belle, fragile et essentielle pour notre vie sur terre, mais surtout parce que c’est l’œuvre de notre Créateur à tous (Psaume 104).

Conservation de l’environnement et foi
Pendant ce temps, les adultes entrent dans le vif du sujet. Paul Jeanson, directeur national d’A Rocha France, propose un survol des raisons poussant les chrétiens à l’action au-delà de l’urgence ou de la mode. Mandat biblique de bien gérer la création (Genèse 2-3) ; amour des pauvres qui sont les premiers à pâtir de la dégradation de l’environnement ; appel au changement d’attitude non seulement par intérêt propre, mais par amour et par obéissance ; et finalement occasion de témoignage.
Dans l’après-midi, François Tron, responsable scientifique d’A Rocha France, présente un aperçu des différentes initiatives et actions chrétiennes pour l’environnement. Il souligne notamment que la protection de la biodiversité et des écosystèmes bénéficient non seulement à la flore et à la faune, mais aussi à l’être humain. La restauration des zones humides, par exemple, permet d’absorber une grande quantité d’eau et de limiter les risques d’inondation.
Pour alimenter encore la réflexion, chacun participe à deux ateliers choisis parmi les quatre proposés : « Changements climatiques : quels choix pour l’avenir ? » ; « Vers un nouveau style de vie : quand l’Evangile interroge notre matérialisme occidental » ; « Outils de sensibilisation à l’environnement : développer un programme en Eglise » et « Effleurer la Grande Cariçaie : visite des environs ». Autant de sujets de réflexion, autant de discussions, parfois animées, autour de nos choix de vie. Ces ateliers ont révélé le chemin qu’il reste à parcourir et soulevé bien des questions.

Empreintes d’espérance
La journée s’est terminée par une table ronde autour du thème « Eglise et environnement, quelle priorité pour l’avenir ? ». L’Eglise ne peut pas faire abstraction de la question de la préservation de la création, qui est intimement liée à celle de l’entraide et du développement. En d’autres termes, l’amour pour notre prochain, mandat que le Christ nous a laissé, doit se traduire en actes. Or on ne peut pas aider – ou aimer – notre prochain en négligeant son environnement. Par nos choix de vie, par une action responsable vis-à-vis de la planète, nous pouvons devenir des « faiseurs de paix et des bâtisseurs d’amour ». La Bonne Nouvelle que nous annonçons concerne l’être humain dans son entier, et la création tout entière. Nous pouvons être porteurs d’espérance pour ce monde qui vit dans la crainte d’une catastrophe écologique et nous mettre en route pour vivre cette espérance au quotidien. Alors nous pourrons êtres des signes, des « empreintes d’espérance » à la gloire du Créateur.

Cédric Chanson

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