« On cartonne grave ! » Alain Auderset a trouvé un nouveau créneau pour évoquer les thèmes qui lui sont chers : le dessin animé. Le projet d’animation ID qu’il lance avec la complicité du studio franco-américain Moondog Association a été présenté au festival d’animation d’Annecy en juin dernier. Il s’agit de petits épisodes de 2 minutes qui se basent sur le héros d’une de ses bandes dessinées, Willy Grunch, un héros à la fois philosophe, poète, immature à ses heures… Par le biais de ce personnage, Alain Auderset évoque la relation de couple, la famille ou le temps libre. Autant de sujets qu’il aborde en album avec humour, tout en portant un regard franc sur la condition humaine. Transposé en dessin animé, Willy Grunch est aujourd’hui modélisé en 3D et son auteur planche sur un thème par séquence.
Un nouveau public
Connu pour son engagement chrétien, Alain Auderset a utilisé le créneau de la BD pour parler de sa foi en Dieu, mais aussi des travers de l’Eglise ou de ce qu’on pourrait appeler la bigoterie. Il présente le message de la Croix sans détours, comme dans « Idées reçues », et des versets bibliques ponctuent parfois une page.
Mais le bédéiste du Jura bernois cherche actuellement un nouveau public. Sa dernière et sixième bande dessinée, « Les vacances de Marcel », avait d’ailleurs inspiré une compagnie de danse contemporaine avec laquelle il avait présenté l’an dernier un spectacle qui alliait sur scène et en direct dessin et chorégraphie. Cette réalisation originale s’était articulée sur le thème de la famine.
Le projet d’animation ID permet pareillement à Alain Auderset de présenter des sujets qui lui sont chers sans se cantonner à un public chrétien. « Moi, j’ai envie de dire par exemple que c’est important d’être fidèle quand on est en couple », indique-t-il.
Episodes pilotes
Six épisodes pilotes devraient être prêts cette fin d’année et en libre accès sur la toile, grâce au financement participatif obtenu par internet à l’aide des réseaux sociaux et d’une campagne d’emails ciblée. En tout, ce sont CHF 117'500.- qui ont été récoltés par souscription en un mois : « Quasi un record ! »
Reste aujourd’hui à trouver des investisseurs et des distributeurs pour produire les 100 épisodes prévus au total. A terme, l’équipe souhaiterait faire un long métrage.
Gabrielle Desarzens