FH Suisse, l’antenne francophone de l’ONG internationale Food for the Hungry, lutte contre la faim dans le monde. Depuis 2010, elle a donné une orientation agroécologique à son action dans des pays comme l’Ouganda, le Burundi, le Ruanda et la République démocratique du Congo. Au travers d’un documentaire que cette ONG a produit et intitulé « La Terre, mon amie » (1), on découvre des agriculteurs africains qui donnent dans le paillage pour éviter l’érosion des sols, dans le compost à chaud pour produire de l’engrais pour les sols, dans la production de biogaz pour s’éclairer ou chauffer de la nourriture…
Elevage et agriculture… complémentaires !
De manière très saisissante, Moses, un agriculteur ougandais, confie que, depuis qu’il s’est lancé dans l’agroécologie, il a quitté la monoculture céréalière qui caractérisait son exploitation pour une agriculture qui fait de la place à la culture de plusieurs plantes différentes, et à l’élevage de bovins et de poulets… Deux axes de production qui s’intègrent bien l’un à l’autre, puisque la production de végétaux permet de nourrir les animaux et les déjections animales nourrissent les sols…
Une nouvelle amitié avec la terre
Pour Roger Zürcher, ingénieur agronome et responsable de projets à FH Suisse, nouer une nouvelle amitié avec la terre est une dimension fondamentale de la relation nouvelle à créer avec les sols. Trop longtemps, on a chosifié la terre. Trop longtemps, on a labouré le sol et on l’a retourné dans tous les sens, sans considérer l’importance de l’humus, cette fine couche fertile qui abrite une vie fragile à conserver et à promouvoir. C’est là la base de l’agroécologie qui cherche à respecter le vivant dans son ensemble.
Et la quatrième réconciliation ?
Pour cet ingénieur agronome évangélique, les êtres humains devraient passer par quatre réconciliations afin de retrouver leur vraie identité. Ils devraient d’abord se réconcilier avec Dieu et le découvrir comme leur Père. Ils devraient aussi se réconcilier avec eux-mêmes, et, troisièmement, se réconcilier avec leur prochain. Quatrièmement – ce qui est largement ignoré ! –, Roger Zürcher invite les chrétiens à se réconcilier avec la terre ou avec le vivant qui nous entoure. Les êtres humains développeraient alors une manière différente et nouvelle de cultiver les sols et de percevoir le monde autour d’eux.
Davantage de rendements
Souvent aujourd’hui, là où l’être humain passe, la vie trépasse ! Renouer une amitié avec la terre, c’est promouvoir plus de vie, plus de biodiversité, une meilleure fertilité des sols… et par conséquent davantage de nourriture pour les paysans. Ce qui se passe effectivement lorsque FH Suisse initie les agriculteurs qu’elle accompagne l’agroécologie.
Serge Carrel
Note
1 Le film « La Terre, mon amie » est signé Matthieu Heiniger. Il est disponible sur le site de l’ONG FH Suisse.