Hollande : des responsables évangéliques attaqués en justice pour une déclaration sur l’homosexualité

Serge Carrel vendredi 25 janvier 2019

La traduction d’une déclaration sur l’homosexualité et l’identité transgenre suscite la polémique en Hollande. En guise de réprobation de cette affirmation de l’éthique chrétienne traditionnelle, certaines villes sont même allées jusqu’à hisser le drapeau arc-en-ciel. Echos d’un débat et de poursuites pénales que l’on pourrait peut-être bientôt connaître en Suisse.

En Hollande, une déclaration évangélique qui affirme que l’homosexualité, le mariage de couples de même sexe et le changement de genre ne sont pas selon le plan de Dieu, suscite un débat public large et des plaintes pénales. Début janvier, la Déclaration de Nashville a été publiée en hollandais. Signée par plus de 200 ecclésiastiques et politiciens hollandais, et par Kess van der Staaij, le chef du Parti politique réformé, cette déclaration a entraîné le dépôt de plaintes pénales pour incitation à la haine. Suite à l’ampleur des critiques, les initiateurs de cette traduction communiquent qu’ils ne collecteront pas davantage de signatures.

Pour marquer leur hostilité à cette déclaration, les villes d’Amsterdam et d’Arnheim ont hissé un drapeau arc-en-ciel au-dessus de leur hôtel de ville. Sur son fil Twitter, l’administration d’Amsterdam a fait paraître le propos suivant : « Dans notre ville, tu peux être comme tu veux et aimer qui tu veux. »

La Hollande a été en 2001 le premier pays au monde à reconnaître le mariage de couples de même sexe.

Une déclaration signée aux Etats-Unis par James Packer, Don Carson et John Piper

La Déclaration de Nashville a été signée en 2017 aux Etats-Unis par 150 responsables évangéliques parmi lesquels James I. Packer, Wayne Grudem, Albert Mohler, Donald A. Carson, John Piper, John MacArthur… Rosaria Butterfield, une professeure de littérature qui s’affichait comme lesbienne et qui aujourd’hui est l’épouse d’un pasteur, a également signé cette déclaration.

Promue par le Conseil pour la masculinité et la féminité bibliques, cette déclaration affirme que le monde contemporain se trouve dans une « période de transition historique » vers une culture postchrétienne. Voilà qui signifie une remise en question fondamentale de ce qu’est un être humain aujourd’hui.

Cette déclaration est construite en 14 articles qui balancent dans le même article entre affirmation et réfutation. L’article 12 affirme que « la grâce en Christ nous offre tout à la fois un pardon miséricordieux et un pouvoir de transformation ; que ce pouvoir et ce pardon permettent à ceux qui suivent Jésus de détruire en eux les désirs pécheurs et de marcher d’une manière qui honore le Seigneur ». Par ailleurs, la Déclaration de Nashville réfute « l’idée que l’attirance sexuelle pour des personnes du même sexe fait partie de la perfection naturelle du plan de Dieu pour la création originelle » ou « l’idée que l’approbation de l’immoralité homosexuelle ou la transidentité n’est qu’une question d’opinion morale à laquelle le chrétien peut choisir d’adhérer ou non ».

Aujourd’hui, la Déclaration de Nashville a été signée par 22'000 chrétiens évangéliques aux Etats-Unis.

Serge Carrel avec l’agence Idea et Livenet

La Déclaration de Nashville sur le genre et la sexualité en français.

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