Les relations entre les sexes et la place des hommes n’ont pas fini de faire parler d’elles. On observe la montée du masculinisme, revendiquant une vision machiste de ce qu’est un homme : force, domination, parfois jusqu’à l’appel à la violence envers les femmes. On parle de masculinité toxique, responsable des violences et de l’état de la société en général.
Penser une masculinité saine
À l’inverse, certains ou certaines semblent presque penser que le monde irait mieux si les hommes n’étaient simplement plus des hommes. Ces discours contradictoires semblent ne laisser à la moitié mâle de l’humanité que le choix d’être brutale, dominatrice et fière de sa masculinité, ou d’être honteuse de son sexe. Pour échapper à ce dilemme entre Charybde et Scylla, il faut penser une autre virilité, une autre manière d’être homme, une masculinité saine.
"Sa force se traduit en sacrifice"
La Bible propose un tel modèle en la personne de Jésus-Christ. L’apôtre Paul, grande figure de la première génération de chrétiens, écrivait «Maris, aimez votre femme, tout comme le Christ a aimé l'Église et a donné sa vie pour elle.» Jésus, Dieu incarné d’après les chrétiens, est le plus fort, le plus courageux, le plus puissant que l’on puisse imaginer. Mais sa force se traduit en sacrifice pour le pardon et la libération de l’humanité qu’il aime, plutôt qu’en brutalité et domination. Dans une vision chrétienne, l’acte le plus viril qui soit est le sacrifice, le don de soi pour l’autre.
Le vrai courage
Le machisme propose une image de force, de celui qui roule les mécaniques et ne se laisse pas marcher sur les pieds, quitte à casser la figure de celui qui manque de respect. Jésus, lui, enseigne le pardon et le renoncement à la vengeance. Le vrai courage se manifeste en pardonnant une offense et en sortant du cycle de la vengeance et de la violence, et notre monde a besoin de ce courage-là.
Pour être le plus grand, se faire serviteur
De même, Jésus enseigne et pratique que celui qui veut être le plus grand doit se faire serviteur. À cette aune, un homme est viril en modérant ses ambitions professionnelles pour permettre à son épouse de continuer à investir dans les siennes. En affrontant les cacas qui puent et les réveils nocturnes. En créant le cadre le plus favorable et possible pour l’épanouissement de la gent féminine.
Sur un autre plan, la Bible engage aussi ces messieurs à être l’«homme d’une seule femme», à mesurer leur virilité non au nombre de leurs conquêtes mais à leur fidélité à une unique femme choisie.
Une erreur: mesurer l'égalité des sexes à l'activité professionnelle
Il y a un tort historique fait à la gent féminine, qui nécessite de rééquilibrer nos sociétés. Cependant, une erreur menace un certain féminisme : vouloir l’égalité des hommes et des femmes, mais sans remettre en question l’échelle de valeur qui survalorise la part traditionnellement attribuée aux hommes. Vouloir donner leur juste valeur aux femmes, mais penser qu’elle ne se mesure qu’à l’activité professionnelle. Penser que les femmes seront les égales des hommes quand elles seront aussi vénales, brutales et volages que le pire modèle masculin.
Prendre soin de la génération à venir
Mesdames, vous valez mieux que cela ! Et on n’encouragera pas les hommes à prendre leur part du soin aux enfants et de l’entretien d’une maisonnée en considérant ces tâches comme moins dignes ou importantes. De fait, prendre soin de la génération à venir, lui donner attention, amour et valeurs avec lesquelles bâtir est pleinement porteur de sens, et mérite que les deux sexes s’y impliquent pleinement.
Alors, peut-on retrouver des hommes fiers ? Fiers de servir, fiers de se donner, fiers d’être fidèles, fiers de chercher la paix, fiers d’être présents avec leurs enfants, fiers de chercher le bien de ces dames, fiers de leur faire de la place ?