Vaud : l’initiative Exit et son contre-projet bafouent la liberté de conscience !

mercredi 04 avril 2012 icon-comments 23

Les prochaines votations vaudoises autour de l’assistance au suicide et l’obligation pour tous les EMS d’accueillir des associations comme Exit sous peine de suppression des fonds publics, sont l’indice de profonds changements des valeurs communes à notre société. Le « bien » ne se construit plus en fonction de valeurs fondamentales comme le respect de la vie jusqu’à la fin. Non ! Il se définit en fonction de valeurs propres à chaque individu et du soi-disant devoir des soignants d’honorer les désirs du patient. Avec comme maxime centrale : « Faites aux autres ce qu’ils considèrent comme leur bien ! » L’individu n’est plus tant à protéger qu’à exaucer. En fonction de cela, nos sociétés postmodernes seraient irréductiblement plurielles et le législateur devrait en tenir compte. Soit ! Mais dans un contexte pluraliste, que fait-on de l’avis de 10% des EMS vaudois opposés à l’assistance au suicide entre leurs murs ? La société pluraliste dans laquelle nous baignons se montre incapable de respecter leur droit à la différence. Le droit à une objection de conscience des responsables d’EMS et des EMS eux-mêmes sur un sujet aussi fondamental que le respect de la vie humaine. Une fois gratté le vernis de surface, l’initiative Exit et le contre-projet du Conseil d’Etat ne sont rien d’autre que des textes liberticides. Ils bafouent la plus élémentaire des libertés fondamentales : celle de la conscience… des directions d’EMS et des Eglises qui les soutiennent. Inadmissible en ce début de XXIe siècle ! Serge Carrel, journaliste  Plus sur le débat autour de l’assistance au suicide.

23 réactions

  • FRANCESCHETTI vendredi, 01 juin 2012 10:50

    Merci a Jean-Luc Chollet pour ces eclaircissemts. Au début des débats, je dois le reconnaitre, j'étais plus intransigeante. Au fur et à mesure je me dit que le double non ferme complètement les portes des EMS et renforce la position d'Exit. Il n'y aura plus de dialogue possible. Or nous devons garder le dialogue pour être crédible. Ma foi me dit NON ET NON mais la raison me dit NON ET OUI. Si une personne veut à tout prix le suicide comment dire non c'est son choix et sa liberté. Comme nous disons non à exit parce que tel est notre choix et on veut qu'il soit respecté de la même manière nous ne pouvons refuser le désir d'une personne en fin de vie. À nous d'être présents pour lui faire changer d'avis et l'accompagner. Ce qui se fait aujourd'hui. Suzanne

  • Marie-Claude Pellerin dimanche, 03 juin 2012 22:17

    Dimanche 17 juin vous et moi – peuple vaudois – nous prononcerons pour ou contre l’initiative « Assistance au suicide en EMS ». Ne m’arrêtant qu’au titre de la brochure reçue par courrier, ma première question a été :
    « Mais… pour qui est-ce que je me prendrais pour décider si oui ou non l’un de mes prochains a droit, ou non, à sa liberté individuelle de mettre fin à ses jours ? Qui suis-je pour prétendre à lui imposer mon éthique personnelle, qu’elle soit humaniste, chrétienne ou autre ? »

    En revanche, lorsqu’ouvrant la brochure je lis textuellement :
    « Les EMS qui bénéficient de subventions publiques DOIVENT accepter la tenue d’une assistance au suicide dans leurs établissements » signifiant, implicitement, « sous peine d’une grave sanction les privant de subvention et pouvant les acculer à la fermeture de leurs établissements… », je ne puis m’empêcher de rugir :
    « Mais alors pourquoi, bon sang, des associations tel Exit, militant depuis 20 ans pour l’assistance au suicide de leurs adhérents payant, par ailleurs, une cotisation annuelle pour bénéficier de leurs soins…
    … pourquoi – avec le pécule accumulé depuis des décennies – n’ouvrent-elles pas elles-mêmes quelques établissements… subventionnés où exercer leurs pratiques ?

    Exiger, par pression et par voix du peuple, l’accès obligatoire à des EMS dont les équipes soignantes et accompagnantes ne partagent pas leurs vues n’équivaut-il pas à des violations de domiciles aggravées d’un manipulateur chantage… au suicide !

    Voilà les questions qu’en femme de bonne volonté je me pose avant de déposer, toute tremblante, mon bulletin dans l’urne dimanche 17 juin !

    Marie-Claude Pellerin
    (membre église des Uttins - Yverdon-les-Bains)

  • FRANCESCHETTI dimanche, 03 juin 2012 22:36

    Tout à fait d'accord avec Marie-Claude Pellerin et de plus je m'étonne que l'état suive une telle association dans sa démarche et invite le peuple à trancher sur une question qui est de la liberté de chacun. C'est accéder au chantage.

Opinion - avertissement

Les signataires de ces textes sont soit des membres de l’équipe de rédaction de lafree.ch soit des personnes invitées.
Chacun s’exprime à titre personnel et n’engage pas la FREE.

Publicité

Journal Vivre

Opinion

Opinion

Agenda

Événements suivants

myfreelife.ch

  • Pour les Terraz et les Félix, des choix porteurs de vie

    Ven 22 septembre 2023

    Abandonner la voiture et emménager dans une coopérative d’habitation ?... Deux couples de l’Eglise évangélique (FREE) de Meyrin ont fait ces choix qu’ils estiment porteurs de vie. « Le rythme plus lent du vélo a vraiment du sens pour moi », témoigne Thiéry Terraz, qui travaille pour l’antenne genevoise de Jeunesse en mission. « Je trouve dans le partage avec mes voisins ce que je veux vivre dans ma foi », lui fait écho Lorraine Félix, enseignante. Rencontres croisées. [Cet article a d'abord été publié dans Vivre (www.vivre.ch), le journal de la Fédération romande d'Eglises évangéliques.]

  • Vivian, une flamme d’espoir à Arusha

    Jeu 15 juin 2023

    Vivian symbolise l’espoir pour tous ceux que la vie malmène. Aujourd’hui, cette trentenaire tanzanienne collabore comme assistante de direction au siège de Compassion à Arusha, en Tanzanie. Mais son parcours de vie avait bien mal débuté… Nous avons rencontré Vivian au bureau suisse de l’ONG à Yverdon, lors de sa visite en mars dernier. Témoignage.

  • Une expérience tchadienne « qui ouvre les yeux »

    Ven 20 janvier 2023

    Elle a 19 ans, étudie la psychologie à l’Université de Lausanne, et vient de faire un mois de bénévolat auprès de jeunes de la rue à N’Djaména. Tamara Furter, de l’Eglise évangélique La Chapelle (FREE) au Brassus, a découvert que l’on peut être fort et joyeux dans la précarité.

  • « Oui, la relève de l’Eglise passe par les femmes »

    Ven 16 septembre 2022

    Nel Berner, 52 ans, est dans la dernière ligne droite de ses études en théologie à la HET-PRO. Pour elle, la Bible est favorable au ministère féminin. Et les communautés doivent reconnaître avoir besoin tant d’hommes que de femmes à leur tête.

eglisesfree.ch

eglise-numerique.org

point-theo.com

Suivez-nous sur les réseaux sociaux !