Reprendre la route après un divorce, c’est le titre du livre que vient de publier Christine Koenig, membre de l’Eglise évangélique l’Arc-en-ciel à Gland (FREE). « Quand mon mari m’a quittée après 22 ans de vie commune, explique cette femme dans la soixantaine, j’ai essayé de trouver des livres pour me soutenir dans ma souffrance, mais ce fut difficile. Soit je tombais sur des autobiographies tristes, soit sur des livres ‘scientifiques’ qui n’étaient pas d’une grande aide pour moi. »
Forte de son expérience personnelle et via les groupes « Revivre après une séparation ou un divorce »,elle publie un livre plaisant à lire, avec sur la page de gauche un récit de vie et sur celle de droite une réflexion et des conseils en rapport avec le thème abordé dans l’histoire. « Je voulais écrire un livre qu’on ait envie de lire si on ne va pas bien », lance-t-elle. Pari réussi !
La souffrance d’un divorce
Lorsque Christine Koenig parle de son divorce, il y a un mot qui occupe tout l’horizon : le mot « souffrance ». « Je n’aurais jamais pensé que cette expérience de vie puisse entraîner de telles souffrances », confie-t-elle. Aujourd’hui, la législation fait tout pour faciliter les procédures. Il n’est même plus nécessaire de recourir à un avocat. « Mais je ne crois pas que la souffrance soit moins grande pour autant. » Pour cette femme d’origine suisse alémanique, une souffrance importante, c’est le sentiment d’avoir perdu sa valeur. « Quand mon mari est parti avec l’une de mes amies, je me suis foncièrement mise en question : pourquoi est-il parti ? Suis-je devenue tellement ‘moche’ ? N’ai-je plus rien d’attirant ? J’avais le sentiment d’être une sorte de chiffon que l’on avait jeté de côté. »
Dans de telles circonstances, il n’y a pas que le conjoint délaissé qui souffre, mais les enfants aussi. « Mes trois filles souffraient parce qu’elles me voyaient souffrir, mais aussi parce que nous n’étions plus vraiment une famille. Le toit de protection n’était plus là », ajoute-t-elle, pour exprimer que le cadre de sécurité que représente la présence d’un père et d’une mère sous un même toit n’était plus là.
Au cœur des sentiments de rejet, Dieu
Christine Koenig s’enfonce alors dans la souffrance. Certains amis vont constituer une aide appréciée dans ce contexte. D’autres choisissent le camp de son mari… Et c’est la désillusion. Très profonde parfois. Dans ces instants où elle se sent souvent dévalorisée, Christine Koenig réalise qu’il y a quelqu’un qui l’aime inconditionnellement : « Dieu était toujours là et il m’écoutait, me comprenait, me conseillait et m’encourageait… » Forte de ce sentiment, elle se met à faire des promenades de prière pendant lesquelles elle dit à Dieu tout ce qu’elle ressent. Parfois même à haute voix. « Je lui ai dit que je me sentais trahie, que j’avais envie de me venger, de leur faire payer le prix de cette séparation… Savoir que quelqu’un était là à mes côtés, m’aimait et m’écoutait, est devenu vital. »
Ce côte à côte avec Dieu lui donne le sens de sa propre valeur. « A ce moment-là, confie-t-elle, j’ai réalisé que pour Dieu j’avais une valeur inestimable ! Et qu’il avait encore de grands projets pour moi ! C’est peut-être cela le plus grand miracle. Grâce à Dieu, j’ai trouvé l’estime de moi-même. J’ai poursuivi la route avec un nouvel élan… et ma vie a même gagné en profondeur ! »
Serge Carrel
Christine Koenig, Reprendre la route après un divorce,
Lausanne, Campus pour Christ, 2015, 120 p.
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