« La puissance de Dieu : moi j’en veux davantage ! C’est une force qui nous vient de l’intérieur et ça nous change la vie ! » Carole est avocate. Catholique, elle est venue d’Avignon, en France, tout exprès pour suivre l’Ecole du surnaturel. Organisée par l’Association internationale des ministères de guérison (AIMG), cette nouvelle formation se déroule un samedi par mois jusqu’en juin prochain. Et dispense son enseignement dans les locaux de l’Eglise évangélique d’Oron-la-Ville (FREE).
Samedi 7 novembre, sur les plus de 600 participants à la deuxième session, 20% de Français et une dizaine de Belges côtoient des Suisses romands, indique Patrick Bigler, responsable opérationnel de l’AIMG. Tous sont là « pour que la Parole de Jésus soit quelque chose de vivant, qu’elle ait un impact, et qu’elle soit accompagnée par des signes, des miracles et des prodiges », explique-t-il.
Jeûne et prière
A la pause de midi, plusieurs personnes mangent sur de grandes tables à l’extérieur du bâtiment ecclésial. D’autres jeûnent et prient, parfois en langues, par groupes de 3 ou 4 dans la salle principale, les mains levées. Puis sur la scène, des musiciens commencent à jouer, clavier, basse, batterie avec, au micro, l’évangéliste Jean-Luc Trachsel qui s’adresse à Dieu.
Pour le pasteur Werner Lehmann, l’école du surnaturel consiste à enseigner des hommes et des femmes qui ont le désir de découvrir que Jésus, dès le début de son ministère, a manifesté le surnaturel : « Il a guéri des malades, chassé des démons, et il nous invite à faire de même. »
Renouveau charismatique
Cette école s’inscrit dans un renouveau charismatique qui, pour le sociologue des religions Christophe Monnot, vise à « réenchanter » le quotidien d’une société sécularisée. L’Eglise californienne de Bethel aux Etats-Unis est considérée comme le fer de lance de cette nouvelle tendance. Mais certaines de ses pratiques sont hautement contestées. Ainsi plusieurs évangéliques s’alarment. Ils ont publié en ligne des articles de mise en garde et ouvert des sites internet(1) pour fustiger ce qu’ils qualifient de « dérives ». A l’index : des pratiques de nécromancie, par exemple, qui consistent à se coucher sur la tombe de personnalités chrétiennes reconnues, pour bénéficier d’une onction particulière. Robin Reeve, théologien, pasteur et enseignant à l’Institut biblique et missionnaire Emmaüs (Saint-Légier), explique qu’il s’agit là de pratiques qui ont trait au chamanisme. Elles n’existent toutefois pas à l’Eglise d’Oron, où se vit plutôt un « Bethel à la Suisse ».
Il n’empêche que les « non guéris », les personnes qui succombent à la maladie ou les chrétiens persécutés restent sur le carreau de ce modèle de foi qui mise avant tout sur la puissance au détriment de la confiance.
Gabrielle Desarzens
A écouter sur le sujet : l’émission Hautes Fréquences dimanche 15 novembre à 19h05 sur RTS La Première ou après diffusion en tout temps sur le site.
Note
1 Des sites et articles de mise en garde : Soyons vigilants ! (sans mention de l’initiateur du site) et Le Sarment, réflexion et édification chrétienne.