Depuis lundi dernier, la cathédrale de Lausanne accueille un chemin de croix composé de 15 patchworks. Laura Christensen, cofondatrice du groupe Exo, accueille les visiteurs et leur explique la démarche. Voilà 3 ans, elle s’est lancée dans la confection de 15 « patchworks impressionnistes » qui font écho à 15 chansons que son mari Chris a composées à partir d’un carnet de poèmes de la Belge Anne Piron. Toutes ces chansons évoquent les derniers jours de Jésus, du Jardin de Gethsémané à la Résurrection.
« Honnêtement, c’est incroyable de se trouver ici avec cette exposition et de donner dimanche un concert ‘The Way’. » Voilà plus de 2 ans, Laura et Chris Christensen, tous deux d’origine américaine et très actifs en francophonie, ont visité la cathédrale de Lausanne. Ils s’émerveillent devant sa beauté. L’an dernier, ils prennent rendez-vous avec le pasteur responsable du lieu et lui proposent leur exposition et un concert. « Et il a été d’accord, ajoute Laura Christensen. Notre rêve s’est réalisé ! »
Des patchworks à découvrir en musique
Lorsque Chris accompagne les visiteurs dans le déambulatoire au fond de la cathédrale, il souhaite les inviter à aller plus loin. Il ne s’agit pas simplement de découvrir 15 patchworks et d’y dénicher le petit carré avec une étoile qui indique que Jésus est là. Mais aussi de goûter, grâce à son smartphone et aux QR codes, à la musique qui va avec. Il est ainsi possible d’entendre chacune des chansons qui ont inspiré les patchworks. « Voilà plus de 10 ans, Anne Piron m’a donné un carnet de poèmes que je n’ai pas ouvert, détaille Chris. C’était une période de ma vie où j’étais un peu déprimé. Un jour, j’ai tout de même ouvert ce cahier et j’ai commencé à lire ces poèmes autour de la Passion de Jésus. En deux semaines, j’ai composé les 15 chansons! »
Pendant quelques années, le couple donne des concerts uniquement avec les chansons et sans produire de CD. « Régulièrement, ajoute Laura, j’ai demandé à Chris quand nous allions réaliser le CD… et il ne le souhaitait pas. » Il y a trois ans, elle tente de convaincre à nouveau son mari, mais sans succès. Le lendemain de cette tentative, elle réalise son premier patchwork en lien avec le jardin de Gethsémané. « Ce n’était pas planifié du tout, complète-t-elle. J’étais en train d’apprendre à une amie à confectionner un patchwork et je l’ai réalisé en lien avec le premier chant de ‘The Way’. » Aujourd’hui, il y en a 15 qui déploient un chatoiement de couleurs en lien avec chacune des chansons… et un livre avec un CD a même été édité!
Des poèmes qui relèvent
« Là où il y a la mort, la vie n’est pas loin, ajoute Chris en poursuivant son chemin dans le déambulatoire de la cathédrale. Et l’espérance est toujours là. Les chants de ‘The Way’ nous aident à nous identifier à Jésus dans sa souffrance. On ne va pas nier nos souffrances, mais quand le bonheur n’est pas au rendez-vous, il peut tout de même y avoir de la joie, parce qu’en tant que chrétiens nous sommes en Christ, parce que nos souffrances et nos joies sont en lui. » Les patchworks scintillant de lumière s’enchaînent : « Non, je ne connais pas cet homme », « Roi des Juifs », « Femme, ne pleure pas ! », « Père en tes mains »… « Il est vivant ! ». « En fait, complète Chris, il y a des moments dans la vie d’un artiste où on ne trouve plus les mots pour exprimer ce que l’on est en train de vivre et où l’on a besoin des mots des autres pour dire ses propres sentiments. Ces poèmes d’Anne Piron m’ont relevé. Et j’espère que les personnes qui viennent visiter cette exposition ou écouter un concert ‘The Way’ connaîtront une expérience comparable. »
Serge Carrel