Le groupe Glorious animera la soirée de louange du mardi 9 juillet prochain, à Bulle, dans le cadre du Kingdom Festival. La présence de ce groupe lyonnais constituera un temps fort, particulièrement attendu de ceux qui ont suivi son développement et qui apprécient sa musique.
Ce groupe de louange est conduit par deux frères : Benjamin et Thomas Pouzin. Ceux-ci sont entourés d’une équipe de musiciens catholiques et protestants (réformés, luthériens et évangéliques). « Actuellement, nous animons quelque 80 rencontres de louange par année, explique Benjamin Pouzin, 35 ans, marié et père de quatre enfants. Nous désirons contribuer au renouvellement de la manière d’annoncer l’Evangile. Tout ce que nous faisons est l'expression d'un Dieu vraiment extraordinaire. Il accomplit ce qu'il est le seul à pouvoir faire à travers des gens ordinaires comme nous. »
Intégré à la vie d’une paroisse
Le groupe est intégré à la vie d’un ensemble paroissial catholique de Lyon appelée « Lyon centre », et il se produit dans l’église Sainte-Blandine. « Parmi les groupes pop rock catholiques en France, Glorious est le seul à s’insérer dans un projet paroissial de la sorte, écrit Valérie Aubourg, enseignante-chercheure en anthropologie à l’Université catholique de Lyon. Il est également le seul dont le nombre de ventes dépasse les 120’000 albums. Ces deux derniers éléments nous paraissent étroitement liés. »
Pour Benjamin Pouzin, la participation de Glorious à la vie ecclésiale est très importante : « Un chrétien sans Eglise est un corps sans membres. Une communauté locale permet de vivre réellement le christianisme. C’est un rassemblement de gens très différents, et pourtant ce ‘micmac’ c’est l’Eglise ».
L’enracinement dans une communauté locale a aussi conduit les frères Pouzin à se confronter à ce « micmac ». Ils ont essuyé une volée de bois vert après avoir critiqué l’attitude de certains catholiques très remontés contre les homosexuels. De même, leur refus de participer aux « Manifs pour tous » en 2012 et 2013 leur a été reproché. « Nous avons simplement rappelé que Jésus n’est jamais effrayé par les personnes ‘différentes’, explique Benjamin Pouzin. Nous n’allons pas tout approuver, mais si l’Eglise n’est pas la maison des pauvres et des pécheurs, alors de quoi parlons-nous ? »
S’inspirer du meilleur chez l’autre
Les responsables de Glorious donnent une identité clairement catholique au groupe et en même temps une grande ouverture aux autres Eglises. Les frères Pouzin ont puisé une partie de leur inspiration dans le groupe de musique Exo, dans le ministère musical de l’Eglise évangélique australienne Hillsong, ainsi que dans les enseignements du pasteur baptiste étasunien Rick Warren. « Nous ne voulons pas être tous pareils, mais recevoir de bonnes choses les uns des autres, explique Benjamin Pouzin. Notre Dieu n’est-il pas trinitaire, constitué à la fois de différences et d’unité ? Les protestants doivent savoir qu’un catholique n’est pas un idolâtre de Marie ; et moi, je sais qu’un protestant ne va pas me manger ! »
Pourtant, les responsables de Glorious se distancient de la sensibilité évangélique en ce qui concerne les accents « nationalistes » de certains chants de louange. Par exemple, le chant « Nous voulons voir Jésus élevé comme un étendard sur ce pays » (numéro 585 dans le recueil de Jeunesse en mission) a été modifié en « Nous voulons voir Jésus élevé comme un étendard sur notre vie ». « On peut prier pour les nations, explique Benjamin Pouzin. Mais si le mot ‘nation’ laisse entendre que les chrétiens veulent prendre un certain pouvoir politique, alors on n’a rien compris. Jésus n’est pas allé s’arranger avec Pilate et Hérode afin de modifier des lois. Jésus transcende les nations : c’est lui notre patrie ! »
Claude-Alain Baehler
Concert de Glorious le 9 juillet à Bulle (Espace Gruyère) à 19h (ouverture des portes 17h30). Prix des billets en prélocation : 44.- (adulte), 35.- (étudiant), 95.- (famille). Obtenir un billet pour ce concert.