« L’ONU enterre les Droits de l’homme... Cette institution est devenue un laboratoire polymorphe où les valeurs démocratiques sont les plus attaquées... » La thèse retentit sèchement dans « Les Nations désunies », le livre de l’historienne française Malka Marcovich. Parmi les droits humains malmenés dans le cadre de l’instance onusienne : la liberté de religion et de conviction. Dans une cinquantaine de pays du monde, ce droit fondamental n’est pas respecté. A cause de leurs convictions religieuses des centaines de millions de personnes sont discriminées, emprisonnées voire persécutées. Et pourtant l’article 18 de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 garantit non seulement le droit d’avoir sa liberté de pensée, de conscience et de religion tant en public qu’en privé, mais aussi le droit d’en changer.
Parcours dans l’ONUland à Genève et notamment autour du nouveau Conseil des droits de l’homme qui tient sa 10e session du 2 au 27 mars 09 , afin de voir dans quelles mesures les propos de Malka Marcovich se vérifient. Place d’abord au réquisitoire de l’auteur des « Nations désunies », puis à la défense, plus ou moins molle, avec John Graz, secrétaire général de l’ International Religious Liberty Association (IRLA), avec Diane Ala’i de la Communauté internationale baha’i et Michael Mutzner de Franciscans International, puis avec Zamir Akram, ambassadeur du Pakistan à Genève et coordonnateur des questions des droits de l’homme à l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), et Abdelfattah Amor, ancien rapporteur spécial sur la liberté de religion ou de conviction.
Une proposition de Serge Carrel et des émissions religieuses de la Radio suisse romande
PS. Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a refusé de s’exprimer sur l’engagement de la Suisse par rapport à la défense de la liberté de religion et de conviction à l’ONU. La Conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey n’a pas laissé la représentante de la Suisse à l’ONU à Genève s’exprimer sur le sujet. Elle a également refusé de répondre personnellement à nos questions. Ce refus de communiquer sur un sujet où la Confédération engage des sommes considérables apparaît tout à fait regrettable et incompréhensible !
Bibliographie
1. Les Documents de base de l’ONU sur la liberté de conviction et de religion
- Article 18 de la Déclaration universelle des Droits de l’homme
- Article 18 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques ( )
- Déclaration sur l'élimination de toutes les formes d'intolérance et de discriminations fondées sur la religion ou la conviction ()
- Rapport 2009 de la Rapporteuse spéciale sur la liberté de religion ou de conviction par Asma Jahangir (A/HRC/10/8)
2. Des livres
Malka Marcovich, Les Nations désunies, Comment l’ONU enterre les droits de l’homme, Paris, Jacob-Duvernet, 2008, 190 p.
John Graz, Issues of Faith and Freedom. Defending the Right to Profess, Practice and Promote One's Beliefs, Silver Spring, Maryland, Public Affairs and Religious Liberty Department, 2008.
Thomas K. Johnsons, Human Rights. A Christian Primer, The WEA Global Issues Series (vol. 1), Bonne, 2008, 105 p.
Frère André et Al Janssen, Chrétiens de l’ombre, Quand des musulmans rencontrent Jésus, Portes ouvertes et LLB, La Bégude-de-Mazenc, 2008, 342 p.
3. Blogs et sites
Site du Conseil des droits de l’homme
Pour suivre en direct la 10e session du Conseil des droits de l’homme :
Blog de Malka Marcovich
Site de l’International Religious Liberty Association
Site de l’Association internationale pour la défense de la liberté religieuse et de la revue « Conscience et liberté »
Site baha’i
Site franciscain
Site de l’Organisation de la conférence islamique (OCI)