Une troisième volée de responsables d’Eglises de la FREE et de l’Armée du salut vient de terminer un parcours Transformaxion. Durant deux ans et demi – le parcours a pris plus de temps que prévu à cause de la pandémie – ces responsables ont cheminé ensemble, afin de donner un nouveau souffle à leur communauté. Ils ont participé à huit journées plénières de formation, de réflexion et de prière, entrecoupées de rencontres de travail avec l’aide de coachs.
« Il s’agit d’accompagner des Eglises et des conseils dans la recherche d’une vision et d’un renouveau pour leur vie communautaire, explique Claude Bordigoni, animateur dans l’équipe de Transformaxion. Il y a des ‘bâtisses’ qui n’ont besoin que de changer les fenêtres, ou de refaire une isolation, pour repartir dans une démarche qui les dynamise ».
Chaque Eglise qui participe au parcours Transformaxion envoie en fait une équipe formée essentiellement de ses responsables : pasteurs, anciens, diacres et personnes exerçant une responsabilité reconnue. Lors des journées plénières, trois samedis par année, toutes les équipes se retrouvent pour être formées et pour partager leurs expériences respectives. C’est ce que Claude Bordigoni appelle une « communauté d’apprentissage » : « Les différentes équipes font ensemble le bilan de ce qui a réussi ou pas. Elles prient ensemble, les unes pour les autres. Il s’agit d’un point fort de Transformaxion, reconnu de manière unanime ». Pour que la dynamique « communauté d’apprentis- sage » puisse jouer pleinement son rôle, il est indispensable que quatre Eglises, au moins, participent simultanément au parcours, estime Claude Bordigoni.
« Nous nous sommes lancés à neuf personnes dans Transformaxion, explique Maxime Jacquillard, pasteur dans l’Eglise évangélique (FREE) de Gimel. Il y avait les membres du conseil d’anciens, le pasteur et cinq personnes avec des responsabilités diverses dans la communauté. Cela a constitué un bon équilibre entre membres du conseil et personnes qui exercent un dicastère. Mais j’aurais envie de conseiller d’inclure des jeunes adultes dans l’équipe, et de donner de la valeur à leurs paroles et leurs idées. » Quant à David Suardi, pasteur dans l’Eglise évangélique (FREE) de Blonay, il précise que l’une des raisons de se lancer dans Transformaxion a été l’arrivée de nouveaux responsables dans la communauté : « On a décidé de se lancer parce que le conseil était formé de nouvelles personnes. Finalement, nous étions sept : le conseil, ainsi qu’un membre de l’Eglise.
Un investissement en temps qui est supportable
Pour le pasteur de l’Eglise de Gimel, l’investissement en temps et en énergie n’a pas posé de problèmes : «Quatre samedis par année, cela reste raisonnable, d’autant plus que le contenu est très motivant. En effet, ces journées ont mis en route des échanges fructueux, des convictions, des projets. Nous avons commencé à percevoir des ‘lames de fond’. Nous n’avons vraiment pas été déçus ! » Quant à l’investissement financier, il reste modeste, même pour de petites communautés.
Mais les rencontres plénières ne constituent pas le tout du parcours Transformaxion. En effet, celles-ci sont vécues en alternance avec des rendez-vous « à l’interne » : les membres d’une équipe se retrouvent entre eux, souvent avec leur coach, pour affiner leur perception commune de la vie et de l’avenir de leur Eglise. « Et c’est sans compter des objectifs à atteindre entre les rencontres », précise David Suardi. Du coup, même s’il demande un investissement raisonnable, le parcours exige de la motivation de la part de celles et ceux qui le suivent… ainsi que de la communauté qui les envoie et prie pour eux.
« En plus de huit samedis, nous avons organisé huit rencontres de travail internes en soirée, souligne Maxime Jacquillard. Cela nous a permis de concrétiser nos objectifs, de définir les valeurs et la vision qui caractérisent notre communauté. Durant certaines de ces rencontres, nous avons bénéficié du coaching de Claude Bordigoni. Cet accompagnement nous a apporté des ressources. Il nous a aussi aidés à nous poser de bonnes questions et à choisir de bonnes impulsions. Et, dans notre équipe, une personne a joué un rôle de coordinateur et de secrétaire avec un groupe WhatsApp. »
L’équipe de l’Eglise de Blonay, avec son conseil tout neuf, a également choisi l’option « Process Com ». Il s’agit d’une méthode d’analyse des personnalités d’un groupe, permettant de réduire les difficultés de communication et de mieux collaborer.
Ainsi, les participants ont rempli un questionnaire de personnalité, puis ont reçu des réponses en retour : telle personne est plutôt « fonceuse », telle autre est plutôt « relationnelle »... La discussion qui a suivi a permis à l’équipe de mieux comprendre comment chaque personne fonctionne et réagit, quelles sont les zones de stress, comment accepter tout cela, comment mieux travailler en équipe.
Ce que Transformaxion apporte
Les participants qui ont terminé le parcours Transformaxion disent leur satisfaction. Plus précisément, ils relèvent les points suivants :
• Le parcours Transformaxion a permis de renouveler l’équipe des responsables. Ils ont une nouvelle motivation ; ils se connaissent mieux et sont plus soudés ; ils savent mieux gérer leurs différences, trouver des solutions pour la communauté et développer une vision. « Nous avons développé une capacité à diverger, puis à converger vers une intention commune, souligne Maxime Jacquillard. Il y a une force à être ensemble dans la diversité ! »
• Transformaxion a apporté des ressources et des outils aux participants. Cela est utile pour comprendre le fonctionnement d’une Eglise, puis dynamiser à la fois son organisation et sa vie spirituelle.
• Transformaxion a conduit les participants à trouver les valeurs, la vision, la raison d’être, la « carte d’identité » etla mission spécifique de leur Eglise. Ils ont mieux compris ce qui est important pour la communauté dont ils ont la charge. Cela les a aidés à fixer des objectifs encourageants qui les poussent à avancer.
• Transformaxion a offert aux participants une démarche théologique : se recentrer sur Jésus-Christ comme modèle, travailler la notion de discipulat.
• Transformaxion interpelle les communautés, afin qu’elles développent un comportement missionnel. Et rappelons que beaucoup d’Eglises, même avec un look et une musique modernes, ne sont absolument pas missionnelles.
Passer aux choses concrètes
En pratique, les Eglises qui ont bénéficié de Transformaxion réfléchissent à des projets concrets. Par exemple, pour l’Église de Blonay, il s’agit de la création de petits groupes de deux ou trois personnes qui prient pour des non-chrétiens, amis ou membres de leurs familles. Et du côté de Gimel, il s’agit d’opérer un rajeunissement des cellules de maisons. « Après avoir vécu Transformaxion, je vois que la motivation de l’équipe joue un grand rôle dans la transformation de la communauté, souligne Maxime Jacquillard. Il est également important que l’équipe informe la communauté de ce qu’elle vit. »
L’équipe qui anime Transformaxion est en train de changer. Et elle désire s’élargir à d’autres fédérations d’Eglises en plus de l’Armée du salut et de la FREE. Du coup, le parcours ne sera pas proposé à nouveau avant 2023. « Mais, pour cela, nous avons besoin d’au moins quatre communautés candidates », souligne Claude Bordigoni.
1 Cet article a paru dans le journal Vivre de mars-avril 2022.
Informations à propos de Transformaxion : https://transformaxion.ch