Une réconciliation impossible ?

mercredi 06 juin 2007
A l’invitation de Portes Ouvertes, le doyen de l’Ecole biblique de Bethlehem, Salim Munayir, est venu en Suisse romande du 13 au 20 mai. L'occasion, pour ce chrétien arabe de nationalité israélienne, de nous parler de "Musalaha", une démarche de réconciliation entre juifs messianiques et arabes chrétiens. Témoignage.

Depuis plus de 15 ans, Salim Munayir est impliqué en Israël dans une démarche de réconciliation entre juifs et arabes. En 1989, ce théologien évangélique a fondé l'association "Musalaha" (réconciliation) avec un pasteur d'origine juive. Ensemble, ils tentent d'établir des ponts par le biais de rencontres au désert, de conférences, d'activités féminines, de camps, de services sociaux, etc.

Un conflit d'identité
Pour Salim Munayir, le conflit entre juifs et arabes est beaucoup plus qu'une brouille concernant des terres. C'est carrément un conflit d'identité: car chaque partie s'est construite en opposition à l'autre. Le résultat ? C'est que la présence même des Palestiniens constitue une menace pour les Israéliens… et vice-versa! Les deux groupes ont une mentalité de victimes, ce qui les conduit au fatalisme: la réconciliation est impossible.

Même entre chrétiens ?
Après ses études au Séminaire théologique de Fuller (USA), Salim Munayir revient au pays, pour enseigner à l'école biblique de Bethlehem. Mais il est consterné de découvrir tant d'indifférence entre les étudiants juifs et arabes. Les arabes se trouvaient confrontés à beaucoup d'évangéliques pro-israéliens… Et en réaction, d'autres étaient pro-palestiniens!

"Notre attitude est colorée par notre théologie! s'exclame Salim Munayir. D'où l'importance de réfléchir à notre théologie de la réconciliation: Dieu nous aime tous et désire nous sauver! En Jésus-Christ, des groupes ethniques sont réconciliés, selon Ephésiens 2." Plus facile à dire qu'à faire… Salim Munayir a tenté plusieurs réunions entre Palestiniens et Israéliens, mais sans succès!

Emmener des jeunes au désert
Le désert est le lieu où notre foi est mise à l'épreuve. C'est là que les prophètes se retiraient pour chercher Dieu et que le peuple d'Israël a été nourri avec la manne. Au désert, Salim Munayir tente d'établir des relations hors du contexte habituel de la haine. Il raconte ces promenades, avec un Israélien et un Palestinien chrétiens sur chaque chameau… Le départ est souvent très silencieux… mais quel émerveillement de voir ces jeunes causer entre eux au fil de la balade!

Ces semaines au désert sont suivies de rencontres régulières, pour nourrir les relations dans la durée. Salim Munayir enseigne les étapes de la réconciliation, en l'inscrivant dans un vécu: avoir la volonté de se réconcilier, partager ses griefs, écouter l'autre afin de le comprendre… ce qui conduit à mieux se connaître soi-même!

Une identité complexe…
Salim Munayir est arabe, mais il a grandi en Israël et a étudié dans une école juive. Il est devenu chrétien au contact d'un juif messianique qui visitait régulièrement sa famille. Par ce parcours atypique, le Seigneur le préparait tout naturellement à devenir un agent de la réconciliation entre juifs et arabes !


Anne-Catherine Piguet

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