Centre éducatif Tahaddi : après le choc, c’est le miracle à Beyrouth !

vendredi 04 juin 2010
En juin 2009, pour le Centre éducatif Tahaddi à Beyrouth, c’est le choc ! Le propriétaire de la parcelle du bidonville où se trouve le centre informe la directrice, la Suissesse Catherine Mourtada, que son école doit quitter les lieux pour la rentrée scolaire. 70 enfants sont sans école et 8 enseignants au chômage ! Le 28 mai 2010, un nouveau centre est inauguré avec beaucoup de reconnaissance, de joie et d’émotions.
« Il y a une année, si on m’avait dit que j’inaugurerai un nouveau centre éducatif en mai 2010, cela m’aurait bien fait rire ! Je n’aurais jamais cru cette personne ! » C’est par ces paroles que Catherine Mourtada, la directrice du Centre éducatif Tahaddi (CET) à Beyrouth a commencé son discours le vendredi 28 mai  lors de l’inauguration officielle. Plus de 100 personnes assistaient à la cérémonie : des parents, des représentants des différents partis politiques du quartier, Amal et Hezbollah, des représentants d’ONG et des amis.
Un moment d’intense émotion où les enfants du centre et leurs enseignants ont communiqué leur reconnaissance pour ce « miracle » par des témoignages, des chants et des mimes.

Des vies changées
Natalia, professeur d’arabe et de mathématiques, témoigne que, depuis sa venue au centre, son regard sur la population de ce bidonville de Beyrouth, qui vit dans une extrême pauvreté, a changé. En partageant son savoir, elle a été elle-même enrichie par les enfants. « Mais je ne suis pas la seule dont la vie a changé », ajoute-t-elle en interviewant une fillette de 9 ans, Mirvat, qui est arrivée d’Irak et qui vit dans le bidonville avec sa famille. Mirvat a entendu parler du centre par les enfants du quartier. Lorsqu’elle s’est inscrite il y a une année, elle ne savait ni lire ni écrire. Actuellement elle a pu passer au deuxième niveau. « Venir à Tahaddi a changé ma vie », souligne Mirvat. « Maintenant je peux apprendre, sinon cela aurait été trop tard !»
Bouleversant aussi le témoignage de ce père qui parle de ses 4 enfants qui ont étudié à Tahaddi. « Ils ont appris non seulement à lire et à écrire, mais aussi, ce qui est le plus important, des valeurs telles que l’honnêteté, la discipline et le partage. Mon fils de 14 ans a pu trouver du travail comme palefrenier. Dans le quartier, on me félicite pour l’attitude de mes enfants. »
Après un mime présenté par les enfants, l’enseignante en arts, Armande, relève : « Les enfants ne choisissent pas où ils naissent. Ils sont comme enfermés dans une boîte et ne peuvent pas en sortir. Mais l’éducation peut les faire sortir du lieu où ils sont prisonniers ! »

« Des enfants qui retrouvent le sourire ! »
Lamia, l’architecte, a été chaleureusement remerciée de son excellent travail pour la construction de l’école. Elle sort d’une des meilleures écoles d’architecture de New-York et a mis gratuitement ses talents à disposition. Après la cérémonie d’inauguration, elle a fait cette remarque à Catherine Mourtada : « Quelle joie de vous retrouver tous à l'inauguration ! Grâce à votre talent, les enfants ont retrouvé le sourire et la discipline. Cette heure passée au centre restera gravée dans ma mémoire ! »
Le Nouveau Centre éducatif se situe dans le bidonville d’Hay Al-Garbeh dans la banlieue sud de Beyrouth, l’un des quartiers les plus pauvres de la ville. Les habitants  (environ 10'000) ont en commun l’extrême pauvreté, mais sont d’origines diverses : libanaise, gitane, palestinienne, syrienne, irakienne... La parcelle, très proche des maisons des enfants, surplombe le bidonville. En entrant dans le bâtiment on est frappé par la luminosité et l’espace accordé aux différentes pièces : 4 classes, une salle pour l’informatique, une salle pour les arts et la bibliothèque, une salle des maîtres, une salle d’accueil pour les parents, une cuisine, des sanitaires, 2 salles de rangement. A l’extérieur, une grande cour où les enfants ne cessent de courir et de s’amuser, tellement ils sont heureux d’avoir enfin de l’espace. Un préau couvert leur permet aussi de s’asseoir et de partager les uns avec les autres, de faire leurs devoirs après les cours alors que les classes sont occupées par d’autres enfants.

A quand un étage de plus ?
Le miracle a donc eu lieu. Les enfants ont dorénavant une école digne. Les démarches sont même déjà entamées pour construire un deuxième étage à l’édifice... Ce qui permettrait d’offrir 6 périodes d’enseignement par jour au lieu de 3, ouvrant ainsi beaucoup plus grandes les portes à une formation professionnelle !

Danielle Curchod



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