La mousson a apporté ces dernières semaines des pluies importantes au Laos, en particulier dans le sud du pays. Il a parfois été impossible de circuler au vu de l’état boueux des routes. De juillet à septembre, les pluies sont plus espacées, mais la canicule reste bien présente : de 30 à 35°C. « Notre départ est prévu fin novembre, c’est la bonne période : il fera plus frais et sec », indique dans son salon de Gland (VD) Laure-Lise Moret en souriant. Son mari Etienne arrive en vélo du travail : « On posera nos valises à Vientiane avant le bouclement des comptes 2014, ce sera mieux pour moi qui prends le poste d’administrateur touchant à la comptabilité et l’informatique du Service fraternel d’entraide (SFE). »
Rythme de vie à adapter
Le couple, membre de l’Eglise évangélique L’Arc-en-Ciel à Gland (FREE), a découvert le poste à pourvoir en octobre et s’est rendu sur place en mars dernier. « N’étant ni médecin, ni enseignant, ni pasteur, je n'aurais pas cru pouvoir être utile outre-mer », explique Etienne, 61 ans, chimiste de profession. « C’était chaud et poussiéreux, mais on a été accueillis à bras ouverts, lui fait écho Laure-Lise, 58 ans. On a pris des bus couchettes pour rejoindre les projets dans le sud du pays, c’était la première fois qu’on allait en Asie : on s’est bien rendu compte qu’on devra adapter notre rythme de vie. »
Etienne précise que l’entreprise dans laquelle il travaille en Suisse lui accorde de bonnes conditions pour une retraite anticipée dès le mois d’octobre prochain. Leurs quatre enfants ne sont encore ni mariés ni parents : « C’est juste le bon moment », commente son épouse.
Une assurance, une confiance
Cet engagement pour trois ans : un caprice de jeunes retraités ? « Je me suis beaucoup posé la question, exprime Laure-Lise, qui a été professeur de mathématiques. Mais j’ai senti comme un appel de Dieu et nous avons reçu beaucoup d’encouragements. » Etienne, lui, dit avoir grandi « en mission », alors que ses parents étaient missionnaires en Guyane française, et rappelle qu’ils se demandaient déjà jeune couple s’ils devaient partir... « Le service fait pour moi partie intégrante de ma culture chrétienne », témoigne-t-il.
A leur arrivée, ils devront apprendre la langue locale, le lao. Un sacré défi. « Mais le Dieu que je connais ici est le même là-bas, même si le contexte de vie est très différent. Pour moi, c’est une assurance, une confiance », déclare sa femme.
Gabrielle Desarzens