Il se mit à leur donner cet enseignement :
« Heureux ceux qui se savent pauvres en eux-mêmes, car le Royaume des cieux est à eux ! »
Matthieu 5.2-3
Quel beau début : « Heureux… », « Bienheureux… » ! Vraiment, ce Jésus, quel bon communicateur ! Il s’adresse exactement au besoin profond de son auditeur, au fameux ressort connu de tous les publicitaires ; car, au fond, si j’achète tels voiture, vêtement, téléphone, voyage, etc. n’est-ce pas pour augmenter mon sentiment de bonheur ? Chapeau Jésus : tu as visé juste !
La fin est pas mal non plus, bien qu’un peu mystérieuse : être l’heureux propriétaire du « Royaume des cieux », il faut dire que c’est pas mal du tout.
Mais c’est le milieu qui pose problème ; que vient faire ici cette affaire de « pauvres en esprit » ? Pourquoi ne pas avoir mis, plus modestement « les croyants », ou même « les disciples », cela aurait passé beaucoup plus facilement !
Jésus nous désarçonne encore aujourd’hui en juxtaposant trois catégories qui semblent s’opposer : bonheur – pauvreté – royaume. Et le plus fort, c’est qu’il commence avec cela pour montrer d’emblée de quel bois il se chauffe ! LE CHEMIN que Jésus nous propose ne suit pas les routes de ce monde où joie devrait rimer avec richesse. Pour Jésus, la clé du bonheur se trouve dans la juste perception de soi : malgré tout ce que je possède (biens, savoirs, relations), face à Dieu et à la vie, je suis radicalement pauvre, dans le besoin, dépendant à 100% de Dieu. Et en particulier dans le domaine spirituel ! Pour accéder au Royaume, je dois donc passer par la porte de l’humilité.
Dans les Béatitudes (du latin beatus qui veut dire « heureux »), Jésus nous donne le portrait de celui qui fait du désir de Dieu sa propre volonté. D’une certaine manière, il se décrit lui-même. Et loin d’en rester à un portrait sombre ou de souffrance, il commence chaque phrase avec cette affirmation : « Eux, ils sont heureux, ceux qui… , car c’est bien eux qui… ». Cette dernière partie, présente ou avenir, explique la raison de notre joie présente, malgré nos combats d’aujourd’hui. Jésus nous veut heureux : quel programme !
David Richir
Eglise de l’Oasis, Morges (FREE)
Heureux ceux qui savent rire d’eux-mêmes, ils n’ont pas fini de rigoler ! @Anonyme