Quelque part en Angleterre, dans l’église d’un village, on avait préparé avec amour la crèche de Noël. Les figurines et les animaux traditionnels, sculptés avec art, entouraient les personnages centraux de la nativité : Marie, Joseph, et, bien sûr, l’enfant Jésus reposant sur la paille blonde.
Le pasteur s’apprête à quitter la sacristie de l’Eglise. Il enfile son manteau pour sortir quand il entend la lourdre porte d’entrée se refermer. Il se trouve que, récemment, plusieurs vols ont eu lieu dans les églises de la région. Le pasteur sort du vestiaire dont la porte s’ouvre tout près de la chaire, à droite. Il fait un tour rapide et, au moment de regagner le vestiaire, il remarque que la crèche a été dérangée. Un ange était tombé, les rois mages, eux, avaient été bousculés, et surtout, l’enfant Jésus avait mystérieusement disparu… « Voler l’enfant Jésus… » se dit-il. « Mais dans quels temps vivons-nous ? » Et c’est avec tristesse qu’il referme la porte du vestiaire derrière lui.
A ce moment précis, il entend à nouveau la grosse porte d’entrée. Il n’y a plus de doute, quelqu’un marche dans l’église. Cette fois-ci, il ne doit pas s’échapper. Si c’est lui, il faut surprendre le voleur. Il le laisse donc s’approcher, et, l’œil collé à un interstice de la porte, que voit-il ? Un très jeune garçon qui pousse avec précaution une brouette toute neuve. Le pasteur retient son souffle et laisse l’enfant s’approcher encore. Oh, quelle surprise ! Dans la brouette se trouve le beau bébé sculpté. A hauteur de la crèche, le garçonnet dépose doucement l’enfant Jésus sur la paille, redresse l’ange tombé et replace les rois mages.
Toujours par la fente de la porte, le pasteur voit le petit garçon s’agenouiller et joindre les mains comme les anges. Avec force émotion, il l’entend prier : « Jésus, je t’avais promis que si tu m’envoyais une brouette pour Noël, c’est Toi qui l’inaugurerais en y faisant un petit tour. Tu vois, Jésus, j’ai tenu parole ! »
Mis en forme par Alain Normand