La compagnie de théâtre « La Marelle » propose « Les fourberies de Calvin »

mardi 08 septembre 2009
C’est un scoop : Jean Calvin revient à Genève pour s’assurer que « tout se passe dans la sobriété et à la gloire de Dieu »... Quatre comédiens de la Compagnie de la Marelle  rendent compte du personnage et de son impact dans « Les Fourberies de Calvin ». Un spectacle qui s’égrène dès cette fin de semaine, à Vallorbe ce soir et dimanche à Romont, et jusqu’à la fin de l’année aux quatre coins de la Suisse.

Au comptoir du bar du paradis, Noé, une large bouée autour de la taille, Saint Pierre et l’abbé Pierre fêtent l’anniversaire de Calvin : « Happy birthday to you »... Le cadeau : un bon pour se rendre à Genève, pour « voir le vrai visage du protestantisme » d’aujourd’hui. Le spectacle « Les fourberies de Calvin » de la compagnie La Marelle est organisé en plusieurs séquences impertinentes. Après une amusante évocation de l’affaire Servet, il met en scène un réformateur qui découvre dans sa cité des protestants qui l’étonnent et qu’il étonne ! Au gré des rencontres de Calvin, paroissiens, pasteurs, catéchumènes sont égratignés tour à tour et joyeusement dans une succession de petits sketches propres au café-théâtre.

Calvin en rappeur
Calvin a saisi à l’époque les opportunités pour affirmer ses idées? Par écran interposé, on le voit dans ce spectacle déambuler dans la cité du bout du lac toujours avec le même aplomb. Et si au XVIe siècle il est parvenu à s’emparer de l’imprimerie pour propager ses écrits, aujourd’hui il chante sur les planches un psaume façon rap... Une jolie manière de confronter les chrétiens bon chics bons genres du XXIe siècle à leurs façons de fonctionner, comme de les mettre en boîte.

Les protestants ont-ils de l’humour ?
Les protestants sont des gens sérieux, fiables, mais tristes et peu imaginatifs... C’est du moins l’image qui leur colle à la peau. « Nous, on voulait vérifier s’ils ont un peu d’humour », glisse Jean Chollet, metteur en scène du spectacle. « Au lieu de nous limiter à rire de Calvin, nous avons considéré qu’il était plus utile de proposer un spectacle dans lequel les protestants  seraient capables de rire d’eux-mêmes, de leur histoire, de leurs valeurs, de leurs figures emblématiques et même de leurs aïeux encombrants. »
Si des rétrospectives de la vie et des idées de Calvin ont foisonné jusque-là et notamment en Suisse romande, il était temps d’assister à quelque chose de léger, de peu convenu et qui surprenne. Au fil des saynètes écrites par Jacques-Etienne Deppierraz, Bernard Gobalet, Lova Golovtchiner, Daniel Rausis et Etienne Rochat-Amaudruz, les 4 comédiens* s’en donnent à cœur joie, avec des voix pleines et une belle énergie : leurs envolées chantées ponctuent d’ailleurs parfaitement leurs propos.

« La meilleure tournée en France depuis nos débuts ! »
Des performances d’acteurs exigeantes qui soufflent élégamment les bougies du 500e  anniversaire de la naissance de Calvin ; de cet homme, qui « se voyait déjà dans les dictionnaires »... si l’on en croit ses déclarations publiques qu’il nous conte sur un air de Charles Aznavour !
Après 3 mois de tournée en France - « notre meilleure tournée française depuis les débuts de la troupe » -, le spectacle, subtil, plein de verve et d’humour, est à voir désormais en Suisse jusqu’à la fin de l’année, même si Paris et Noyon (lieu de naissance de Jean Calvin) sont encore au programme du mois d’octobre.
Gabrielle Desarzens

*4 acteurs plein de verve et d’humour : André Cortessis, Nicolas Fantoli, Pascal Parizot et Philippe Thonney.

« Les fourberies de Calvin », une heure et demie de spectacle à voir vendredi 4 septembre à 20h15 au Temple de Vallorbe, puis dimanche à 17h à Romont. La troupe tourne ensuite en Suisse jusqu’en décembre. Elle sera le dimanche 27 septembre à l’Eglise évangélique de Meyrin (FREE) à 17h. Pour les autres lieux de représentation : www.paroles.ch/marelle.

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