Vous soupirez après une incarnation plus marquée du message de l’Evangile dans le vécu de votre Eglise locale… Vous vous dites que nos Eglises sont à des lieues de vivre les élans relationnels enthousiasmants que renferme le Nouveau Testament… Eh bien, n’abandonnez pas ! Un livre sur la culture de l’honneur pourrait vous redonner espoir !
L’importance de relations renouvelées par le Christ
Thierry Juvet a été pasteur de paroisse en milieu réformé, il a dirigé une œuvre sociale importante en région lausannoise, il pratique actuellement la relation d’aide à Saint-Loup en lien avec la Maison des soeurs… Il est aussi connu dans nombre d’Eglises comme médiateur en cas de conflits. Au sein de la FREE notamment, il a goûté à ce que le milieu évangélique peut engendrer comme brouilles et ruptures peu glorieuses, qui laissent souvent nombre de personnes sur le carreau !
Avec le livre Honneur et puissance, les fondements de la culture de l’honneur, Thierry et Monique Juvet montrent ce que les relations renouvelées par le Christ devraient ou pourraient être. Après un livre sur les conséquences pratiques de la mort de Jésus à la croix, et un autre sur les conflits (1), les Juvet s’attèlent à présenter « un écrin… pour accueillir la puissance de l’amour du Christ entre nous dans nos communautés, entre nos communautés chrétiennes de toutes sensibilités » (p. 247). Mise en place, cette culture de l’encouragement, du Royaume, du Ciel ou de l’honneur – pour reprendre quelques-unes des formules-synonymes utilisées dans le livre – pourrait entraîner un réveil ou même une nouvelle réforme.
Thierry et Monique Juvet ne s’en cachent pas. Ils ont trouvé dans la fameuse Eglise de Béthel, à Redding en Californie, une manière de vivre ensemble qui les a rejoints et qui leur a apporté la démonstration qu’une autre culture d’Eglise est possible. En reprenant la notion de « culture de l’honneur » développée par l’un des pasteurs de cette Eglise, Danny Silk, ils la développent à leur sauce, en faisant fructifier leurs compétences et leurs sensibilités acquises de ce côté-ci de l’Atlantique.
Jésus, un maître de l’honneur
En recourant à différents récits évangéliques, les Juvet montrent tout d’abord que Jésus est un maître de l’honneur : il honore ses ennemis, il abandonne le contrôle sur autrui, il affectionne ceux qui ont de l’ambition pour le Royaume… En résumé, Jésus souhaite faire progresser tout un chacun. La culture de l’honneur est donc une manière de vivre ensemble qui permet l’éclosion des ministères dans le respect et l’encouragement mutuels. « Honorer, c’est précisément reconnaître la valeur, la gloire de l’autre et la célébrer ! » (p. 109).
Cette manière de se comporter n’est possible que si nous faisons l’expérience profonde de la bonté sans faille de Dieu, que si nous nous laissons imprégner par ce Dieu trinitaire qui est Amour. La bonté de Dieu… « est la clé pour vivre la culture de l’honneur », martèlent les auteurs (p. 118). « Sa bonté est totale et entière pour moi, tout comme elle est totale et entière pour mon frère et pour ma sœur, ou encore pour ce monde, parce qu’elle est sans limite. Rien dans aucune de nos vies ne peut arrêter la Bonté de Dieu » (p. 126).
A partir de cette expérience, les relations que les chrétiens entretiennent avec eux-mêmes, avec les autres et avec le monde changent. Conscients du fait que Jésus les a choisis et leur offre sa sécurité, ils peuvent développer des relations solides avec d’autres, dans l’exercice d’un ministère ecclésial par exemple, un peu à l’image de l’alliance qu’ont conclue David et Jonathan. Tout positionnement face à autrui n’est plus menacé par un sentiment de supériorité, d’infériorité ou par le désespoir devant la médiocrité de tous ceux qui nous entourent. Ce positionnement qui s’enracine en Dieu seul, vit de la grâce et pratique les valeurs du Sermon sur la montagne. « Avec mes frères et mes sœurs, nous sommes appelés à démontrer à ce monde la réalité de l’amour et de la bonté du Père » (p. 181).
Pour une vie d’Eglise convaincante
La culture de l’honneur, c’est aussi abandonner « ces peurs qui polluent nos relations » : peur de manquer, peur de « ne pas en avoir pour son argent » ou peur « d’être vulnérable ». Il s’agit de revêtir l’esprit d’adoption d’où découlent deux attitudes : confiance et générosité.
Les Juvet terminent leur livre par un développement sur l’offense – « la seule prison dont la clé est à l’intérieur » ! – et dont le pardon permet de se libérer et de guérir.
Avec Honneur et puissance, Thierry et Monique Juvet rassemblent leurs compétences pastorales, en relation d’aide, en management et en gestion de conflits pour encourager les chrétiens à relever le défi d’une vie d’Eglise digne de l’horizon qu’ouvrent les textes du Nouveau Testament. On n’est pas dans un propos « gagne petit », mais plutôt dans le désir de faire de la culture de l’honneur, le cœur d’une vie d’Eglise qui montrera au monde « comment ils s’aiment ».
Thierry et Monique Juvet, Honneur et puissance, les fondements de la culture de l’honneur, Yverdon-les-Bains, Global Institute of Honor, 2017, 256 p. Prix : 25.-. A commander ici.
Le site internet de l'Institut global de l'honneur.
Note
1 Philippe Decorvet et Thierry Juvet, La croix, une puissance oubliée, Saint-Légier, Emmaüs, 2009, 136 p. Thierry Juvet, Les conflits, une école de l’amour, Saint-Légier, Emmaüs, 176 p.