La première école du dimanche est née en 1781, en Angleterre. L’éditeur et philanthrope Robert Raikes, touché à la vue d’enfants livrés à eux-mêmes dans les quartiers pauvres de Gloucester, décide d’agir. À l’époque, pour la plupart, ces enfants sont employés par l’industrie. Ils travaillent six jours par semaine, dix heures par jour, et n’ont pas la possibilité d’aller à l’école. Raikes est convaincu qu’il faut trouver le moyen d’enseigner ces jeunes, afin de leur donner une chance de ne pas finir en prison.
Aidé du révérend Thomas Stock, Raikes ouvre une école le dimanche, parce que c’est le seul jour libre de la semaine lorsque les enfants travaillent. Il accueille des enfants de 5 à 14 ans. Et, au cœur du programme scolaire, il y a l’enseignement de la Parole de Dieu. La vision de Raikes est de voir des vies transformées par l’éducation, d’une part, et par l’Évangile, d’autre part.
Les résultats ne se font pas attendre. La vie des enfants qui fréquentent l’école du dimanche est transformée, et le taux de criminalité baisse radicalement dans la ville. Plusieurs écoles sont ouvertes dans le pays. Raikes réussit à lancer un mouvement d’évangélisation qui impacte la société dans laquelle il vit.
Par la suite, le terme « école du dimanche » a désigné spécifiquement l’enseignement biblique des enfants dans les Églises. Cependant, aujourd’hui, ce qui est pratiqué dans nos communautés est bien plus qu’un enseignement scolaire. C’est un lieu de partage et d’échanges, destiné à tisser du lien, expérimenter la foi, témoigner, servir, être équipé, s’encourager et avancer dans la marche avec Jésus.
Le terme « école du dimanche » en question
Le terme « école du dimanche » est-il toujours approprié ? Ce que vivent aujourd’hui les enfants dans nos Églises ne ressemble pas à l’école. D’ailleurs, le mot rebute certains enfants, déjà peu enthousiastes face à leur scolarité en semaine.
Plusieurs Églises ont fait le pas de rebaptiser cette activité. Ils lui ont donné le nom de « Culte de l’enfance », « Potes du dimanche », « Kids », « Club des enfants », etc. Dans nos Églises évangéliques, nous n’avons pas développé une appellation commune à ce sujet. C’est la raison pour laquelle, lorsque nous en parlons dans un rayon plus large que notre communauté locale, nous revenons toujours au terme « école du dimanche », afin d’être compris par tous.
Ce nom reflète une vision. Quel est notre vision pour nos écoles du dimanche ? S’il s’agit d’enseigner les enfants en les remplissant de connaissances, alors gardons le mot « école ». Mais, s’il s’agit de développer un temps destiné à louer Dieu, écouter sa Parole, prier, vivre la communion fraternelle, alors utilisons le terme « culte » et plus précisément « culte de l’enfance ».
Et si nous parlions plutôt de « ministère auprès des enfants » ou de « ministère enfance » ? Cela rappellerait que notre témoignage auprès des enfants dépasse de loin le cadre du dimanche matin. Accompagner les enfants dans leur foi ne se limite pas à un moment précis, mais il se vit à chaque occasion où nous sommes en lien avec eux : le dimanche, mais aussi tout au long de la semaine. Par exemple, assister à leurs spectacles, prendre des nouvelles d’un enfant hospitalisé, envoyer un message d’encouragement avant un examen sont autant de gestes qui renforcent leur sentiment d’appartenance à la famille de Dieu. Cela leur permet d’avancer dans la foi en comprenant qu’ils sont accompagnés et soutenus.
Alors, posons-nous la question ! Si c’était la fin de l’école du dimanche dans nos Églises, pour laisser place à un ministère auprès des enfants ?