Le collège des évêques anglicans a décidé jeudi de rejeter la bénédiction de mariages homosexuels et exclu également la possibilité pour les membres du clergé de se marier avec une personne de même sexe. Cette décision va à l'encontre d'un rapport rédigé en novembre par une commission chargée de la politique de l'Eglise d'Angleterre en matière de sexualité. Celle-ci ouvrait
la possibilité d'une célébration pour homosexuels puisqu'elle estimait qu'un prêtre devait, suivant les circonstances, être libre de célébrer une union de même sexe.
Sauvegarder l'unité
Pour le britannique Andrew Stallybras, responsable de Coédition, la maison d'édition Initiatives et changements à Caux, cette décision reflète la difficulté d'action de l'Eglise anglicane qui doit ménager les sensibilités extrêmement différentes de ses 80 millions de membres à travers le monde. « Il s'agit de sauvegarder l'unité en ayant le souci de n'exclure aucune sensibilité », estime-t-il.
De façon générale, l'Eglise anglicane compte tant des progressistes que des conservateurs. Les premiers se trouvent davantage dans les pays du Nord, alors que les deuxièmes se comptent dans les pays du Sud. Et pour ces derniers, une bénédiction de mariages homosexuels est tout simplement impensable.
A la tête de l'Eglise anglicane, Justin Welby ne s'est personnellement jamais montré favorable au mariage homosexuel.
Mariage civil
En ce qui concerne la Grande-Bretagne, les députés ont donné leur feu vert au mariage homosexuel en juillet dernier. Dans les faits, les premiers mariages pour couples de même sexe peuvent être célébrés en Angleterre et au Pays de Galles à compter du 29 mars prochain.
Dans ce pays où les Eglises peuvent faire office d'officier d'état civil, la loi britannique laisse aux diverses confessions la possibilité de célébrer ou non des unions homosexuelles religieuses.
Gabrielle Desarzens