Monde : Les autorités suisses appelées à s’engager activement face aux violences religieuses

Destruction dans l'Etat du Manipur
Destruction dans l'Etat du Manipur (Portes Ouvertes) icon-info
vendredi 25 août 2023

L'ONU a dédié la journée du 22 août aux victimes de la violence religieuse. A cette occasion, l’ONG Portes Ouvertes a rappelé que les chrétiens sont la communauté la plus ciblée dans le monde. Et a appelé les autorités suisses à s’engager activement contre les violences subies par les minorités religieuses. La FREE.info a sollicité la réaction du conseiller national Benjamin Roduit.

Soixante victimes, près de quatre cents Eglises incendiées ou détruites, 35'000 chrétiens en fuite : c’est le bilan d’un mois de violents affrontements ethnico-religieux au Manipur (nord-est de l’Inde), rapporte Portes Ouvertes dans son communiqué du 17 août. En juin, en Ouganda, un groupe de militants islamistes (ADF) a brutalement tué 37 élèves d’une école de Mpondwe, et en a kidnappé d’autres. Et au Bangladesh, un garçon de huit ans a dû être hospitalisé, après avoir été ébouillanté par des voisins. Ces derniers cherchaient à faire partir sa famille, convertie au christianisme. Le garçon est gravement traumatisé.

Le Manipur interpellé par le Parlement européen

Dans son communiqué, publié en marge du 22 août – journée de commémoration de l’ONU en faveur des victimes de violence religieuse – Portes Ouvertes rappelle que les actes violents à l’encontre des chrétiens sont en constante augmentation ces dernières années. Directeur de l’antenne suisse de cette ONG, Philippe Fonjallaz appelle les autorités suisses à s’inspirer de la réaction de l’Union européenne au sujet du Manipur. En effet, en juillet dernier, le Parlement européen a adopté une résolution urgente, demandant au gouvernement de cet Etat indien de prendre toutes les mesures pour mettre fin aux violences ethniques et religieuses. « Nous invitons également les autorités suisses à s’engager activement et sans compromis contre la violence subie par les chrétiens et d’autres minorités religieuses en intervenant auprès des gouvernements et décideurs des pays concernés et à utiliser leur influence pour intervenir en faveur de la paix et de la sécurité», a insisté Philippe Fonjallaz.

  • Encadré 1:

    Nous avons sollicité Benjamin Roduit, conseiller national (Le Centre), sur la situation des chrétiens persécutés dans le monde. Interview express:

     

    Quelle réaction évoque chez vous la situation des chrétiens dans le monde?

    Elle est préoccupante ! Toutes les minorités doivent être respectées. En Suisse, nous vivons dans un Etat de droit, qui garantit le respect et la non-discrimination de toutes les minorités religieuses et autres. Quand on s’aperçoit que ce n’est pas le cas ailleurs dans le monde, nous devons tout mettre en place pour dénoncer cette situation et que les minorités soient aussi protégées.


    Concrètement, que pourraient entreprendre nos autorités et politiciens pour sensibiliser les chefs d'Etat des pays concernés, notamment l’Inde?

    Il nous faut rappeler sans cesse au Conseil fédéral et au DFAE que la situation n’est pas acceptable. Et demander que le sujet soit systématiquement abordé avec les Etats concernés, lors de discussions autour d’accords commerciaux, culturels, etc. Cela doit être un préalable. Au Parlement, il existe un groupe « amitié Suisse-Inde », présidé par Nik Gugger (PEV), et auquel je participe. Nous sommes invités à des événements organisés par l’ambassade, des rencontres avec des entrepreneurs ou parfois des voyages. Par ce canal, il est aussi possible de mettre la situation des chrétiens à l’ordre du jour.


    Dans plusieurs pays du sud ou de l’Orient, la minorité chrétienne est considérée comme un agent de l’Occident. Comment initier un changement de regard?

    La force du christianisme, c’est justement d’être une religion ouverte, tolérante, basée sur l’enseignement du Christ : l’amour. Nous pouvons dire à ces pays « Regardez chez nous, nous pratiquons l’ouverture envers les autres religions qui peuvent pratiquer librement. » Mais le problème ne provient pas seulement de ces pays. Paradoxalement, il y a un manque de soutien et d’empathie chez nous par rapport à la situation de ces chrétiens persécutés. On est en train de renoncer à les soutenir, car notre société occidentale se sécularise et se laïcise. Les chrétiens persécutés se sentent abandonnés. Ils sont vus comme des agents de l’Occident, alors que l’Occident les abandonne.

    Propos recueillis par Sandrine Roulet

     

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