mardi, 13 décembre 2016 00:02

"Auprès de la personne en souffrance : un triple repère biblique" par Robin Reeve

Par Robin Reeve

Pour aborder les personnes en souffrance, Robin Reeve, enseignant à l'Institut biblique et missionnaire Emmaüs, propose de s’ancrer dans les trois vertus théologales dont parle l’apôtre Paul, que sont la foi, l’espérance et l’amour. Une manière originale de rencontrer le souffrant et d’être à son service.

13 large

Ces temps voient se développer un accent fort sur la guérison divine des personnes malades, et je m’en réjouis : Jésus guérit aujourd’hui ! Lors d’un temps fort vécu dans l’Esprit, Dieu, je crois, m’a éveillé à une clé essentielle pour ma manière d’aborder les personnes qui souffrent : l’éclairage des trois vertus dites « théologales » que sont la foi, l’espérance et l’amour (« Trois choses demeurent : la foi, l’espérance et l’amour ; mais c’est l’amour qui est le plus grand » 1Co 13.13).

A cultiver ensemble

J’ai compris que, mis en relation avec une personne malade, je dois veiller à cultiver ces trois vertus ensemble – n’en privilégier qu’une me condurait à un égarement légaliste !

Si j’ai seulement à l’esprit la foi, je ne serai intéressé que par le résultat immédiat : la guérison. Sans amour, la personne malade sera le jouet de ma quête de puissance, méprisée si la guérison ne se produit pas tout de suite. Sans l’espérance de la résurrection – guérison ultime et éternelle – je serai adepte d’une religion du bien-être, d’un légalisme du succès.

Si j’ai seulement à l’esprit l’espérance, je serai indifférent au présent. Sans foi, je n’envisagerai pas la possibilité de miracles présents. Sans amour, je ne rejoindrai pas la personne éprouvée dans sa détresse et je la renverrai avec dogmatisme à la résurrection, nourrissant ainsi une spiritualité de résignation, travestie en acceptation.

Si j’ai seulement à l’esprit l’amour de la personne, je me limiterai à un accompagnement social et psychologique. Sans espérance, je miserai tout sur l’aménagement de la vie présente. Sans foi, j’oublierai que Jésus peut intervenir de manière extraordinaire aujourd’hui. J’adopterai une forme d’Evangile social, réduisant tout à l’homme.

Paul affirme toutefois que l’amour est la plus grande des vertus. Mais il entend par là bien plus que l’amour décrit ci-dessus. Car le véritable amour « croit tout » et « espère tout » (1Co 13.7) : il contient la foi et l’espérance – en cela il est la vertu suprême !

Auprès des souffrants, serviteur et témoin

L’amour que l’Esprit Saint développe en moi rend tout personnel, tout relationnel ; contre les légalismes du succès immédiat, de la résignation fataliste ou de l’humanisme myope. Si j’aime vraiment, la guérison n’est plus une « chose ». L’Esprit m’apprend à aimer comme Jésus aime ; à aimer la personne malade, à vraiment écouter les cris de son être entier. A aimer avec une foi qui accueille les signes par lesquels Jésus annonce aux hommes la venue de son Royaume. A aimer avec une espérance qui attend la guérison totale que sera la rédemption de notre corps, ressuscité indestructible. Car, au-delà des débats, des idées et des étiquettes, Jésus ne m’exemptera jamais de marcher humblement avec lui, en dépendant de son Esprit et ancré sur ses Ecritures.

Triple repère de la foi, de l’espérance et de l’amour. Que l’Esprit les présente toujours aux yeux de mon cœur ! Afin que je sois auprès des personnes souffrantes un véritable serviteur et témoin de mon Seigneur.

Robin Reeve
Enseignant à l'IBME (Saint-Légier)

Additional Info

  • Commentaires: Activer
  • Disponibilités (jours): 30

Opinion - avertissement

Les signataires de ces textes sont soit des membres de l’équipe de rédaction de lafree.ch soit des personnes invitées.
Chacun s’exprime à titre personnel et n’engage pas la FREE.

Publicité

Journal Vivre

Opinion

Opinion

Agenda

Événements suivants

myfreelife.ch

  • Pour les Terraz et les Félix, des choix porteurs de vie

    Ven 22 septembre 2023

    Abandonner la voiture et emménager dans une coopérative d’habitation ?... Deux couples de l’Eglise évangélique (FREE) de Meyrin ont fait ces choix qu’ils estiment porteurs de vie. « Le rythme plus lent du vélo a vraiment du sens pour moi », témoigne Thiéry Terraz, qui travaille pour l’antenne genevoise de Jeunesse en mission. « Je trouve dans le partage avec mes voisins ce que je veux vivre dans ma foi », lui fait écho Lorraine Félix, enseignante. Rencontres croisées. [Cet article a d'abord été publié dans Vivre (www.vivre.ch), le journal de la Fédération romande d'Eglises évangéliques.]

  • Vivian, une flamme d’espoir à Arusha

    Jeu 15 juin 2023

    Vivian symbolise l’espoir pour tous ceux que la vie malmène. Aujourd’hui, cette trentenaire tanzanienne collabore comme assistante de direction au siège de Compassion à Arusha, en Tanzanie. Mais son parcours de vie avait bien mal débuté… Nous avons rencontré Vivian au bureau suisse de l’ONG à Yverdon, lors de sa visite en mars dernier. Témoignage.

  • Une expérience tchadienne « qui ouvre les yeux »

    Ven 20 janvier 2023

    Elle a 19 ans, étudie la psychologie à l’Université de Lausanne, et vient de faire un mois de bénévolat auprès de jeunes de la rue à N’Djaména. Tamara Furter, de l’Eglise évangélique La Chapelle (FREE) au Brassus, a découvert que l’on peut être fort et joyeux dans la précarité.

  • « Oui, la relève de l’Eglise passe par les femmes »

    Ven 16 septembre 2022

    Nel Berner, 52 ans, est dans la dernière ligne droite de ses études en théologie à la HET-PRO. Pour elle, la Bible est favorable au ministère féminin. Et les communautés doivent reconnaître avoir besoin tant d’hommes que de femmes à leur tête.

eglisesfree.ch

eglise-numerique.org

point-theo.com

Suivez-nous sur les réseaux sociaux !