Associer Noël à la souffrance : quelle idée bizarre !
Cependant, c’est bien ce que fait l’apôtre Paul dans sa lettre aux Philippiens. Il nous explique, en effet, que Jésus est venu au monde avec la souffrance à son programme : « Lui qui, dès l'origine, était de condition divine, ne chercha pas à profiter de l'égalité avec Dieu, mais il s'est dépouillé lui-même, et il a pris la condition du serviteur. Il se rendit semblable aux hommes en tous points, et tout en lui montrait qu'il était bien un homme. Il s'abaissa lui-même en devenant obéissant, jusqu'à subir la mort, oui, la mort sur la croix » (Ph 2.6-8).
Pour le Fils de Dieu, Noël représente donc le dépouillement, l’incarnation, l’obéissance et, finalement, le supplice. Comme l’explique le prophète Esaïe, Jésus a été « un homme de douleur habitué à la souffrance » (Es 53.3). Son incarnation a été difficile et douloureuse. Existe-t-il une raison de penser que notre propre incarnation le soit moins ?
Un autre discours sur la souffrance
En Occident, la souffrance est aujourd’hui considérée comme une composante négative de la vie. A éliminer absolument ! Et pas seulement chez le dentiste ! Mais, la Bible tient un discours différent à ce sujet. Par exemple, les souffrances endurées par Jésus-Christ ont un aspect pédagogique : « Bien qu'étant Fils de Dieu, il a appris l'obéissance par tout ce qu'il a souffert. Et c'est parce qu'il a été ainsi amené à la perfection qu'il est devenu, pour tous ceux qui lui obéissent, l'auteur d'un salut éternel » (Hé 5.8-9).
Quant à la détention de l’apôtre Paul à Rome, elle a contribué à la diffusion de l’Evangile : « Mon emprisonnement a encouragé la plupart des frères à faire confiance au Seigneur ; aussi redoublent-ils d'audace pour annoncer sans crainte la Parole de Dieu » (Ph 1.14).
Grandir dans la persévérance et l’obéissance
Nous ne sommes pas emballés à l’idée de souffrir, mais si cela doit arriver, il faudrait au moins que ce soit utile. C’est exactement ce que Dieu nous propose : la souffrance comme moyen de grandir dans la persévérance et l’obéissance, comme moyen d’être à la hauteur des responsabilités que Dieu nous confie, comme moyen de fortifier les autres dans leur foi et leur ministère, comme moyen d’entrer pleinement dans l’appel de Dieu.
Que serait la Mission sans les célibataires et leur don, généralement non désiré, pour le célibat ? Quant aux chrétiens malades, handicapés, persécutés, ils nous recentrent sur ce qui est primordial dans notre vie et notre vie de foi. Durant ces derniers mois, j’ai eu plusieurs fois l’occasion de serrer la main de chrétiens qui arrivaient du Proche ou du Moyen-Orient. Certains fuyaient les horreurs de la guerre. Grâce à eux, mes problèmes personnels deviennent petits et l’Evangile prend de l’ampleur.
« Seigneur, dans quel but ? »
Parfois, la souffrance est la conséquence directe de nos mauvais choix. Souvent, elle nous touche simplement parce qu’elle fait partie de notre monde souillé par la Chute et le péché. Demandons à Dieu la grâce, non pas d’y échapper, mais de découvrir le but spirituel qu’elle nous permettra d’atteindre. Ce sera peut-être notre cadeau de Noël !
Claude-Alain Baehler
Ne manquez pas notre calendrier de Noël « Dieu dans la souffrance » dès le 1er décembre sur Facebook et sur Twitter.