Parfaitement d'accord, mais la politique étant l'art du possible, il faut bien réfléchir à l'action à entreprendre afin qu'une position tranchée ne favorise pas l'initiative au détriment du contre projet. Décidément rien est simple dans ce bas monde.
D'un point de vue philosophique, nous sommes en présence d'un conflit entre une approche individuelle (individualiste ?) de l'autonomie et une approche collective.
On peut admettre de ne pas interdire à une personne de se suicider avec l'assistance de personnes consentantes et dénuées de motifs égoïstes. Cependant, dans un établissement de soins (EMS), la dimension collective, sociale, doit être prise en compte. De toute évidence, l'initiative et le contre-projet, banalisent l'impact que peut avoir un suicide assisté sur d'autres résidents ainsi que sur une équipe interdisciplinaire.
Je n'ai pas eu l'occasion de lire l'initiative ni le contre-projet mais j'ai beaucoup entendu parler de ce sujet ces dernières années. Ce qui me tracasse c'est que si l'initiative de "forcer" tous les EMS à laisser entrer EXIT pour "liquider" ceux qui le désirent, le jour viendra où on ne donnera plus le choix "aux vieux" qui auront le mauvais goût de vivre trop longtemps, les grabataires par exemple, qui coûtent cher à la société. Et hop, un verre de potion magique ... et le tour est joué ! En ce qui me concerne ça sent le nazisme.
Il se peut que j'exagère... merci de me rassurer.
Esther Petermann
Comment une institution peut-elle décréter que l'assistance au suicide est interdite dans ses murs ? Qu'est-ce que cela dit sur le lien qui existe entre l'institution d'accueil et ses résidents ? Le droit au suicide ne peut-être limiter pour garantir le confort moral de l'équipe soignante ou d'une institution.
Ma remarque est un peu provocante, mais lorsque je suis placé dans un home, celui-ci devient mon nouveau domicile et je conserve mon autonomie. En voulant éviter que je sois le jouet de pressions familiales ou financières par une protection institutionnelle, on va à l'encontre du maintien de la responsabilité personnelle. D'une certaine manière, on me suicide, on me met sous tutelle.
Le suicide a toujours un impact questionnant sur l'environnement social, quel qu'il soit.
Il me semble qu'un très faible pourcentage des personnes inscrites à Exit passent à l'acte.