Dans le canton de Vaud, le débat autour de la présence d’EXIT dans les EMS va connaître prochainement une nouvelle étape importante. Le contre-projet du Conseil d’Etat vaudois à l’initiative Exit doit passer en février devant le Grand Conseil. Ce contre-projet a tenu compte de l’effroi du personnel médical et des directions d’établissements devant les mesures jusqu’au-boutistes des partisans d’EXIT et de leur initiative. Les problèmes de conscience des soignants ont été pris en compte. Dans le cadre de leur travail, ils n’auront pas l’autorisation d’assister à l’absorption du poison létal par un patient recourant à Exit. Par ailleurs, si les patients désireux de bénéficier des services d’Exit disposent d’un logement, ils devront quitter l’EMS ou l’établissement hospitalier pour absorber le poison. Une mesure qui permet à certaines institutions pointues dans le domaine des soins palliatifs d’échapper aux incursions d’EXIT dans un cadre où l’on fait tout pour permettre aux malades de vraiment mourir dans la dignité. Toutefois, ce contre-projet a omis une chose fondamentale : ménager un statut particulier ou une échappatoire aux institutions chrétiennes ou autres, qui stipulent clairement dans leur charte que le suicide assisté n’a pas sa place entre leurs murs. En juin prochain, si l’initiative ou le contre-projet passe, que va-t-il se passer ? Des EMS comme Praz-Soleil à Château-d’Oex, proche de la FREE, verront-ils leur financement public coupé parce qu’ils s’opposent à l’assistance au suicide dans leurs murs ? Devront-ils se transformer en établissement privé et renoncer à être au service des personnes âgées d’une région, pour accueillir une clientèle fortunée à même d’assumer le coût de son séjour ? Curieux tout de même qu’à l’heure où l’éclosion de la liberté de penser et l’émergence de la liberté de conscience sont saluées sur la planète comme des avancées sociales majeures, on se permette dans le canton de Vaud de faire le contraire. De ne pas respecter la liberté de conscience de personnes et d’institutions qui se dévouent corps et âme au bien-être des plus âgés parmi nous ! Serge Carrel Journaliste  Plus sur le débat autour de l’assistance au suicide.

4 réactions

  • JC mardi, 24 janvier 2012 17:52

    Parfaitement d'accord, mais la politique étant l'art du possible, il faut bien réfléchir à l'action à entreprendre afin qu'une position tranchée ne favorise pas l'initiative au détriment du contre projet. Décidément rien est simple dans ce bas monde.

  • Michel Pétermann, directeur de la Fondation Rive-Neuve mardi, 24 janvier 2012 18:24

    D'un point de vue philosophique, nous sommes en présence d'un conflit entre une approche individuelle (individualiste ?) de l'autonomie et une approche collective.
    On peut admettre de ne pas interdire à une personne de se suicider avec l'assistance de personnes consentantes et dénuées de motifs égoïstes. Cependant, dans un établissement de soins (EMS), la dimension collective, sociale, doit être prise en compte. De toute évidence, l'initiative et le contre-projet, banalisent l'impact que peut avoir un suicide assisté sur d'autres résidents ainsi que sur une équipe interdisciplinaire.

  • Esther Petermann vendredi, 27 janvier 2012 09:34

    Je n'ai pas eu l'occasion de lire l'initiative ni le contre-projet mais j'ai beaucoup entendu parler de ce sujet ces dernières années. Ce qui me tracasse c'est que si l'initiative de "forcer" tous les EMS à laisser entrer EXIT pour "liquider" ceux qui le désirent, le jour viendra où on ne donnera plus le choix "aux vieux" qui auront le mauvais goût de vivre trop longtemps, les grabataires par exemple, qui coûtent cher à la société. Et hop, un verre de potion magique ... et le tour est joué ! En ce qui me concerne ça sent le nazisme.

    Il se peut que j'exagère... merci de me rassurer.

    Esther Petermann

  • Daniel Salzmann lundi, 05 mars 2012 10:14

    Comment une institution peut-elle décréter que l'assistance au suicide est interdite dans ses murs ? Qu'est-ce que cela dit sur le lien qui existe entre l'institution d'accueil et ses résidents ? Le droit au suicide ne peut-être limiter pour garantir le confort moral de l'équipe soignante ou d'une institution.
    Ma remarque est un peu provocante, mais lorsque je suis placé dans un home, celui-ci devient mon nouveau domicile et je conserve mon autonomie. En voulant éviter que je sois le jouet de pressions familiales ou financières par une protection institutionnelle, on va à l'encontre du maintien de la responsabilité personnelle. D'une certaine manière, on me suicide, on me met sous tutelle.
    Le suicide a toujours un impact questionnant sur l'environnement social, quel qu'il soit.
    Il me semble qu'un très faible pourcentage des personnes inscrites à Exit passent à l'acte.

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