Des « lectio divina » à vivre : une proposition de Claude Vilain

vendredi 07 juillet 2017

Claude Vilain est un responsable évangélique belge. Il travaille actuellement à la publication d’un livre sur la prière. Dans le cadre de son parcours spirituel et de sa réflexion, il a créé des « lectio divina », des méditations priées du texte biblique pour groupes ou solos. En partenariat avec le FREE COLLEGE groupes de maison, il nous propose d’en découvrir trois : « Venez à moi ! » (1 Pierre 1.1-19), « Pour le temps de Pâques » (Luc 9.28-36) et « Seigneur, tu es la chance de ma vie ! » (Psaume 16.1-11). Voici maintenant une introduction à cette manière de méditer la Bible et de prier.

Les mots « lectio divina » ne sont pas courants. Que se cache-t-il derrière cette formule ? Il s’agit tout d’abord d’une formule latine qui signifie : « Lecture divine ». Dans le langage de la spiritualité, la « lectio » se présente à nous comme une démarche de méditation silencieuse et approfondie de la Parole, qui puise ses racines dans la piété d'Israël, mais qui sera quelque peu codifiée en milieu monastique chrétien dans le courant du XIIe siècle. Elle se construit autour de quatre étapes : la lecture ou « lectio », la méditation ou « meditatio », la prière ou « oratio » et se conclut par la contemplation ou « contemplatio ». Il s’agit en fait d’une démarche de lecture intériorisée de la Parole qui devient source de méditation et de prière. Elle peut se vivre en solitude, si l'on dispose d'assez de temps, mais elle peut aussi se vivre en groupe, et se révèle, dans l'écoute mutuelle et le partage, source d'un profond renouveau dans notre approche de l'Ecriture.

Les lignes qui suivent développent le déroulement d’une lectio et proposent quelques pistes pratiques pour la vivre en communauté.

1.Entrée en méditation (20 à 25 minutes)

L’expérience montre que l’on ne quitte pas l’agitation de nos vies pour entrer immédiatement dans le silence et l’écoute de la Parole. Nous proposons donc comme « mise en bouche » ou comme entrée en méditation, quelques textes tirés d’ouvrages de spiritualité, qui expriment notre désir de faire véritablement silence devant Dieu pour lui permettre de se révéler à nos cœurs. Ces textes sont choisis pour préparer chacun à l’écoute de la Parole qui sera au centre de la veillée. Quelques lectures tirées de l’Ancien Testament comme du Nouveau, ainsi que des prières « écrites » viennent nourrir ce premier temps de la rencontre. On y insère quelques « soupirs » musicaux.

L’expérience a montré qu’il est préférable de garder le même choix musical pour toute la veillée. Le choix se portera sur une musique « méditative », discrète, et de 3 à 4 minutes maximum.

Chaque participant dispose du texte complet des différentes paroles prononcées au cours de cette entrée en méditation.

2. Temps de l’écoute et de la méditation (30 minutes)

Avant de demander à l’un des participants de lire à voix haute le texte qui sera médité, un court moment de silence est proposé et une prière prononcée pour demander au Saint-Esprit de nous rendre disponibles et attentifs à la Parole qui va être méditée.

Puis vient un temps de silence de 30 minutes. Chaque participant a le texte photocopié devant lui. Il peut disposer de sa bible, mais ce n’est pas conseillé. L’objectif est de rester devant le seul texte proposé. Chacun est invité à souligner, à annoter, à commenter… à écrire ce qui sera dit lors du moment de partage et, pourquoi pas, à rédiger une prière de réponse à ce que la méditation du texte nous aura fait découvrir.

Le respect du timing nous semble essentiel. Certains voudraient s’arrêter après 15 minutes, d’autres voudraient pouvoir prolonger. Si ce choix de 30 minutes peut paraître arbitraire, il a le mérite de donner un cadre que tous les participants sont invités à respecter.

Plusieurs au cours de ce moment reviennent sur le polycopié et relisent les textes et prières du moment d’introduction de la rencontre, et y trouvent une parole qui éclaire le texte médité.

3. Temps de la mise en commun (30 minutes selon le nombre de participants présents)

Chaque participant a la liberté de s’exprimer ou de garder le silence. Le but n’est pas de résumer le texte, mais de souligner ce qui nous a plus particulièrement touchés et de le dire en quelques phrases si le groupe est important.

Attention à ceux qui proposent une « prédication » du texte médité ! Ce n’est ni le moment, ni le but. Ce partage est « libre ». Chacun a la liberté de dire ce que le texte a éveillé en lui, positivement ou négativement. Ce temps de partage n’est pas le lieu d’une confrontation de points de vue ou d’un échange avec les autres participants ou avec l’animateur de la rencontre, comme c’est le cas lors d’une étude biblique traditionnelle. On s’écoute et on reçoit de l’autre ce que le Seigneur lui a murmuré pendant ce temps de silence.

4. Temps de prière à partir du texte

Au cours de ce dernier moment de la rencontre, chacun est invité à prendre le texte comme point d’appui pour sa prière. C’est une occasion d’exprimer ce qui a été découvert et de se l’approprier à travers une parole de reconnaissance ou de demande. On n’a pas été seulement à l’écoute d’une Parole, mais on veut que cette Parole prenne racine dans nos vies.

On peut aussi demander à chaque participant d’écrire une courte prière pendant le temps de méditation du texte. Prière qui pourra être dite lors de cette quatrième étape de la soirée.

5. Clôture de la rencontre et parole d’envoi

La rencontre se termine par une parole d’envoi et la récitation du « Notre Père ».

Claude Vilain

Découvrir ces « lectio » de Claude Vilain mises en pages par Pascal Crelier.

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