« Il est impossible de renoncer à l’usage de l’avion dans le domaine des voyages d’affaires, explique Wiebke Suter-Blume, responsable du développement durable à StopPauvreté en Suisse allemande (www.stoparmut.ch). Mais, avec la check-list que nous venons de publier, nous voulons montrer que l’avion est utilisé de manière trop systématique lors de ces voyages. »
Diplômée d’un Master of Business Administration (MBA), avec certification en développement durable, de l’Université de Luneburg (Allemagne), Wiebke Suter-Blume a conçu ce questionnaire. Il permet d’évaluer si un vol d’affaires peut être considéré comme compatible avec le développement durable, ou seulement acceptable, ou carrément incompatible. Il est disponible en ligne (www.stayorfly.org).
La check-list est destinée aux personnes qui utilisent régulièrement l’avion pour leurs déplacements professionnels. Elle permet au voyageur d’évaluer la compatibilité de son vol avec les principes de développement durable. Le résultat est obtenu en pondérant divers facteurs économiques, sociaux, écologiques et éthiques.
Voyage ou vidéoconférence ?
En pratique, le questionnaire permet de décider si un voyage d’affaires est indispensable ou s’il pourrait être avantageusement remplacé par une vidéoconférence. Il aide également les organisateurs de rencontres internationales à décider si le fait d’inviter un délégué constitue une décision responsable ou non. « Car deux allers-retours entre Zurich et New York produisent autant de gaz à effet de serre qu’un résident suisse durant une année », estime l’équipe de StopPauvreté.
La check-list s’adresse aux voyageurs d’affaires, mais elle n’est pas sans intérêt pour des touristes qui désirent s’envoler vers des destinations lointaines. « La problématique est différente, parce qu’un touriste a toujours la possibilité de renoncer à l’avion », précise Wiebke Suter-Blume. Cependant, les critères évoqués dans le questionnaire permettent malgré tout d’optimiser un vol, sur le plan du développement durable. Cela concerne, par exemple, le choix d’un itinéraire ou la contribution au développement d’une région visitée.
StopPauvreté est un mouvement lancé par le Réseau évangélique suisse (RES). Il est rattaché au Défi Michée de l'Alliance évangélique mondiale. Le travail de StopPauvreté est double : d’une part, il sensibilise les chrétiens au problème que représente la pauvreté ; d’autre part, il soutient le travail de l’Organisation des nations unies (ONU) en matière de lutte contre la pauvreté et de développement durable.