Québec : une mégachurch rejoint les besoins de ses contemporains

lundi 14 septembre 2009
S’ouvrir aux expériences des autres pour envisager notre vie d’Eglise sous un autre jour en Suisse romande. C’est ce que tente de faire Claude Bordigoni de l’Eglise évangélique de Lonay pour un mémoire en théologie. Il visite plusieurs Eglises en francophonie, qui allient de manière stimulante engagement social et annonce de l’Evangile. Reportage au Québec.
Gaston Francis a 72 ans. A 8h ce dimanche matin, lorsqu'il arrive sur le parking de l’Eglise Nouvelle Vie à Longueuil dans le sud de Montréal, il laisse son « char » assez loin de l'entrée. Le parking n'a rien à envier à ceux des supermarchés que nous connaissons. « Je parque mon véhicule si loin pour laisser la place aux familles avec des petits enfants », lâche-t-il. Dans le grand hall d’entrée, on accueille les lève-tôt avec un café. Un comptoir est réservé à la présentation des activités destinées aux célibataires. A droite en entrant, il y a aussi une zone prévue pour les nouveaux venus. Un service d'accueil s’affaire. 5 ou 6 conseillers remettent aux nouveaux une brochure sur l'Eglise et ses services. A gauche de l'entrée, un long et large corridor conduit des parents et leurs enfants aux salles d'école du dimanche. « Il y a plus de 600 enfants qui viennent là chaque dimanche, avec un lieu adapté et des personnes formées pour chaque âge », explique Gaston.

Comme au Montreux Jazz Festival
Devant, dans le « sanctuaire », comprenez la salle du culte, les musiciens répètent et soignent le détail. Les techniciens règlent les micros et les retours, cachent les câbles. La qualité du son est digne du Montreux Jazz Festival… Le bâtiment est sobre : pas de faste, mais plus que du simple utilitaire. On s'y sent juste à l'aise, même avec 3'000 frères et sœurs ! « Ma femme, confie Gaston, aime s'asseoir en attendant le culte et lire le bulletin de l’Eglise. Moi, j'aime rencontrer des gens, les saluer et en connaître de nouveaux. Je parcours l'entrée comme ça, pendant une heure. »
Ce qui plaît le plus à Gaston Francis dans l’Eglise Nouvelle Vie de Longueuil ? Ses yeux brillent : « C'est le pasteur Claude Houde. Un homme de prière. Ici on est tellement béni d'avoir un pasteur comme Claude… Dieu lui a aussi envoyé une équipe de collaborateurs et il est vraiment bien entouré ! »

Darwin et la grandeur de Dieu
Le culte commence par un quart d'heure de louange, plutôt calme, qui aide à entrer dans la présence de Dieu et l'adoration. Le message est apporté par Stéphanie Reader, docteure en biochimie, sur le thème de l'évolutionnisme et des limites des théories de Darwin, limites reconnues par nombre de chercheurs contemporains. « La vie, ne serait-ce qu'une cellule, est trop complexe pour qu'elle soit due au hasard ! » Le cheminement de cette prédication scientifico-biblique nous conduit de la complexité de la cellule, à l'amour infini de Dieu pour nous. Il passe également par la grandeur de l'univers créé par Dieu et par sa puissance qui se manifeste pleinement dans le sacrifice de Jésus Christ sur la croix. Les superlatifs sont au rendez-vous, l'humour aussi ! Très vivant et pro !
Là aussi, la présence d'une équipe est perceptible : pour la vidéo projetée sur les deux grands écrans latéraux et pour l'excellence de la présentation PowerPoint qui accompagne la prédication. Si tout respire la qualité, ce n'est pas au détriment de la vie, ni du vrai, ni du profond.

« Une Eglise pour aujourd’hui »
« C'est mon mari Martin qui m'a amenée ici il y a 3 ans, explique Joyce Kemp, une des agents de sécurité. L’Eglise Nouvelle Vie de Longueuil est une Eglise pour aujourd'hui. Pour moi c'est vraiment ça ! Les enseignements sont adaptés, faciles à comprendre et c'est ce dont j'avais besoin. » Ce qui fait la différence avec d’autres Eglises, explique Joyce, c’est qu’ici elle « apprend à développer une relation avec Dieu. Ce n'est pas juste une rencontre le dimanche. Toute la semaine, il y a des groupes d'entraide pour tous les types de problèmes, sans jugement et ouverts à tous… » Il n’est même pas nécessaire d’être croyant pour y participer.

Rejoindre les besoins des gens
Manifestement, l’Eglise Nouvelle Vie désire répondre aux attentes et aux besoins. Elle essaie de le faire de manière professionnelle, pour plus de 3'500 personnes. « Nous voulons faire le mieux possible, explique Jocelyn Olivier, un des membres fondateurs de cette Eglise avec le pasteur principal Claude Houde. Nous cherchons toujours à nous améliorer... et ce qui n'est pas possible aux hommes est possible à Dieu ! »
La recette de cette « réussite » ? Jocelyn précise qu'à l'Eglise Nouvelle Vie, il n'y a pas de stratégie ni de grande campagne d'évangélisation, mais une volonté de rejoindre les besoins des personnes. Ce qui fonde la vision de cette Eglise ? Jocelyn Olivier sort sa Bible et l'ouvre au chapitre 58 du livre d’Esaïe : « Notre vision, elle est là : Le jeûne que je préconise... » Il lit à partir du verset 6 et s'arrête sur « détacher les chaînes de la méchanceté », « dénouer les liens de la servitude », sur « renvoyer libres les opprimés ». Il met aussi l'accent sur : « Partage ton pain avec celui qui a faim » et « fais entrer dans ta maison » celui qui est dans le besoin. Sans oublier, et ce n'est pas la moindre des promesses : « La gloire de l'Eternel t'accompagnera » (v. 8).
De quelle tendance est cette Eglise ? « Probablement un peu pentecôtisante », confie-t-il avec quelques hésitations. Mais de préciser : « Nous ne cherchons pas à imiter d'autres Eglises ou mouvements. Nous cherchons une expression de foi qui corresponde à notre vision de la Bible et de l'amour de Dieu pour le monde. » Et la croissance tend à prouver que l’Eglise Nouvelle Vie y parvient plutôt bien ! 30 à 50 personnes nouvelles participent au culte chaque semaine… Un vrai réenchantement de l'Eglise !

Claude Bordigoni

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