Réfugiés ukrainiens : Quand l'Église est un vecteur d'intégration

Alex, Anna et leurs enfants
Alex, Anna et leurs enfants
Sigrid Flory jeudi 13 juillet 2023

Ils ont ce contact calme et chaleureux qui suscite le désir de mieux les connaître. Pourtant, il y a un peu plus d'un an, Anna, Alex et leurs cinq enfants fuyaient l'Ukraine pour se réfugier à Lavigny. A l'Église « les Amandiers » (FREE), ils ont trouvé une aide précieuse pour faciliter leur intégration.

Alors que la guerre éclate, des amis installés en Suisse depuis longtemps - Serguei et Natalia - supplient Anna et Alex de les rejoindre. Malheureusement la frontière est bloquée. Pour les faire sortir, il faudra un passeur et cinq jours de voyage dont trois juste pour quitter leur pays. « Je ne m’arrêtais pas de conduire, je voulais arriver rapidement, nous étions dix dans une voiture pour sept, j'étais le seul conducteur et je dormais très peu » explique Alex avec une émotion encore palpable.

A leur arrivée, tout est prêt

A Lavigny, les retrouvailles sont empreintes de soulagement. Serguei et Natalia ont prévu un appartement entièrement meublé. Amis, Eglise et Fondation de Lavigny, chacun y a mis du sien pour adoucir l'arrivée de cette famille, ainsi matelas, brosses à dents, jouets, vêtements, livres, tout y est. De plus, les repas sont gratuits et pris au restaurant de l'hôpital de Lavigny. « Nous pensions être logés difficilement, mais nous avons été agréablement surpris de découvrir un appartement tout équipé », explique Alex.

Chrétiens et engagés dans leur église en Ukraine, Alex et Anna entrent naturellement en contact avec David Valdez, pasteur de l'Eglise évangélique « Les Amandiers ». Dès le deuxième dimanche, les cultes et l'école du dimanche sont traduits et c'est tout une organisation qui s'improvise d'elle-même pour les aider sur le plan administratif, matériel et professionnel.

Une maison et un travail

Le couple exprime avec enthousiasme que la maison où se déroule l'interview est un autre exemple de la générosité de Dieu. Le premier appartement étant devenu trop petit pour trois familles, une personne de l'Eglise, connaissant une agence immobilière, a pu leur obtenir ce logement malgré les nombreuses demandes. « La maison est spacieuse, lumineuse et possède même un petit jardin pour les enfants » se réjouit Anna.

Au cours d'une conversation avec Jean-Gabriel, l'un des membres de l'eglise, Alex a mentionné qu'il était infographiste pour des architectes en Ukraine. Cela a suffi à Jean-Gabriel pour organiser une rencontre avec le patron de son cabinet d'architecture. « J'y suis allé en m'inquiétant de mon niveau d'anglais » s'amuse encore Alex, « mais Dieu m'a béni, car mon patron a dû comprendre mon anglais approximatif puisqu'il m'a demandé quand est-ce que je voulais commencer ! Ils m'ont attendu un mois, le temps d'obtenir le permis S ».

L'Eglise, une grande famille

En se rendant à Genève, Alex profite de son heure de trajet quotidien pour apprendre le français avec l'aide de Jean-Gabriel. De son côté, Anna apprend plus lentement, car elle est souvent à la maison avec les enfants. « Parfois, les petits me demandent quelque chose en français, et je ne sais même pas ce que c'est !” s'amuse-t-elle sans se décourager. Elle lit des journaux, écoute des émissions et essaie de traduire les chants du dimanche matin.

Leur histoire est pleine de bénédictions et pourrait être racontée encore sur quelques pages. En attendant, Anna, Alex et les enfants continuent leur intégration, aidés régulièrement par les membres de la communauté de Lavigny. « L'Eglise, c'est vraiment une grande famille » conclut Alex.

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