Trois jeunes adultes face au culte : un clip

jeudi 19 mai 2011

Pour la journée de formation des responsables de la FREE samedi prochain, Henri Bacher a réalisé un clip. Il a demandé à trois jeunes adultes proches de la trentaine pourquoi ils allaient au culte. Il nous propose une analyse de ce clip qui peut nourrir la discussion autour de cette journée intitulée : « Intégrer les jeunes dans notre vécu d’Eglise locale ».

Dans un clip de quelques minutes, les personnes ne peuvent pas exprimer toutes leurs opinions. Elles n’ont pas non plus le temps de les hiérarchiser. C'est pourquoi l'exercice vidéo est intéressant. Ça permet de capter, dès le départ, l'opinion dominante de la personne.

L’importance de l’intégration des enfants
Johanne met spontanément en avant l'intégration de ses enfants dans la communauté comme motif premier pour aller au culte. Pas seulement la prise en charge. C'est une notion nouvelle pour moi, ce besoin global, ce besoin de former un corps. Johanne ne veut pas venir assister à des activités, elle veut s'intégrer dans un corps, avec ses enfants. On pourrait dire qu’elle cherche l'immersion.

De l’intimité dans les relations
Marie, elle, ose même parler de recherche d'intimité dans les relations. Pour notre génération des vieux routiers, le mot « intimité » est strictement réservé à la sphère privée. Cette dernière s'étend à notre conjoint, à nos enfants, à nos parents et peut-être à un ou plusieurs amis très proches, mais de là à l'étendre plus loin, quelle horreur! Facebook est passé par là! La génération des Johanne et Marie ose « mettre ses tripes à l'air ». Les réseaux sociaux les y aident. Et dans l'Eglise, perçoit-on cette évolution? Ou bien continue-t-on à être des pourvoyeurs d'activités et d'articles comme celui que vous lisez à l'instant?
A aucun moment, ces jeunes femmes ont mis en avant l'importance de l'enseignement du dimanche matin. Oserait-on écourter la prédication, lorsqu'on voit que l'heure avance et que les gens auront moins le temps pour se rencontrer après le culte? La formation d'un corps spirituel ne se fait pas tellement par l'enseignement scolaire du dimanche matin, mais par la mise en commun de ses besoins intimes, par « le-prendre-soin-de-son-frère-ou-de-sa-soeur », par la prière, par l'expérimentation en commun du divin, etc.

Un véritable pasteur et des « visions »
François est à l'opposé de ses deux soeurs. Celles-ci n'ont jamais quitté la communauté du dimanche matin. François l'a « boycottée ». Carrément! Et les traces de ce temps « loin du culte » se lisent dans sa gestuelle. Dès le début de l'interview, il exprime avec ses mains en éventail dirigées contre la caméra, ce passage à vide. Il est encore aujourd'hui très critique vis-à-vis de l'Eglise. Il n'aborde pas la question avec les mains ouvertes. Ce n'est pas le mouton perdu qui est revenu au bercail et qui a enfin compris comment on devait se comporter en communauté. Il a certes évolué vers plus de compassion pour l'Eglise, mais il reste convaincu que nous devons changer.
Ce que je relève de très fort dans ce qu'il dit, c'est qu'il attendait un berger, là où on attendait de lui qu'il rentre dans le moule du dimanche matin après avoir fait ses classes au groupe de jeunes. Tout naturellement! Comme si le passage d'une étape de vie à une autre, en spiritualité, c'était passer une douane sans formalités. François n'a pas été aidé à faire ce passage. Il attendait un « passeur »... un pasteur ?
Nous pasteurs, nous sommes souvent de très bons théologiens, voire des psychologues, mais sommes-nous de vrais bergers-passeurs? Ce qui a manqué à François, ce sont des objectifs et une vision pour sa tranche d'âge. Il l'évoque, d'ailleurs, à mots couverts. Ce qui l'a aidé à revenir dans le tissu communautaire, c'est qu'avec sa femme, ils sont partis avec une ONG missionnaire au Mexique.
En fait, le théologien, le psy, le pasteur ou le berger ne suffisent pas. Il faut encore avoir des « visions » autres que celles de remplir les bancs le dimanche matin.
Henri Bacher. directeur de Logoscom

Voir le clip réalisé par Henri Bacher.

Publicité

Journal Vivre

Opinion

Opinion

myfreelife.ch

  • Pour les Terraz et les Félix, des choix porteurs de vie

    Ven 22 septembre 2023

    Abandonner la voiture et emménager dans une coopérative d’habitation ?... Deux couples de l’Eglise évangélique (FREE) de Meyrin ont fait ces choix qu’ils estiment porteurs de vie. « Le rythme plus lent du vélo a vraiment du sens pour moi », témoigne Thiéry Terraz, qui travaille pour l’antenne genevoise de Jeunesse en mission. « Je trouve dans le partage avec mes voisins ce que je veux vivre dans ma foi », lui fait écho Lorraine Félix, enseignante. Rencontres croisées. [Cet article a d'abord été publié dans Vivre (www.vivre.ch), le journal de la Fédération romande d'Eglises évangéliques.]

  • Vivian, une flamme d’espoir à Arusha

    Jeu 15 juin 2023

    Vivian symbolise l’espoir pour tous ceux que la vie malmène. Aujourd’hui, cette trentenaire tanzanienne collabore comme assistante de direction au siège de Compassion à Arusha, en Tanzanie. Mais son parcours de vie avait bien mal débuté… Nous avons rencontré Vivian au bureau suisse de l’ONG à Yverdon, lors de sa visite en mars dernier. Témoignage.

  • Une expérience tchadienne « qui ouvre les yeux »

    Ven 20 janvier 2023

    Elle a 19 ans, étudie la psychologie à l’Université de Lausanne, et vient de faire un mois de bénévolat auprès de jeunes de la rue à N’Djaména. Tamara Furter, de l’Eglise évangélique La Chapelle (FREE) au Brassus, a découvert que l’on peut être fort et joyeux dans la précarité.

  • « Oui, la relève de l’Eglise passe par les femmes »

    Ven 16 septembre 2022

    Nel Berner, 52 ans, est dans la dernière ligne droite de ses études en théologie à la HET-PRO. Pour elle, la Bible est favorable au ministère féminin. Et les communautés doivent reconnaître avoir besoin tant d’hommes que de femmes à leur tête.

eglisesfree.ch

  • Rencontre générale de la FREE : vers une réorientation du budget

    Ven 13 décembre 2024

    La seconde Rencontre Générale de la FREE pour 2024 s'est tenue le 23 novembre à l'Eglise évangélique des Amandiers (Lavigny). Les délégués des Eglises ont accepté le budget 2025 et la modification d'un article des statuts, les membres de la direction ont donné des nouvelles de leur secteur et Michel Faggion a présenté la mission de la FLP. Compte-rendu.

  • Rencontre générale : la FREE confirme son désir d’apporter un soutien efficace aux Eglises

    Ven 26 avril 2024

    La dernière Rencontre générale de la FREE a montré que sa situation financière est relativement saine. Elle a aussi montré comment la fédération remplit des tâches indispensables aux Eglises, et que celles-ci ne pourraient par remplir à titre individuel.

  • Un·e responsable des finances (10%)

    Lun 29 janvier 2024

    Plus grande fédération d’Eglises évangéliques en Suisse romande, la FREE offre un cadre de travail dynamique et défiant, en lien étroit avec les autres acteurs du milieu chrétien évangélique romand, suisse et international. Dans ce cadre, la FREE recherche un·e responsable des finances.

  • Rencontre générale : une fédération utile

    Mer 29 novembre 2023

    La Rencontre générale du 25 novembre 2023 a permis de remercier Stéphane Bossel pour 23 ans d’engagements divers et importants dans la FREE. Elle a aussi permis à l’équipe de direction de partager quelques priorités, notamment le sens, les valeurs et la plus-value que la FREE peut offrir aux Eglises.

eglise-numerique.org

point-theo.com

Suivez-nous sur les réseaux sociaux !