« Viens, Saint-Esprit ! » rassemble la foule à Fribourg

vendredi 23 juin 2017 icon-comments 2

Du 19 au 21 juin, 600 personnes ont participé à l’Université de Fribourg à des journées d’études autour du thème : « Viens, Saint-Esprit ! » Provenant de toutes sortes d’horizons ecclésiaux, les participants ont entendu des théologiens d’exception, notamment issus de l’Eglise anglicane.

« Nous prions pour Londres, et nous prions pour vous ! » C’est avec ces mots à l’adresse des invités de la Grande-Bretagne que Walter Dürr, l’organiseur principal des Journées d’étude pour le renouveau théologique et sociétal, a ouvert les trois jours de conférences, après avoir souhaité la bienvenue à tous les participants. Il faisait référence à l’attentat terroriste qui venait de frapper Londres durant les premières heures de la journée de lundi. Quelques instants plus tard, Charles Morerod, l’évêque de Lausanne, Genève et Fribourg a réitéré cet engagement de prière.

Ce fait divers résume bien la force de ces quatrièmes Journées d’étude : reconnaître que l’Esprit Saint seul peut donner à l’Eglise un nouveau souffle, afin qu’elle puisse réaliser sa mission d’être porteuse de vie et de force transformatrice pour notre société, puis demander ensemble ce renouvellement. Cet « ensemble » s’est exprimé dans la diversité des origines ecclésiales des orateurs : anglicans, catholiques, réformés, pentecôtistes et orthodoxes, autant d’intervenants qui ont partagé l’importance du Saint-Esprit pour la vie de leurs communautés respectives et de l’Eglise universelle. Il y a eu d’excellents enseignements sur le Saint-Esprit, des témoignages de vie bouleversants, mais, avant tout, ce qui a marqué, c’est le fait de vivre ensemble la communion fraternelle, fruit de l’œuvre de l’Esprit, et dont la prière les uns pour les autres est peut-être l’expression la plus concrète.

Une thématique choisie à l’occasion des 500 ans de la Réforme

Dans plusieurs des exposés, on a pu entendre une autocritique constructive de sa propre tradition, complétée par une attitude de respect et d’accueil des autres Eglises représentées. On pouvait percevoir, voire entendre, un « nous » œcuménique de cœur, fondé sur la conviction que l’unité de l’Esprit à vivre concrètement n’est pas une option pour l’avenir de l’Eglise, et en particulier pour son renouvellement par le Saint-Esprit. Le Cardinal Christoph Schönborn a rappelé l’importance du Renouveau charismatique dans sa propre trajectoire de vie. Il n’a pas hésité, à propos de la Réforme, à parler de « redépart charismatique » au sein de l’histoire de l’Eglise.

La Parole et l’Esprit

Côté enseignement biblique, ces Journées d’étude ont été marquées par deux théologiens contemporains de taille, les deux issus de la tradition anglicane.

Tout d’abord le spécialiste du Nouveau Testament N.T. Wright. Dans un survol magistral du rôle du Saint-Esprit dans le narratif biblique, il a démontré l’objectif passionnant auquel participent tous ceux qui, par leur foi en Jésus, sont devenus temples du Saint-Esprit. Membres du peuple de Dieu, ils participent au renouvellement du monde entier en s’impliquant dans celui de l’humanité.

Graham Tomlin, évêque de Kensington et pendant longtemps responsable du Collège St Mellitus, a détaillé le ministère de « l’Esprit prodigue » dans le chrétien et dans l’Eglise, ceci au travers d’une interprétation en partie originale de la parabole du fils prodigue. Comme N.T. Wright, il a souligné que le ministère de l’Esprit conduit et le chrétien et l’Eglise à participer aussi bien à la gloire qu’aux souffrances du Christ (Romains 8.15-17). Il a insisté sur le fait que la prière, « Viens, Saint-Esprit ! », est une prière dangereuse. Lorsque nous prions ainsi, « nous pouvons nous attendre à expérimenter l’amour profond et guérissant de Dieu, mais nous nous trouvons aussi saisis par cet amour qui est déversé dans le monde souffrant, et qui implique également de la souffrance pour nous. L’œuvre complète de l’Esprit implique ces deux dimensions. Mais de manière ultime, l’œuvre du Saint-Esprit est d’apporter la joie. » Et Tomlin de citer l’ermite russe Séraphin de Sarow : « Le Saint-Esprit tourne en joie tout ce qu’il touche. »

Une soirée à la cathédrale de Fribourg

Une veillée de prière joyeuse a eu lieu mardi soir 20 juin à la cathédrale St-Nicolas de Fribourg. 100 minutes de prières, de chants, d’écoute de la Bible, de silence, et d’échange avec son voisin, ont été conduites par une équipe œcuménique haute en couleurs, accompagnée par de nombreux artistes. Cet événement a rempli la cathédrale et a permis au peuple de Dieu rassemblé de prier et d’invoquer ensemble le Saint-Esprit :

VIENS, ESPRIT SAINT.
Esprit de vérité qui nous libère,
Esprit de tempête qui nous tourmente,
Esprit de courage qui nous rend forts,
Esprit de feu qui nous rend authentiques.
VIENS, ESPRIT SAINT.
Esprit de charité qui nous unifie,
Esprit de joie qui nous rend heureux,
Esprit de paix qui nous réconcilie,
Esprit d’espérance quie nous rend bienveillants.
VIENS, ESPRIT SAINT !

(Leonardo Boff)

Le Nouveau Testament ne laisse aucun doute : l’unité de l’Eglise est une priorité pour le Dieu trinitaire ! Ces Journées d’études ont permis à plusieurs centaines de personnes de goûter à la joie de se rapprocher les uns des autres, et ainsi de notre Seigneur commun.

Thomas Salamoni
Pasteur dans l’Eglise évangélique Arc-en-ciel à Gland (FREE)

2 réactions

  • ROCHAT Florian samedi, 24 juin 2017 11:57

    GLOIRE A DIEU et grand merci à Thomas Salamoni (et d'autres) pour ces passionnants retours et échos de ce qui s'est passé de grand dans ces 3 journées exceptionnelles à Fribourg !

    avançons dans le sens de l'aujourd'hui de notre Seigneur ... heureux et obéissants, partie de son unique Corps !

  • Maire, jane lundi, 26 juin 2017 15:12

    Merci, Thomas, pour ce compte-rendu. Je me réjouis énormément de ce que ces journées ont apporté.

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