« Je suis un agriculteur et un entrepreneur, confie Werner Lehmann, 67 ans, pasteur retraité de l’Eglise évangélique d’Oron-la-Ville qui vient d’être renommée Gospel Center Oron. Comme entrepreneur, j’aime construire. Comme agriculteur, je sais qu’il faut savoir attendre le bon moment. »
Adolescent, Werner pense effectuer un apprentissage de mécanicien à l’aéroport de Genève-Cointrin. Mais les événement le poussent finalement à aider son père dans la ferme familiale, puis à reprendre l’exploitation au décès de celui-ci. Jeune marié, il rachète des terres, puis une autre ferme. Il reçoit une parole prophétique disant que Dieu l’appelle au ministère pastoral.
Pasteur dans l’Eglise évangélique d’Oron-la-Ville, il donne une couleur charismatique à la communauté : « Je voulais la vie de l’Esprit. Je voulais aussi qu’on adopte une ligne et qu’on s’y tienne sur la durée ». Mais cette ligne n’est pas assez pentecôtiste aux yeux de certains qui partent et participent à la création de la communauté Alliance pierres vivantes à Siviriez. « On se demandait si on survivrait à cette hémorragie, se souvient Werner. Surtout que, trois ans plus tard, plusieurs aînés nous ont également quittés. Mais, en fait, c’est après cette deuxième vague de départs que l’Eglise a commencé de croître. » De cette période difficile, Werner tire une ligne de conduite : « Je suis toujours prêt à discuter et j’accepte qu’on ne soit pas d’accord. Mais je ne veux pas être brimé ».
Une halle industrielle qui devient chapelle
En 1993, avec l’aide de la Fondation la Prévoyante, l’Eglise évangélique d’Oron-la-Ville achète une halle industrielle. Werner prend la direction des travaux de transformation du local. Deux ans plus tard, à la fin des travaux, son épouse lui demande d’opérer une sélection parmi ses trop nombreuses activités. Il remet sa ferme et, quelques temps plus tard, devient le premier pasteur de la communauté, aujourd’hui appelée Gospel Center Oron.
En 2001, Jean-Luc Trachsel pose avec Werner les premières bases d’un projet qui devient l’Association internationale des ministères de guérison (AIMG). Cette nouvelle structure rassemble des personnes qui ont à cœur la guérison. Elle permet des liens avec de nombreux chrétiens dans le monde francophone. Elle participe aussi à l’émergence de ministères spécialisés.
Aujourd’hui, Werner se prépare à quitter l’AIMG pour se consacrer pleinement à l’implantation d’Eglises. Il voyage régulièrement, visite des Eglises et anime des soirées « miracles et guérisons ».
Claude-Alain Baehler