"David Livingstone : missionnaire et explorateur (1813-1873)" par Jacques Blandenier

David Livingston old engraved portrait. Created by Fath, Pannemaker and Ligny, published on Le Tour du Monde, Paris, 1860
David Livingston old engraved portrait. Created by Fath, Pannemaker and Ligny, published on Le Tour du Monde, Paris, 1860 (©marzolino) icon-info
vendredi 07 juin 2013

2013 marque le bicentenaire de la naissance de David Livingstone, médecin, missionnaire et explorateur britannique. Cet homme de condition modeste est honoré aujourd'hui comme « l'un des premiers combattants de la liberté en Afrique ».

Le nom de David Livingstone est célèbre, mais il est en général associé à l'image de l'explorateur plutôt qu'à celle du missionnaire. Il fait partie, sans aucun doute, de la race des grands explorateurs du XIXe siècle. Mais ses motivations étaient différentes. Des hommes comme John H. Speke (1827-1864), Sir Richard Burton (1841-1890) ou Cecil Rhodes (1853-1902), pour ne citer que des Anglais, étaient mus avant tout par leur intérêt pour les questions géographiques ou leur patriotisme. La motivation de Livingstone a été et est restée d'un ordre différent : le service de Dieu et le bien des populations africaines.

Je travaille, disait-il, pour un but que certains comprennent du premier coup tandis que d'autres lèvent les bras au ciel. Mais mon Dieu, dans sa miséricorde, me permettra peut-être d'en faire bénéficier l'Afrique et l'Angleterre beaucoup plus qu'on ne le croirait à première vue. Quelques pauvres nigauds attribuent tout ce que je fais à mon amour de l'exploration et à la recherche de la gloire de ce monde. Attendons qu'il en soit jugé le jour où les secrets des cœurs seront révélés. Cependant, que le Dieu tout-puissant purifie mes motifs, qu'il sanctifie mes desseins !

Au moment d'entreprendre son premier grand voyage d'exploration, il écrivait : « Je suis missionnaire dans l'âme. Dieu avait un Fils unique, il fut missionnaire et médecin. Je suis ou du moins je désire être son pauvre et misérable imitateur. A son service j'espère vivre, à son service je veux mourir. » Rob Makenzie résume en trois termes le sens de sa carrière : évangélisation, exploration, émancipation.
Dans une conférence consacrée à Livingstone à l'occasion du centième anniversaire de sa mort, S. Neill écrit : « Il y a peu de personnages de l'histoire ancienne ou moderne que nous connaissions aussi bien que Livingstone (...). Et je puis affirmer très clairement qu'à moins d'admettre d'emblée qu'il fut du début à la fin un missionnaire, il n'est absolument pas possible de comprendre sa carrière. »

Jeunesse et formation
Livingstone fut au bénéfice d'une formation scientifique grâce à des études de médecine ; il s'avéra remarquablement compétent comme géographe, géologue, naturaliste, et de plus, très doué pour relater ses découvertes dans ses récits de voyages qui remportèrent un immense succès de librairie et lui valurent une grande notoriété bien au-delà des cercles intéressés par la Mission.
Il a aussi étudié la théologie, mais il n'était pas particulièrement doué pour la prédication. Tout jeune homme, appelé à prêcher dans un village de l'Essex, il resta silencieux quelques instants après avoir lu le texte biblique, puis dit, affolé, avant de quitter précipitamment la chapelle : « Mes frères, j'ai oublié tout ce que je voulais vous dire... »
D'origine écossaise (né à Blantyre près de Glasgow), David était issu d'une famille pauvre et dut entrer à l'usine de filature à l'âge de dix ans et y resta durant treize ans. Doué d'une volonté peu commune et animé par un insatiable désir d'apprendre, il avait sous les yeux une grammaire latine tout en surveillant la navette du métier (de 6h du matin à 8h du soir – c'était la semaine de soixante-quinze heures !), et prenait encore des cours du soir. A l'âge de neuf ans, il put réciter en deux soirées les 176 versets du Psaume 119, avec seulement deux erreurs ! Il était cependant plus un homme d'action qu'une personne raffinée intellectuellement.
David Livingstone était membre d'une Église indépendante, et c'est la London Missionary Society qui l'envoya en Afrique, suite à l'intervention de Robert Moffat – il envisageait précédemment un ministère en Chine. Plus tard, la Mission de Londres prit l'initiative de se séparer de lui, estimant ne pas pouvoir justifier devant ses donateurs le soutien d'un homme essentiellement connu comme un explorateur. Il vécut dès lors de subventions de la Société de géographie de Londres et du gouvernement britannique, mais ne voulut jamais qu'on interprète cette rupture comme un abandon de sa vocation missionnaire. Il écrivit au moment de la séparation : « J'avais pourtant imaginé, dans ma simplicité, que mes prédications, mes conversations et mes voyages étaient intimement liés à la diffusion de l'Evangile. »
Sans doute ne représente-t-il pas l'image classique du missionnaire du XIXe siècle. Il écrit lui-même :

Rien n'a plus d'importance pour moi que les relations humaines, que l'aide que je puis apporter [aux Africains] en mettant en lumière le trafic des esclaves et en leur donnant un aperçu de ce qu'est notre religion. Ce que je puis faire là n'est sans doute pas grand chose, mais au moins cela me donne le sentiment de ne pas voyager pour rien. (...) Quand on travaille pour Dieu, la sueur qui coule du front n'est plus un châtiment. Elle est vivifiante et se change en bienfait.

Premier séjour missionnaire
David Livingstone débarqua au Cap en 1841, et se rendit à Kuruman, dans la station de Moffat. Il épousa sa fille Mary en 1845 et ils eurent quatre enfants. Il resta dans cette région du Betchouanaland durant onze ans pour y exercer un ministère missionnaire « classique », tout en faisant des voyages d'exploration de quatre à cinq cents kilomètres plus au nord. Durant cette période, il fonda trois stations missionnaires. Il fut à l'origine de la conversion d'un chef africain et de sa tribu. Mais en même temps, il « rongeait son frein », à la pensée des immenses régions plus au nord où l'Evangile n'avait jamais été prêché alors que de trop de missionnaires se contentaient de s'installer confortablement (selon lui) dans des stations bien établies.
D'emblée, il établit avec les Africains des relations d'amitié et de confiance plus profondes que la plupart de ses collègues, grâce en particulier à son activité médicale qui l'absorbait beaucoup. Il écrit à un confère médecin à Londres : « Ma pratique médicale est immense. J'ai eu en traitement des malades qui ont fait cent trente milles à pied pour être soignés. C'est ici le paradis du médecin, s'il ne tient qu'à la pratique — pour les honoraires, c'est une autre question... »
Il vit d'emblée l'importance de confier la prédication de l'Evangile aux chrétiens africains : « Je n'hésite pas à déclarer qu'un ou deux prédicateurs indigènes accomplissent ce travail avec un succès égal, sinon supérieur, à celui des Blancs. Les indigènes sont si enclins à ne voir dans l'Évangile que les us et coutumes des Blancs que ces derniers font peu de progrès en tâchant d'imprimer son esprit dans leur âme tandis que si la vérité est communiquée par l'un d'entre eux, elle les touche directement » (1).Cette sympathie et cette proximité avec les Africains lui valut très tôt la méfiance, puis l'opposition et même la haine des Boers qui, à la suite du Grand Treck, étaient venus s'établir dans la région où Livingstone exerçait son ministère missionnaire.

Au cœur du continent africain
Les vingt dernières années de sa vie furent consacrées à trois grandes expéditions d'exploration. Ne restant pas suffisamment longtemps en chaque lieu, Livingstone n'y fondait pas d'Eglise. Il ne cessait pas pour autant d'être un serviteur et un témoin du Christ.
De l'océan Atlantique à l'océan Indien. C'est entre 1853 et 1856 qu'il accomplit son voyage le plus spectaculaire. Dans un premier temps, il pénétra profondément dans le continent en direction du nord, puis il obliqua vers le nord-ouest, pour parvenir jusqu'à la côte angolaise de l'Atlantique, à Luanda. Puis il reprit la direction de l'est, et traversa tout le continent jusqu'à l'embouchure du Zambèze dans l'océan Indien, à Quilimane. Cela représentait un voyage de 3000 km dans des régions encore inexplorées. C'était la première fois que l'exploit de traverser l'Afrique d'un océan à l'autre était tenté.
Le bassin du Zambèze et le lac Nyassa. Lors de sa deuxième grande expédition, Livingstone effectua des explorations dans le bassin du Zambèze, au cours desquelles il fut le premier Européen à voir les fameuses chutes Victoria, puis dans la région du lac Nyassa. Le rêve qui motiva cette longue et coûteuse exploration était de découvrir, avec le Zambèze et ses nombreux affluents, une voie navigable vers le cœur de l'Afrique. Il s'obstina pendant longtemps, mais ce fut une de ses grandes erreurs, si on excepte sa confusion concernant les sources du Nil.
Son épouse Mary le rejoignit et décéda après quelques mois, en 1862, sur les rives du Zambèze.
Le lac Tanganyika et les sources du Nil. Après un séjour en Angleterre, où il fut accueilli comme un héros national, il entreprit son troisième grand voyage, sans aucun accompagnant européen. Il traçait infatigablement de nouvelles voies dans de vastes territoires alors entièrement en blanc sur les cartes de l'Afrique, correspondant à l'est du Congo actuel, qu'il décrivait minutieusement dans son journal. Le grand mystère qu'il tenta en vain de résoudre était celui de la séparation des eaux entre le bassin du Congo, s'écoulant vers l'Atlantique, et celui du Nil, vers la Méditerranée. Durant plusieurs années, personne n'eut aucune nouvelle de lui, sinon certaines rumeurs faisant état de sa disparition ou de son assassinat. Finalement, un journaliste américain, Henry Morton Stanley, envoyé à sa recherche par le New York Herald, le retrouva, squelettique, épuisé, ayant perdu presque toutes ses dents, couvert d'ulcères et privé de médicaments depuis longtemps. Mais digne, rasé, propre malgré ses habits usés et rapiécés. Il avait été plusieurs mois auparavant victime de brigands et, entièrement dépouillé, n'avait plus aucun moyen de reprendre contact avec le monde extérieur.
Stanley, parti au début de 1871, finit par retrouver Livingstone (qui ignorait tout de la recherche dont il était l'objet) après deux cent trente-six jours de marche, à Ujiji, sur la rive est du lac Tanganyika.
Le récit que donne Stanley de cette rencontre est passé dans la légende. En voici quelques lignes (2) :
« Je vois le docteur, Monsieur, me dit Selim [un chef des porteurs en tête de la caravane]. Comme il est vieux ! » Que n'aurais-je pas donné pour avoir un petit coin de désert où, sans être vu, j'aurais pu me livrer à quelque folie : me mordre les mains, faire une culbute, fouetter les arbres ; enfin donner cours à la joie qui m'étouffait ! Mon cœur battait à se rompre ; mais je ne laissais pas mon visage trahir mon émotion, de peur de nuire à la dignité de ma race.
Prenant alors le parti qui me parut le plus digne, j'écartai la foule et me dirigeai, entre deux haies de curieux, vers le demi-cercle d'Arabes devant lequel se tenait l'homme à barbe grise.
Tandis que j'avançais lentement, je remarquais sa pâleur et son air de fatigue. Il avait un pantalon gris, un veston rouge et une casquette bleue à galon d'or fané. J'aurais voulu courir à lui, mais j'étais lâche en présence de cette foule. J'aurais voulu l'embrasser ; mais il était Anglais, et je ne savais comment je serais accueilli.
Je fis donc ce que m'inspiraient la couardise et le faux orgueil : j'approchai d'un pas délibéré, et dis en ôtant mon chapeau :
- Le docteur Livingstone, je présume ?
- Oui, répondit-il en soulevant sa casquette, avec un bienveillant sourire.
Nos têtes furent recouvertes et nos mains se serrèrent.
- Je remercie Dieu, repris-je, de ce qu'il m'a permis de vous rencontrer.
- Je suis heureux, dit-il, d'être ici pour vous recevoir.

Stanley envoya des messagers sur la côte pour transmettre la nouvelle et le récit de leur rencontre pour le journal qui avait financé son expédition. Ce fut, si l'on ose l'expression anachronique, le « scoop » du siècle ! Le journaliste resta plusieurs mois avec Livingstone, l'accompagnant dans ses explorations des rives du lac Tanganyika pour tenter de découvrir où s'écoulaient ses eaux. C'est alors que Stanley reçut une véritable vocation d'explorateur du centre de l'Afrique. Livingstone le pressait de partir, afin que grâce à sa notoriété, il soulève l'opinion européenne et surtout américaine contre la traite des Noirs en racontant ce dont il avait été témoin. Mais quant à lui, le docteur refusa catégoriquement de l'accompagner. Il estimait qu'en quelques mois, il parviendrait à résoudre l'énigme des sources du Nil — un problème qui était presque devenu une obsession pour lui. Provisoirement restauré dans sa santé grâce aux vivres et aux médicaments apportés par Stanley, et avec des moyens renouvelés, il reprit ses recherches en août 1872 dans des régions correspondant au nord de la Zambie actuelle, accompagné par quelques fidèles compagnons africains. Mais bientôt sa santé s'effondra à nouveau. Il ne put presque plus marcher et ses aides devaient souvent le porter. Il refusait pourtant d'abandonner la partie, voulant parvenir à la rivière Lualaba qu'il croyait être une des sources du Nil (mais qui en réalité se dirige vers l'ouest et le bassin du Congo).

Mort dans le pays qu'il ne voulait plus quitter
Le 30 avril, vu l'état de Livingstone, le petit groupe dut s'arrêter à Ilala. Le lendemain matin, 1er mai 1873, ses compagnons le trouvèrent mort, agenouillé à côté de son lit, dans la position qui était habituellement la sienne lorsqu'il priait. Il avait soixante ans. Ses amis ensevelirent son cœur sur place, sur la terre d'Afrique, puis enveloppèrent son corps pour le ramener jusqu'à la côte, d'où il fut embarqué pour l'Europe, et enseveli dans l'abbaye de Westminster à Londres, où on lui fit des funérailles nationales le 18 avril 1874, un an après son décès.
Selon ses biographes, huit pays figurant actuellement sur la carte de l'Afrique peuvent considérer Livingstone comme l'un de leurs pionniers : l'Afrique du Sud, le Botswana, le Zimbabwe, l'Angola, les provinces est du Congo, la Tanzanie, le Malawi et le Mozambique. Sa devise était : « Je suis prêt à aller n'importe où, pourvu que ce soit en avant », et la question qu'il se posait constamment avant de prendre une décision : « Est-ce pour le bien de l'Afrique ? »

Briser la filière de l'esclavage
Le but inlassablement poursuivi par Livingstone était de comprendre la topographie et l'hydrologie du centre et de l'est de l'Afrique, afin d'établir des voies navigables aussi profondément que possible à l'intérieur du continent. Il espérait par là favoriser l'exportation par les Africains des richesses naturelles se trouvant à l'intérieur des terres. La réalité prouvait que les lois internationales interdisant la traite des Noirs étaient inopérantes pour stopper ce tragique commerce. Il fallait dissuader les chefs africains de le pratiquer en leur offrant une source de revenus différente, honnête et tout aussi lucrative (3). Livingstone écrit :

L'objectif principal de l'expédition du Zambèze est d'étendre les connaissances que nous avons déjà acquises de la géographie et des ressources minières et agricoles de l'est et du centre de l'Afrique. Cela afin de favoriser nos relations avec la population et de tâcher de les inciter à réaliser des projets industriels, à développer la culture du sol et l'exploitation des matières premières. Les exportations qui pourraient en résulter donneraient en retour de l'ouvrage aux usines anglaises. En encourageant les Africains à développer les ressources de leurs pays, on peut espérer une avance significative en direction de l'extinction du commerce des esclaves. Car il s'avérera rapidement que ces exportations constitueront une source de profit supérieure à celle de la traite.

Mais pratiquement, l'opération s'avéra très aléatoire en raison des nombreux rapides et cataractes ponctuant le cours de presque toutes ces rivières. Il devait dire, après de nombreuses années d'expérience : « Mon rêve d'utiliser les cours d'eau comme voie de commerce s'évanouit au fur et à mesure que je les connais mieux. »

Un spectacle bouleversant
Alors qu'il pénétrait dans l'Afrique profonde, Livingstone était bouleversé par les traces cruelles laissées par le trafic d'esclaves : villages brûlés et entièrement vidés de leurs habitants, longues files de gardes-chiourmes avec leur marchandise humaine enchaînée, laissant derrière eux une route jonchée des cadavres de ceux qui n'avaient pas pu suivre le rythme. Dans le récit de ses explorations au Zambèze, l'explorateur laisse cours à maintes reprises à son émotion et à sa colère face à l'horrible spectacle qu'il rencontre. Ces quelques fragments de son récit font prendre conscience de l'ampleur des ravages et de l'ignominie de cette traite (les journalistes de la télévision diraient « attention à la dureté des propos » !) :

Que ne pouvons-nous faire le récit exact des horreurs de la traite de l'homme et donner le total approximatif des existences qu'elle détruit chaque année !
Il passe à la douane de cette île, venant de la seule région du Nyassa, dix-neuf mille esclaves par an. Il est bien entendu que les esclaves expédiés dans les rades portugaises ne sont pas compris dans ce nombre.
Et qu'on ne se figure pas que ce chiffre de dix-neuf mille représente toutes les infortunes créées par cet envoi annuel au marché de Zanzibar. Les captifs qu'on arrache du pays ne forment qu'une légère fraction des victimes de la traite. Nous n'avons pu nous faire une idée réelle de ce commerce atroce qu'en le voyant à sa source ; c'est bien là que demeure Satan.
Pour quelques centaines d'individus que procure une de ces chasses, des milliers d'hommes sont tués ou meurent de leurs blessures, tandis que les autres, mis en fuite, expirent de faim et de misère, ou périssent dans les guerres civiles et de voisinage, tués, qu'on ne l'oublie pas, par les demandes des acheteurs d'esclaves de Cuba et d'ailleurs (4).

Et plus loin :

Il n'est pas de mots qui puissent rendre la désolation de cette vallée autrefois si riante. Partout les mêmes scènes de mort ; partout la solitude.(...) Et quand par hasard vous tombiez sur un indigène, son corps émacié portait l'empreinte de la faim, son regard exprimait la frayeur ou l'abattement.
La sécheresse était arrivée après la panique causée par les chasseurs d'esclaves. (...) Ils fuyaient sans provisions, laissant leurs greniers dans les montagnes, et la famine devint si grande qu'il ne resta pas assez de monde pour enterrer les morts. Les cadavres que nous avons vu passer n'étaient que les restes des malheureux à qui des amis trop faibles n'avaient pu creuser une fosse, ou que les crocodiles, n'ayant plus faim, n'avaient pu dévorer.
Quel que soit l'endroit où se dirigeaient nos pas, nous rencontrions des squelettes. (...)
Un grand nombre de ces infortunés étaient morts sous des arbres touffus. Dans les montagnes, ils s'étaient traînés sous les saillies des rocs. Beaucoup d'autres avaient achevé leur misère au fond de leurs cases, et les portes closes ; on y trouvait leurs cadavres, ayant de pauvres guenilles autour des hanches, et le crâne tombé à côté de l'oreiller ; puis entre les deux grands squelettes, un petit corps roulé avec soin dans une natte.
La vue de ce désert, littéralement jonché d'ossements humains, nous donna la ferme conviction que le dépeuplement de cette partie de la vallée, si énorme que ce fût déjà, ne représentait qu'une faible partie du désastre ; et nous avons compris qu'il serait impossible d'établir un commerce régulier dans cette région tant que la vente de l'homme, cette iniquité monstrueuse qui pèse depuis si longtemps sur l'Afrique, n'aurait pas disparu.

Ces lignes, si pénible qu'en soit la lecture, doivent être connues. On sent bien que leur auteur n'a aucunement cherché à atténuer leur caractère choquant, au contraire. Son but avoué était de bouleverser l'opinion publique occidentale pour qu'enfin cessent ces pratiques inhumaines. Et ses cris d'alarme ne furent pas vains. Un mois après la mort de Livingstone, le grand marché aux esclaves de Zanzibar fut fermé, et en 1875, le sultan de Zanzibar, sous l'influence du consul John Kirk, un des ex-compagnons de l'explorateur, interdit « tout transport d'esclaves par voie de terre et dans n'importe quelle condition. » C'était là une grande victoire posthume !

Un éclaireur pour les missionnaires
Avant David Livingstone, les seuls voyageurs qui pénétraient jusqu'au cœur de l'Afrique étaient les marchands d'esclaves, les missionnaires se limitant en général aux régions côtières ou se confinant dans les zones où des colons blancs étaient déjà établis. Livingstone était convaincu que les missions devaient oser se lancer au-delà des zones relativement protégées de la colonie du Cap. Et ses explorations ouvrirent en effet la voie à l'Evangile dans de nombreuses régions de l'intérieur de l'Afrique.
Livingstone était un chrétien profondément pieux, passant beaucoup de temps à la lecture de la Bible et à l'intercession pour l'Afrique. Il croyait que l'Africain avait besoin de Jésus-Christ, non pas en premier lieu parce qu'il était noir ou païen, mais parce que lui-même, à Blantyre, au temps de sa jeunesse, avait expérimenté combien il avait besoin de Jésus-Christ pour vivre un vie dans la paix et la dignité. Ces lignes, écrites quelques semaines avant sa mort, alors qu'il est déjà très affaibli, sans médicaments et complètement isolé, révèlent bien sa personnalité :
J'ai lu quatre fois la Bible d'un bout à l'autre pendant que j'étais chez les Manyema (...). J'éprouve le désir douloureux d'en finir (...). Mais je me remets aux mains de Celui qui dispose des événements (...). Si je meurs, je veux tomber en faisant mon devoir. Mon désir serait de donner à la jeunesse de mon pays l'exemple d'une persévérance virile.

Parmi les dernières lignes de son journal, on lit celles-ci :

Mon Jésus, mon Roi, mon Tout, je me consacre de nouveau tout entier à toi. Accepte-moi et accorde-moi la grâce, ô Père miséricordieux, de terminer ma tâche.

Les expéditions de Livingstone n'étaient pas des « tournées d'évangélisation », mais son souci de l'humain et sa consécration à la cause de son Dieu apparaissent sans cesse dans ses récits.

La contribution de Livingstone la plus durable et la plus décisive à la cause missionnaire, c'est l'influence de ses écrits et de ses plaidoyers pour l'Afrique sur les chrétiens britanniques, ainsi que les nombreuses indications topographiques et ethnologiques (en général très fiables) pour ouvrir la porte à de multiples projets missionnaires. De son Ecosse natale sortit une pépinière de missionnaires, qui se rendirent dans les régions décrites par ses récits, notamment celle du lac Nyassa. C'est sur la foi de ses indications concernant la parenté linguistique de tribus géographiquement très éloignées que l'Eglise et la Mission du Lessouto prirent l'initiative des expéditions de François Coillard qui donnèrent naissance à la Mission du Zambèze. Dès 1877 (Livingstone était mort depuis cinq ans), la London Missionary Society s'engagea sur des routes qu'il avait frayées au sud du lac Tanganyika et au nord de la Rhodésie. La Church Missionary Society pour sa part, pénétra plus au nord encore, en Ouganda, et la Baptist Missionary Society s'implanta au Congo.

Une nouvelle image de l'Afrique
Avant Livingstone, les Européens éprouvaient pour l'Afrique des sentiments où s'alliaient ignorance, crainte, mystère et mépris. Livingstone, lui, avait un profond respect pour l'Africain, et il fut capable d'établir avec la population, particulièrement les chefs de tribus, une relation de confiance et une véritable amitié – ses connaissances médicales facilitaient beaucoup ses rapports avec eux. Le caractère de ses relations avec ses accompagnateurs africains contraste fortement avec celui d'autres explorateurs.

Il est rare, écrit-il, que nous marchions plus de cinq ou six heures par jour. Dans un pays chaud, c'est autant qu'un homme peut faire sans s'épuiser ; et nous désirons que le voyage soit plutôt un plaisir qu'une fatigue. Presser le pas, lancer des regards furieux à ses gens, leur dire des injures pour se vanter plus tard de la rapidité avec laquelle on a fait le chemin, est une sottise où l'odieux le dispute à l'absurde. Tandis que la bienveillance que l'on témoigne à ses compagnons, les égards qu'on a pour eux, (...), le plaisir de regarder le pays, d'observer tant de choses nouvelles que l'on voit mieux quand on marche d'un pas ordinaire, enfin le charme des instants de repos, rendent le voyage délicieux.

Il sait envisager avec humour certains fossés culturels, parfaitement conscient que les sujets d'étonnement... ou d'effroi sont réciproques :

Il faut qu'il y ait dans l'aspect des Blancs quelque chose qui, au premier abord, soit effroyable pour les Noirs. Quand nous entrons dans un village qu'un Européen n'a pas encore visité, le premier enfant qui aperçoit les hommes « cousus dans des sacs » prend ses jambes à son cou, et s'enfuit avec autant de frayeur qu'aurait un gamin de Londres s'il voyait une momie sortir vivante du British Museum. Alarmée par les cris sauvages du bambin, la mère s'élance hors de la case ; mais elle s'y rejette précipitamment dès qu'elle voit l'effrayante apparition. (...) Le village, naguère si paisible, n'offre plus que désordre et vacarme jusqu'au moment où nos Makololo [ses accompagnateurs africains], se mettant à rire, affirment que les Blancs ne mangent pas les Noirs ; car en Afrique, une plaisanterie a souvent plus d'influence que les paroles les plus graves. Quelques-uns de nos dandys perdraient peut-être un peu de leur bonne opinion d'eux-mêmes s'ils voyaient toutes les jolies filles d'un bourg s'enfuir à leur approche, ainsi qu'à la vue d'horribles cannibales ; ou s'ils entendaient, comme cela nous est arrivé, les mamans les transformer en croque-mitaine et dire à leurs marmots : « Si vous n'êtes pas sages, j'appellerai l'homme blanc pour qu'il vous morde. »

S'il a donné une image dramatique de l'Afrique victime de l'esclavage, Livingstone ne s'est pas pour autant complu à noircir les conditions d'existence normales de l'Africain, ni ses coutumes, ses structures sociales qu'il a étudiées et décrites avec empathie. Il est certes étranger au mythe du « bon sauvage » du rousseauisme, mais il ne voit pas que « les ténèbres du paganisme » et son approche est nuancée.

Il est possible, croyons-nous, de réhabiliter l'Africain ; nous ne doutons ni de son cœur, ni de son intelligence. (...) Quant à la place qu'il doit occuper un jour parmi les peuples, nous n'avons rien vu qui justifie l'hypothèse de son infériorité native, rien qui prouve qu'il soit d'une autre espèce que les plus civilisés. L'Africain est un homme doué de tous les attributs qui caractérisent la race humaine. (...) L'Africain n'est pas du tout classé par les ethnologues au dernier degré de l'espèce humaine ; physiquement, il est presqu'aussi fort que le civilisé ; et comme race, il est doué d'une vitalité surprenante. (...) L'Africain a triomphé de conditions [climatiques] anti-naturelles qui auraient fait disparaître la plupart des races humaines.

Il ne faut pas oublier qu'au moment où Livingstone publie ces lignes, il y a encore des gens pour douter que ces « sauvages » aient une âme et puissent être considérés comme des humains à part entière.

Livingstone, un héros de légende ?
Plus peut-être encore que d'autres pionniers des Missions modernes, Livingstone a été vénéré, voire idéalisé. L'enthousiasme avec lequel certains de ses biographes l'ont dépeint n'est pas sans ambiguïté : le souci de faire un exemple de sa spiritualité a fait bon ménage avec un indéniable chauvinisme patriotique de la part de ses compatriotes...
Ce n'est pas une raison pour le dénigrer, ni pour le rendre responsable de tous les maux dont a souffert l'Afrique dans ses relations ultérieures avec l'Occident.
Une personnalité encensée et controversée. Henry Morton Stanley a contribué à diffuser une image idéalisée de Livingstone. Indéniablement, l'expérience qu'il a faite en retrouvant l'explorateur puis en vivant en sa compagnie ont profondément marqué cet homme au passé tumultueux. Le journaliste resta quatre mois auprès de lui et connut alors une profonde expérience de foi. Il avait jusqu'alors vécu la majeure partie de sa vie dans un contexte de violence et de délinquance, et, à l'évidence, le contraste fut saisissant lorsqu'il découvrit cet homme de Dieu. Il s'attendait, d'après les témoignages recueillis, à trouver un « dur », voire un misanthrope, et il découvrit un homme au cœur tendre que les scrupules faisaient longtemps hésiter avant de sévir lorsqu'il avait été manifestement escroqué. Stanley écrivit alors ce témoignage :

Je suis allé en Afrique avec autant de préjugés contre la religion que le pire mécréant... J'ai vu cet homme solitaire et je me suis demandé : Qu'est-ce qui l'inspire ? Peu à peu, par sa piété, par sa gentillesse, son zèle, son sérieux, il m'amena à la conversion sans avoir essayé de le faire. (...) J'ai passé avec lui quatre mois dans la même cabane, le même bateau, sous une même tente : en lui le paraître et l'être ne font qu'un. (...) Sa religion ne consiste pas en théories, mais en une pratique constante, sérieuse et sincère de l'Évangile. Elle n'est pas agressive, elle n'est pas bruyante, mais se manifeste dans chacun de ses actes. Elle gouverne sa conduite à l'égard de ses serviteurs, à l'égard des indigènes aussi bien que des musulmans bigots — et finalement à l'égard de tous ceux qui sont en contact avec lui (5).

Rob Makenzie, qui s'est consacré à une étude approfondie du caractère de Livingstone, remarque :

Livingstone, en dépit de ses nombreux défauts humains, cherchait à apporter l'Évangile à tout homme. Il ne méprisait jamais les indigènes ; il envisageait chaque personne en fonction de son statut devant Dieu. (...) Il s'efforçait de se faire des amis parmi les peuples qu'il cherchait à gagner à l'Évangile. Dès le moment de son arrivée en Afrique, il étudia avec perspicacité les coutumes tribales et traitait les Africains avec tact et patience, semblant avoir une sorte de capacité instinctive à les comprendre. Cela, s'ajoutant à son calme, son courage et sa persévérance, explique pourquoi il trouvait un accès pratiquement chez tous les Africains. Et pourtant, avec les Européens, il manquait souvent de tact, et, dans certains cas, il était même agressif (6).

Livingstone était nettement plus heureux lorsqu'il se trouvait seul Européen avec des Africains, ce qui fut le cas le plus fréquent. Effectivement, c'est lors de sa deuxième grande expédition, la seule qu'il entreprit avec huit compagnons anglais, que le climat relationnel fut le plus tendu. Il prenait ses décisions seul et ne savait pas communiquer avec eux, ce qui provoquait les réactions que l'on peut imaginer. Le sentiment de frustration quand plusieurs heures ou même plusieurs jours de marche harassante aboutissaient à une impasse forçant la caravane à rebrousser chemin, les fièvres et les dysenteries à répétition, les défections de porteurs emportant du précieux matériel, il n'en fallait pas tant pour que Livingstone perde son légendaire humour et que son tempérament colérique prenne le dessus... Son opiniâtreté, pour ne pas dire son entêtement, était aussi parfois source de conflit, lorsque tous sauf lui étaient d'avis de rebrousser chemin dans des situations inextricables.
Stanley, qui fut son dernier compagnon, mais un disciple plutôt qu'un collègue (il n'y avait donc pas de conflit d'autorité), maintient son opinion élogieuse, faite d'une admiration qui a sans doute éclipsé son sens critique :

Jusqu'à mon arrivée, je ne ressentais pour lui nulle affection ; il n'était pour moi qu'un but, qu'un article de journal, un sujet à offrir aux affamés de nouvelles ; un homme que je cherchais par devoir, et contre lequel on m'avait mis en défiance. (...) Dès cette époque, je sus parfaitement ce qu'était Livingstone. Il est impossible de passer quelque temps avec lui sans le connaître à fond ; car rien ne le déguise ; ce qu'il est en apparence, il l'est bien réellement. (...)
Loin de parler sans rime ni raison, il a infiniment de tact et de réserve ; ce qui ne l'empêche pas d'être plein d'abandon et de gaieté avec ses amis. Est-il besoin de dire qu'il a l'esprit sérieux ? (...) Il a un fond de gaieté inépuisable. J'ai cru d'abord que c'était l'effet du moment, une crise joyeuse due à mon arrivée ; mais comme cette bonne humeur s'est maintenue jusqu'à la fin, je dois penser qu'elle lui est naturelle. Sa gaieté est sympathique. Son rire est contagieux ; dès qu'il éclate, vous l'imitez forcément ; tout chez lui s'en mêle ; il rit de la tête aux pieds.

Quelle contribution à la transformation de l'Afrique ? En ce qui concerne ses activités et les objectifs de son engagement, c'est sans doute dans le discours qu'il a présenté à l'Université de Cambridge lors de son séjour en Europe (1865) que Livingstone les a le plus clairement explicités. En voici un extrait significatif :

Répandre l'Evangile chez les païens doit comporter beaucoup plus que ne l'indique l'image courante du missionnaire, c'est-à-dire un homme allant ici et là avec la Bible sous le bras. La promotion du commerce doit faire l'objet d'une attention spéciale, car le commerce, plus qu'autre chose, détruit cet esprit d'isolement que le paganisme engendre et conduit les tribus à se sentir dépendantes les unes des autres et utiles les unes aux autres. (...) Les lois qui empêchent encore les relations commerciales libres entre les nations civilisées ne semblent être que des survivances de notre propre paganisme. Mes observations sur ce point me rendent extrêmement désireux de promouvoir en Afrique la préparation de matières premières destinées à l'industrie européenne. En effet, par ce moyen, nous pouvons non seulement mettre un terme au trafic des esclaves, mais encore introduire la famille africaine dans le corps constitué des nations dont aucun membre ne peut souffrir sans que les autres ne souffrent avec lui.

Plus qu'aucun de ses contemporains, Livingstone en effet a contribué à sortir l'Afrique de son isolement pour la propulser dans le monde moderne. Pour le meilleur et pour le pire, serions-nous tenter d'ajouter, mais Livingstone n'était maître ni du meilleur, ni du pire qui allait suivre. A sa question déjà citée qui déterminait toutes ses décisions : « Est-ce pour le bien de l'Afrique ? », il ne lui était pas possible de répondre à la lumière de ce qui se passerait un siècle plus tard. En guise de bilan, nous laisserons la conclusion à cet éminent missionnaire, historien et homme d'Eglise que fut l'évêque anglican Stephen Neill :

Etait-il bon que l'Afrique soit tirée de son isolement pour être projetée dans la lumière aveuglante de la civilisation occidentale ? Qu'il y ait eu de grandes richesses dans les anciennes voies de l'Afrique, personne ne le nie aujourd'hui. Mais le mouvement de l'histoire est allé dans le sens de l'ouverture des nations les unes aux autres. Etait-il possible que l'Afrique doive rester à l'écart de ce mouvement qui a ouvert l'Asie à l'Occident et envoyé des explorateurs jusque dans les régions les plus éloignées des pôles ?
On tend parfois à idéaliser le passé de l'Afrique, et de penser que tout ce qu'on y rencontre de négatif est venu avec l'arrivée de l'homme blanc. Est-ce que l'Afrique d'aujourd'hui souhaite tourner le dos à l'histoire de ces cent dernières années, et retourner dans l'isolation du reste du monde qui était la sienne avant Livingstone ? L'impression des étrangers voyageant aujourd'hui en Afrique est exactement inverse. Le sens que l'Afrique a de sa destinée lui fait désirer entrer pleinement dans la vie de cette planète envisagée comme un tout, pour apporter sa contribution spécifique à la civilisation mondiale qui semble émerger. Qu'y a-t-il de mal à ce que celui qui, plus que tout autre, a propulsé l'Afrique dans la modernité était un homme qui aimait l'Africain, avait confiance en lui, plaidait pour sa liberté et croyait que sa capacité à se développer était au moins égale à celle des hommes des diverses autres races de la terre ?

Jacques Blandenier, pasteur retraité et historien des missions chrétiennes

Notes
(1) Ibidem.
(2) Henry Morton Stanley, « Comment j'ai retrouvé le docteur Livingstone », in Du Zambèze au Tanganyika , Livingstone et Stanley, éd. A.
(3) Plusieurs missions travaillant en Afrique occidentale, notamment dans le bassin du Niger, partageaient cette conviction. C'est Thomas Fowell Buxton, homme politique anglais successeur de William Wilberforce, qui fut le premier à défendre cette idée.
(4) D. Livingstone, « Explorations du Zambèze et de ses affluents », in Du Zambèze au Tanganyika, p. 170s.
(5) H. M. Stanley, Dispatches to the New-York Herald, 1871-1877, cité par Melvin E. Page, in Livingstone, Man of Africa, p. 147.
(6) R. Mackenzie, op. cit., p. 83.

 

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