Avec quelles impressions reviens-tu de Séoul?
Quand j’étais étudiant à l’Institut Emmaüs, j’ai eu la chance de participer à la célébration des 40 ans du Mouvement de Lausanne, à St-Légier. J’avais trouvé la vision de ce mouvement tellement inspirante et l’éloquence du directeur Michael Oh m’avait impressionnée. Dix ans après, quelle chance de pouvoir participer à ce Congrès au contact des représentants de l’Église mondiale! Je reviens de Séoul le cœur rempli de belles rencontres, d’encouragements et d’interpellations inspirantes ! Mais ce qui m’a le plus touché, c’est de vivre une semaine avec des gens de toutes cultures, de toutes origines, de toutes langues… L’Église, tout simplement !
Quels étaient les objectifs de ce Congrès?
La vision était la suivante : « Qu’ensemble, l’Église proclame et mette en évidence le Christ ». Elle a été développée dans les plénières pour encourager l’Église globale à faire de l’annonce de l’Évangile une priorité.
Mais un objectif très concret était aussi les actions collaboratives autour des vingt-cinq lacunes dans l’annonce de l’Évangile, identifiées dans le rapport sur l’état du mandat missionnaire publié début 2024 par le Mouvement de Lausanne. Par exemple, les nouvelles technologies, les peuples non-atteints, la nouvelle génération, etc.
Chaque après-midi, nous étions réunis par groupe de six dans le but de collaborer sur l’une de ces lacunes pour la réduire au maximum. Ces après-midis collaboratifs ont été conclu par la signature du document «Collaborative Action Commitment». Il s’agit d’un engagement à poursuivre les actions intentionnelles pour tenter de combler chacune de ces lacunes.
De façon générale, qu’est-ce qui t'a interpellé?
La richesse des personnes présentes. Il n’existe que très peu d’occasions de vivre une semaine en compagnie de chrétiens du monde entier ! Nous parlions des langues différentes, nous étions de contextes variés – notre habillement en était même la preuve – pourtant, nous chantions les mêmes chants à la gloire du même Dieu ! C’était fort et marquant !
Sarah Breuel, une oratrice, est intervenue sur le sujet de la repentance. Ses paroles sur l’Europe m’ont particulièrement interpellé : « Si vous pensez que l’Europe est spirituellement morte, n’oubliez pas que vous êtes au service du Dieu de la Résurrection ! ».
Un témoignage marquant à partager ?
« Ils ont vécu pour être oubliés afin que Christ ne le soit pas ! », a souligné un orateur, en donnant des exemples de missionnaires ayant vécu la persécution. Cette intervention ainsi que plusieurs témoignages de chrétiens vivants dans le contexte de la dure persécution m’ont vraiment marqué. Dieu valorise ce qui est caché et anonyme.
D’ailleurs, le Mouvement de Lausanne ne met pas en avant des célébrités ou des ministères qui déplacent les foules. Dès le premier jour, les organisateurs nous ont invités à ne pas négliger « les cinq pains et les deux poissons » que nous pouvions mettre sur la table.
Avec quel élan pour ton Eglise ou même notre fédération reviens-tu en Suisse?
Je ne reviens pas avec une nouvelle idée ou un programme révolutionnaire pour l’Eglise locale ou pour la FREE. Cependant, cette semaine de Congrès m’a interpellé sur ces deux nécessités : ne pas baisser les bras dans l’annonce de la Bonne Nouvelle et valoriser les petits commencements, surtout les relations simples que nous pouvons toutes et tous avoir dans nos contextes.
Dès la première intervention du Congrès, le directeur Michael Oh nous a interpellés en affirmant que les mots les plus dangereux pour l’Église globale sont: Je n'ai pas besoin de toi ! Nous devons réaliser que nous avons tous notre rôle à jouer dans le partage de l’Évangile.
La Déclaration de Séoul a été publiée juste avant le début du Congrès. Avez-vous travaillé sur ce document?
Cette Déclaration (voir ci-dessous) nous a été présentée durant les premiers jours du Congrès. Elle n’est pas l’aboutissement du travail d’une semaine de rencontres à Séoul, elle en est plutôt l’introduction. Elle est à comprendre en lien avec un immense travail d’étude et de recherches effectués durant des années et présenté dans le « Rapport sur l’état du Mandat Missionnaire ».
Quelles pistes pour l'évangélisation des peuples non-atteints ont été esquissées pendant le Congrès?
Je n’ai pas eu l’occasion de participer aux ateliers spécifiques concernant les peuples non-atteints. Toutefois, plusieurs interventions lors du Congrès ont tourné autour de la nécessité d’être présents au niveau digital. Un salon de découvertes des nouvelles technologies permettait notamment de voir ce qui se fait actuellement sur les médias sociaux et en termes d’application – en lien souvent avec l’intelligence artificielle – pour rejoindre avec l’Evangile celles et ceux qui sont sur ces plateformes.
Dans quelle mesure l'actualité du monde (conflits, Israël, wokisme etc.) a-t-elle influencé les enseignements lors du Congrès?
Ces thématiques ont été abordées par touches lors de l’une ou l’autre des interventions. Le conflit au Proche-Orient a été abordé sous l’angle de la justice sociale alors que le wokisme l’a été sous l’angle du genre et de la sexualité. Alors qu’il semble que la société soit en train de vivre une révolution sur ces thématiques, l’orateur a encouragé les Eglises à « embrasser la révolution de l’Évangile », qui est tout autant révolutionnaire pour ce monde.
Le mot de la fin ?
Il n’y a pas besoin de voyager, de parler plusieurs langues et de savoir haranguer les foules pour témoigner. Il suffit d’être humblement soi-même, mais d’être passionné et rempli de foi en ce que Christ peut faire. Un orateur américain de j’apprécie disait : « Il n’y a pas de grands hommes (ou grandes femmes) de Dieu, il y a simplement des petits hommes (ou petites femmes) d’un grand Dieu !
Alors Jésus te dit : « J’AI BESOIN DE TOI ! » Va – là autour de toi – parler de ce qui a changé ton cœur !