La confiance en Dieu en pleine crise libanaise

Gabrielle Desarzens vendredi 15 septembre 2023

Il y a quelques mois, elle est venue passer quelques jours en Suisse à l’occasion du mariage d’une de ses nièces. Amal El Tayar, 57 ans, issue des Assemblées de Dieu, évoque la catastrophe politique et financière du pays des Cèdres. « Mais je sais que Jésus est là, dit-elle simplement. On va peut-être tout perdre, mais il nous donnera notre pain quotidien ». [Cet article a d'abord été publié dans Vivre (www.vivre.ch), le journal de la Fédération romande d'Eglises évangéliques.]

Oui, l’explosion il y a trois ans dans le port de Beyrouth a ébranlé tous les Libanais. Oui, ils n’ont plus confiance dans leur gouvernement. Oui, la corruption est omniprésente, les banques ont fait faillite et l’argent des épargnants s’est envolé. Oui, les jeunes qui le peuvent quittent le pays. Et c’est sans compter la débrouille quotidienne nécessaire pour avoir de l’électricité ou de l’eau : « Les générateurs utilisés pendant la guerre qui a duré de 1975 à 1990 n’ont jamais été débranchés, raconte Amal. Mais le prix du gasoil augmente. Parfois certains recourent à de grosses piles pour garder leur réfrigérateur en activité. L’approvisionnement en eau est également un problème. Plusieurs camions citernes sillonnent le pays, mais l’essence est toujours plus chère et cela devient problématique. »

Une foi fervente…

Sur les étagères des magasins d’alimentation, il manque parfois du lait, ou de l’huile. « Ce que je trouve, je l’achète si c’est à un prix abordable », témoigne-t-elle encore. Mais face à ce manque de perspectives, elle garde une foi fervente comme chevillée au corps : « Voir comment Jésus est en train d’œuvrer en moi ou chez les autres lors de conversations que l’on a ensemble me réjouit. On parle de l’Evangile, on partage nos peines, nos peurs, et c’est déjà un culte pour moi ! » Mère de quatre enfants aujourd’hui adultes, cette femme est l’épouse de Dany, l’un des responsables des Assemblées de Dieu au Liban. Mais c’est dans les petits groupes de prière et les contacts quotidiens qu’elle dit « se rassasier de la présence de Dieu ».

… et confiante

Pas de triomphalisme pour autant : « Récemment, je ne sais plus comment, ni quoi prier. J’ai souvent organisé des chaines de prières par le passé lors de difficultés. Mais je n’y arrive plus. J’entends Dieu me dire alors que ce n’est pas moi qui tiens le monde, mais lui. Même si mon pays coule. » Avec une voix qui tremble, elle poursuit : « Je me suis mariée pendant la guerre et c’était très dur. Des balles tombaient comme la pluie. Et le Seigneur a toujours pourvu de façon miraculeuse. Aujourd’hui, je suis donc confiante : on va peut-être tout perdre, mais je sais qu’Il nous donnera notre pain quotidien. Je crois en sa présence. On a perdu nos économies, mais j’ai pu voyager en Europe ! Dieu nous enseigne que lorsque tous nos rêves sont écrasés, il peut recréer en nous le plaisir de planifier demain. »

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