Surnommée « guerrière de la paix », la militante pacifiste Leymah Gbowee, co-lauréate du prix Nobel de la paix 2011, donnera une conférence à l’Eglise évangélique de Morat le jeudi soir 29 octobre. Invitée pour la conférence annuelle de StopPauvreté, cette Libérienne est un exemple de résilience, de ténacité et de courage. Par le mouvement des femmes pour la paix qu’elle a initié et dirigé, elle a contribué à mettre fin aux guerres civiles qui ont ravagé le Libéria de 1989 à 2003, sous le régime du dictateur Charles Taylor.
Quand les femmes se lèvent
Victime d’un époux alcoolique et violent, elle ne se laisse pas abattre. Elle se forme comme assistante sociale, puis elle s’engage dans un programme de guérison des traumatismes, mis en place par l’Eglise luthérienne dont elle est membre.
Prière et grève du sexe
En 2000, Leymah fonde le mouvement des femmes pour la paix. En 2003, alors que les violences secouent son pays, elle invite les femmes de toutes les religions à prier et à manifester toutes vêtues de blanc. « Nos exigences n’étaient pas partisanes. Elles étaient simples et claires : le gouvernement et les rebelles devaient déclarer un cessez-le-feu immédiat. » Pour parvenir à ses fins, elle propose à ses camarades de lutte la « guerre du sexe », soit de se refuser sexuellement à son partenaire, tant que les combats continuent. « Dans le passé, nous étions silencieuses… mais après avoir été violées, déshumanisées et infectées par des maladies, après avoir vu nos enfants tués et nos familles détruites, la guerre nous a appris que l’avenir repose dans un NON à la violence et un OUI à la paix ! Nous ne céderons pas, tant que la paix ne prévaudra pas. » Charles Taylor quittera finalement le pouvoir en août 2003. Il sera condamné en 2012 pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Il est ainsi le premier ex-chef d’Etat à être condamné depuis le procès de Nuremberg.
Leymah Gbowee donnera une conférence à Morat le jeudi 29 octobre à 20h dans les locaux que le Centre de rencontre FREE-Morat partage avec l’Eglise FEG (Meylandstrasse 8). La conférence sera donnée en anglais avec une traduction en français.