Des évangéliques dans l'émission musicale d'une chaîne généraliste... une exception ? Pas vraiment ! Ainsi, l'émission The Voice, sur TF1, a-t-elle dernièrement accueilli deux chanteurs évangéliques : Alexia Rabé et Wesley Semé.
Alexia Rabé est membre d'une Assemblée de Dieu de la région parisienne. Elle se produit régulièrement lors de diverses rencontres chrétiennes : à l'Assemblée générale de la Fédération protestante de France, au Palais omnisports de Bercy à l'occasion de « Protestants en fête », comme choriste dans plusieurs concerts du chanteur chrétien Stéphane Query.
Quant à Wesley Semé, il est l'autre évangélique présent à l'émission musicale. Auteur, compositeur, arrangeur, chef d'orchestre, pianiste et chanteur, il a sorti un premier album de chants de louange inspirés par sa foi.
En Suisse, le chanteur chrétien Olivier Cheuwa a passé à The Voice of Switzerland. Et en Italie, la sœur Cristina Scuccia a enthousiasmé le public et convaincu les coachs à la version italienne de la même émission. Sans être un raz-de-marée, cette présence chrétienne dans des émissions musicales de médias généralistes oblige le journaliste français Paul Ohlott, spécialiste de l'actualité évangélique, à s'interroger : « Effet de mode dans le monde évangélique ? »
Sur les réseaux sociaux, la présences de chrétiens dans de telles émissions fait débat. Certains y voient une manifestation d'orgueil incompatible avec la foi ; d'autres au contraire l'occasion d'une présence chrétienne à ne pas manquer. Mais, dans tous les cas, elle démontre que la pratique régulière de la musique dans les Eglises, culte après culte, messe après messe, est très formatrice. Dans l'histoire, nombre de musiciens reconnus ont, à l'image d'Elvis Presley, fait leurs premiers pas dans une communauté chrétienne.
En matière de musique et de chant, nous possédons un patrimoine riche... même si parfois nous nous chamaillons à propos de la manière de l'utiliser et de le mettre en valeur. Le chant est une prédication, la musique transmet un message... et nous savons assez bien utiliser toutes ces richesses à l'intérieur comme à l'extérieur de nos communautés.
Il y a 300 ans, le musicien chrétien Jean-Sébastien Bach – dont on chante encore aujourd'hui les Passions du Christ sous tous les cieux et dans tous les environnements religieux – avait l'habitude d'ajouter « SDG » à ses compositions : Soli Deo gloria (A Dieu seul la gloire). Etait-ce pour dire aux autres que Dieu doit être le seul véritable initiateur et destinataire de la musique ? Etait-ce pour ne pas oublier lui-même le sens de son travail ? Dans tous les cas, notre pratique de la musique est un trésor à faire fructifier en comptant très fort sur la sagesse de Dieu.
Claude-Alain Baehler