D’origine italienne, mariée et mère de deux filles, Lucia Simkins est arrivée en Suisse il y a 27 ans pour y étudier la théologie à l’Institut Emmaüs. C’est en Suisse qu’elle a rencontré celui qui allait devenir son mari.
Lucia Simkins a également étudié la pédagogie et la psychologie. Elle a enseigné durant 12 ans dans plusieurs écoles du canton de Vaud. Elle a aussi été engagée dans l’évangélisation avec Opération mobilisation et la Ligue pour la lecture de la Bible.
Depuis 2014, Lucia Simkins anime le Centre Empreinte de thérapie, de relation d’aide, d’écoute et de prière en compagnie de sept autres bénévoles. Celui-ci accueille des enfants et des adultes. Il propose à la fois des accompagnements et des formations.
Comment en êtes-vous arrivée à la relation d’aide ?
Tout a commencé avec l’accueil temporaire d’un adolescent dans notre foyer. Afin d’être mieux outillés, mon mari et moi avons décidé d’entreprendre une formation en relation d’aide avec Jacques Poujol et Bernard Bally.
Je faisais déjà partie de l’Eglise évangélique La Passerelle (FREE) à Vevey. Le pasteur de l’époque, Jean-Marc Houriet, m’a encouragée à pratiquer la relation d’aide dans le cadre de la communauté. J’ai constaté qu’il y avait un vrai besoin. J’ai donc décidé de compléter ma formation, notamment avec de la théologie pratique et de la musicothérapie.
Quel rôle votre Eglise a-t-elle joué dans le développement de votre ministère ?
D’abord, mon Eglise m’a reconnue dans ce ministère. Pendant dix ans, c’est dans ce cadre que j’ai pratiqué. Puis, encouragée par Jean-Blaise Roulet, notre pasteur, j’ai ouvert un centre en 2014.
Je suis agréée par l’Association des conseillers chrétiens (ACC). Cela offre des garanties aux personnes qui font appel à nos services. Je travaille en réseau avec des psychologues, des psychiatres et des médecins chrétiens. Nous organisons aussi des formations destinées aux couples, aux familles, aux adolescents et aux personnes désireuses de se former en relation d’aide.
Qui fait appel à vos services ?
D’abord, nous sommes au service de l’Eglise évangélique La Passerelle et des différentes communautés de la région. Nous voyons passer 20 à 30 personnes par mois, chrétiennes ou non, sans compter les enfants et les urgences.
Le centre est situé dans un quartier populaire et cosmopolite. Nous recevons donc des personnes étrangères. Nous animons également des ateliers d’expression créative ouverts aux enfants du quartier.
Maman d’un enfant malade chronique, j’ai régulièrement fréquenté l’hôpital du Samaritain, à Vevey. Ces circonstances ont suscité un climat de confiance. Conséquences : les médecins recommandent le Centre Empreinte à des personnes éprouvées.
De quoi les chrétiens souffrent-ils ?
Les chrétiens ont les mêmes problèmes que les non-chrétiens. Ils souffrent de solitude, même en couple ou en famille, de divorces qui sont un fléau, des avortements gardés secrets, de l’adultère, de l’addiction à la pornographie, de l’homosexualité, de deuils prématurés. Les plus jeunes sont préoccupés par la masturbation. Les chrétiens pensent qu’ils ne devraient pas avoir de telles difficultés et ont peur d’être jugés.
Quelles sont les spécificités du développement personnel « chrétien » ?
Le développement personnel « chrétien » prend en compte des réalités spirituelles particulières telles que les silences de Dieu, la question du pardon (« J’ai pardonné, mais je ne vais pas mieux ! »), les sentiments (colère refoulée, différentes sortes de colère), la capacité à être soi-même, la différence entre « comprendre » et « connaître » Dieu, l’identité spirituelle, les limites, le respect, la bienveillance.
Propos recueillis par Claude-Alain Baehler
Centre Empreinte de thérapie, de relation d’aide, d’écoute et de prière, avenue de Gilamont 34, 1800 Vevey. Courriel : info@empreinte-vevey.ch. Tél. 079 521 62 09. Le site (ouverture prochaine).