« Avec Jésus, on peut avoir une relation d’amour et de confiance ! » Anne-Claude Gonvers travaille comme secrétaire médicale à l’hôpital de Morges. Vive et débordante d’imagination, cette femme dans la cinquantaine s’est lancée dans l’écriture. Au bénéfice d’une plume alerte et stylée, elle vient de publier son troisième livre : « Ciel ! », un roman à deux intrigues où deux jumelles, orphelines et séparées à la naissance, finissent par se retrouver, et où une jeune femme se rend à Los Angeles dans un avion à bord duquel un personnage haut en couleur se balade incognito, faisant des révélations inattendues...
« Depuis toute petite, j’écris, explique Anne-Claude. Cette passion me vient de ma famille, de mes parents et de mes grands-parents. » L’écriture est pour elle aujourd’hui l’occasion de témoigner de son amour pour Jésus et d’une confiance retrouvée après une vie de couple marquée par la violence. Son premier livre « Choix & conséquences » en témoigne. Et son premier roman « Je vous ai vu(e) (s) me tuer » traite du pardon.
En couple avec un patron de 16 ans son aîné
A 19 ans, Anne-Claude tombe amoureuse de son patron de 16 ans son aîné. Cet homme en rupture conjugale devient l’amant, puis après 6 ans de vie de couple, le mari d’Anne-Claude. Cette liaison n’est pas bien vue par les parents et les proches de la jeune femme, qui tentent de la dissuader de poursuivre cette relation. Anne-Claude s’obstine. « Je me mentais à moi-même. Je me persuadais que c’était le meilleur parti de la planète », explique-t-elle. La jeune femme, issue d’une famille évangélique, subit les violences de son mari. « Tous les trois mois, il me passait à tabac. C’était vraiment cyclique. Après, il me fallait trois semaines pour m’en remettre. Il poussait le rituel jusqu’à venir s’agenouiller devant moi en pleurant et en me demandant pardon. Trois mois après, cela recommençait. »
Prisonnière du cycle infernal des violences conjugales
Anne-Claude Gonvers ne parvient pas à sortir de ce cycle de la violence où se succèdent, comme l’ont détaillé les spécialistes : la peur, la violence, la justification de la violence par son auteur, puis enfin une nouvelle lune de miel entre bourreau et victime. Pour quitter ce cycle qui emprisonne nombre de femmes victimes de violences conjugales, il faut une nuit de violences particulièrement traumatisantes où Anne-Claude réalise que : « Ce n’est peut-être pas normal ce que je suis en train de vivre ! »
Au matin, elle prend contact avec un psychiatre. Il lui permet de se rendre compte qu’elle n’est nullement à l’origine de la violence, qu’elle est la victime et pas le bourreau, comme le prétendait son premier mari.
Pendant ces 20 ans qu’Anne-Claude a passés en compagnie de celui qu’elle qualifie de « pervers narcissique », elle relève qu’elle n’a pas perdu la foi. « Pendant tout ce temps, Jésus a été mon pilier, mon roc et mon soutien ! Plus la crise était grande et plus j’étais proche de lui. »
« Ne restez pas seule ! »
Aujourd’hui Anne-Claude Gonvers est remariée à un pilote de ligne qui lui est « tombé du ciel ». Elle a pris ses distances avec cette période de sa vie. « Si j’avais une chose à dire à une femme qui passe par les mêmes violences, ce serait : ‘Ne restez pas seule ! Parlez-en à vos proches, à vos amis, à votre famille, à votre pasteur… Prenez conscience que c’est vous la victime et faites-vous aider par un professionnel !’ »
Serge Carrel