« Ne vous amassez pas de trésors sur la terre, où les vers et la rouille détruisent et où les voleurs percent et dérobent, mais amassez des trésors dans le ciel, où ni les vers ni la rouille ne détruisent, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent. Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur. L’œil est la lampe du corps. Si ton œil est en bon état, tout ton corps sera illuminé, mais si ton œil est en mauvais état, tout ton corps sera dans les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, combien seront grandes les ténèbres ! Nul ne peut servir deux maîtres ; car ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon. »
Matthieu 6.19-24
Pour Jésus, l’argent n’est pas du tout accessoire. Dans le Sermon sur la montagne, Jésus le place d’ailleurs avant la prière et le jeûne, lorsqu’il parle de sa place dans notre vie de foi. C’est que notre rapport à l’argent est peut-être un des meilleurs indicateurs de l’état de notre cœur (voir Ac 5.3, 8.20-21).
Jésus va encore plus loin ici en nous donnant un commandement : « Ne vous amassez pas des trésors sur la terre mais dans le ciel ! » Une fois encore, Jésus ne nous dit pas de ne pas nous amasser de trésor, mais de bien choisir le lieu où nous voulons placer notre épargne.
Mais que peut bien vouloir dire : « Amasser des trésors dans le ciel » ? En regardant les autres fois où Jésus emploie cette expression (Lc 18.22, 12.32), on se rend compte qu’il s’agit de donner son argent aux plus pauvres, à celui qui en a besoin. Renoncer à être riche pour soi-même (placement terrestre) afin d’être riche pour Dieu (placement céleste).
Mais pourquoi serions-nous obligés de choisir ? Pourquoi opposer terre et ciel de façon si catégorique ? Jésus s’explique dans les versets qui suivent. Il nous invite à être lucides, à ne pas nous faire d’illusion : si notre trésor est sur terre, notre cœur (ce qui nous tire en avant, nous motive et dirige nos choix) sera également sur terre. Dans ce domaine, on ne peut pas être « Vaudois », « ni pour, ni contre, bien au contraire », car l’argent est un maître jaloux, un dieu qui réclamera tout de nous si nous commençons à le servir.
Mais alors, comment agir ? Que faire ? Nous sommes tous les riches de quelqu’un… Faut-il donc nous dépouiller complètement et choisir la pauvreté pour s’assurer la liberté par rapport à l’argent et être propre au service de Dieu ?
Les versets 22 et 23 nous indiquent LE CHEMIN : c’est une question de regard sur les choses, d’un œil « sain » sur l’argent, qui éclairera notre cœur et nous conduira dans une utilisation juste, lumineuse et transparente des biens que Dieu nous confie. Soyons lucides et ayons un regard clair pour rester libre de Mamon !
David Richir
Eglise de l’Oasis, Morges (FREE)
L’argent est un bon serviteur, mais un très mauvais maître. @anonyme